
i l l l l l
6 » P A L
gretler que des circonstances funestes aient interrompu
, à Londres, l’exécution du magnifique.
palais qu’lnigo Jones avoit commencé pour les
rois d’Angleterre. Un seul fragment qui subsiste
dé son élévation (le palais de Withall) , nous assure
qu’elle auroit répondu dans toutes les parties
, et sous tous les rapports, à la grandeur du
plan le plus vaste et le plus beau qui ait jamais
été conçu. Mais, comme on l’a dit au commencement
, le sort de l’architecture , en fait de palais
y dépend beaucoup de la nature et de la
forme du gouvernement. Rien de grand, en ce
genre ,■ ne fut plus conçu dans ce pays , depuis la
catastrophe de Charles I er. , et le voi d'Angleterre
est aujourd’hui le souverain le plus mal
logé de toute l’Europe. La réforme d’une p a r t,
et la révolution de Cvomwel, de l’autre, ont enlevé
à l’art de bâtir les seules grandes occasions
où il puisse briller , celles d’élever de grands
temples et de grands palais.
En Italie, il suffit de nommer Bernin et Boro-
mihi, pour annoncer le changement de goût que
l’architecture des 'palais fut forcée de subir. Quoiqu’il
y ait loin, sous tous les rapports , du premier
de ces architectes au second, qui dénatura
tou t, cependant iL .faut convenir que le génie de
Bernin devoit produire celui de Boromini. Nous
avons assez fait connoitre a leurs articles , quelle
fut sur l’architecture -1 influence du goût de ces
deux maîtres. La décoration prit le dessus ; l ’ornement
corrompit la forme : I on ne connut plus
les grandes masses, les grandes lignes, les grandes
proportions.
D ’autres moeurs amenèrent aussi avec elles d’autres
genres de dispositions. Le luxe changeant de
forme et d’ob jet, la plus grande dépense despa-
lais fut celle des intérieurs , des meubles et d une
multitude de superfluités indépendantes de l’architecture.
Tout se rapetissa en dehors des édifices.
Si Ton en veut une preuve, on la trouvera
dans le vaste palais de Versailles, qui en dehors
n’a de g-rand que la langueur de la ligne sur laquelle
il est b â ti, et l’étendue de sa superficie, et
dont l’élévation mesquine , sans forme , sans caractère
, sans idée, sans aucun mérite d’exécution
, est restée , pour l’architecture , et ce qui
en fait la valeur, au-dessous de tous les palais
qui i’avoient précédé depuis deux siècles.
Le goût du grand disparut enfin tout-à-fait, et
le dix-huitième siècle n’auroit pas un grand palais
à citer, si Van-Vitelli n’eût bâti , à Càseïte,
celui du roi de Naples, seule entreprise de ce
siècle q u i, pour la simplicité du plan , l’immensité
de la superficie , la grandeur de sa masse et
de son élévation , rappelle les travaux des siècles
passés.
On a dû voir par les édifices dont on a parcourû
si rapidement la série dans cet article, qü’on n a
entendu traiter que des palais des souverains^ou
de ceux des grands. Nous n’ignorons pas qu’on
PAL
pourvoit faire mention de beaucoup d’autres mo-
numens remarquables auxquels on donne aussi le
nom de palais.
Ainsi, Ton appelle palais tout grand édifice qui
renferme quelqu’étahlissement public. On appelle
jpa/h/s-celui où siègent les tribunaux ; celui où les
grands corps politiques tiennent leurs séances j
celui où sont placées les administrations ; celui où
des institutions "quelconques ét des compagnies
qui ont un rang dans l’E ta t, se trouvent réunies.
Beaucoup de ces édifices, chez les différentes
nations, ont occupé le génie des architectes , et
on en trouve les'mentions et les descriptions aux
articles biographiques des artistes. Nous y renvoyons
le lecteur.
PALANÇONS , s. m. pl. Morceaux de bois qui
retiennent lés torchis . Voyez T orchis.
P AL-A-PLANCHE , s. f. ( Terme d'architecture
hydraulique. ) C’est une dosse affûtée par un
b out, pour être pilotée -, à l’effet d’entretenir
une fondation, un batardeau, etc. Cet aff'ûtement
a lieu, tantôt dans la moitié de la planche , tan- ,
tôt en écharpe , et toujours d’un même sens , afin
qu’il soit plus solide. On coupe les dosses en onglet
ét à chanfrein , pour qu’elles puissent mieux
couler dans la rainure qui doit les recevoir.
On appelle vannes tes pal-à-planches quand
on les couche en long du batardeau.
PALASTRE ,s. f. ( Terme de serrurerie. ) C’est
la pièce de fer qui couvre toutes les garnitures
d’une serrure, et contre laquelle sont montés tous
les ressorts nécessaires à une fermeture.
PA LE , s. f . ( Terme d'architecture hydraulique. )
Espèce de petite vanne, qui sert à ouvrir et à fermer
la chaussée d’un étang.
PALÉE, s. f. ( Terme d'architecture hydraulique.
) C’est un rang de pieux employés de leur
grosseur, espacés assez près les uns des autres,
liernés, moisés et boulonnés.d’une cheville de fer,
qui, étant plantés suivant lé fil de l’eaù, servent
de piles pour porter les travées d’un pont de bois.
PALESTRE ou PALÆSTRE. Ce mot vient du
latin paloestra> qui lui-même est g rec, et chez
les Grecs signitioit à la fois lutte et l’endroit, 1 é-
difice où Ton s’exerçoit ^ux combats gymnastiques.
Aussi Vilruve , ïiv. V , ch. 1 1 , le decrit-il
comme appartenant,aux usages, non de 1 Italie,
mais de la.Grèce.
Dans lespalcesttes ( dit-il) on fait lës portiques
sur un plan carré-long, de manière que l’espace à
parcourir dans leur circuit comprenne deux Stades,
ce que les Grecs appellent diaulon. Trois de ces
portiques sont simples $ le quatrième, qui est
tourné vers le midi, est doublé , afin qué les gran-
P A h
dés pluies, accompagnées de v en t , ne puissent
point'pénétrer dans l’intérieur. Dans les trois portiques
simples, on place des écoles ou exèdres ,
avec des sièges, où les,philosopbes , les rhéteurs
et autres gens studieux, puissent s’asseoir pour
discuter entr’eux. _ r
Le. portique double est disposé de. façon a recevoir
ces trois sortes- d’eæplàçemens. Dans le
milieu-est.1 'ephçbmni> grande école ou ex è dre ,
avec dçs sièges, qui doit avoir en longueur un
tiers de plus que sa largeur. A droite- est 1 e co ri—
ceum3 ensuite le coni&terium., puis, et dans, l ’angle
du portique., le bain froid, appelésluùron, A
o-auche de Yçphebeum estVeleotesium , suivi du,
frigidarium y ensuite, dans l’autre apgle du portique
, est le passage au propnigeum. A côté,
mais dans l’intérieur , et eu face du-Jrigidariumy
est située la concçimeratci_sudatiQ , etc.
En dehors de .cet ensemble, de bâticnens, il y a
-trois portiques, l ’un au sortir de la pcilcpstre , les,
deux autres à droite :et à gauche, etc.
On,peut consulter, sur le.-, reste des détails que
donne Vitruve, lès-,dessins de Gaiiani , sans,les-
quels il est difficile .de , se faire une juste idée de
cette description.
Ce qu’on vient de rapporter suffit pour faire
comprendre que la paloestre des Grecs étoit un ensemble
de locaux divers, servant aux exercices
du corps et à. ceux de l’esprit, qui comprenoit
plus d’une sorte d’institution, où l’on trouvoit des
salles, de jeu , des bains, chauds et froids, etc. Il
nous semble que les Romains,-qui, au dire de ’Vitruve
, 'n’avoient point de paloestm proprement
dite , en eurent l’équivalent avec plus .d e . grandeur
et de somptuosité, dans ce qu’ils appelèrent
des thermes y genre d’édifiç.e^.où il est assez facile
de reconnoître à peu près les mêmes usages.
PALESTRINE. Voyez Eræneste.
PALIER ou REPOS, s. m. On donne ce nom
à un espace qui, dans toute montée composée de
marches ou de.gradins, -offre à celui qui monte
l’occasion d’un reposé, et divise ainsi, pour la j
commodité, en plusieurs* séries , la succession des
degrés.
Ce qu’on appeloit prcecinctiones dans les suites
de gradins dont se composoit l’intérieur des théâ- '
très et des amphithéâtres antiques , étoit de véritables
paliers servant de repos à ceux qui
montoient , et offrant un. couloir de circulation
pour ne point déranger les personnes assises.
Dans les escaliers des maisons , les paliers s ont
ordinairement déterminés par les/étages. Il est
quelquefois dangereux de les multiplier ou de les-
faire trop courts, parce que*l’action.de monter
ou de;descendre dépendant d’un mouvement souvent
instinctif, tout ce.qui arrête mal-à-propos ,
ou contrarie ce mouvement, produit des faux pas
dangereux.
P A L 63
Les paliers doivent avoir au moins la largeur
de -deux marches dans les grands perrons, et ils
doivent ê:re aussi longs que larges, quand ils
sont dans;l'é retour des rampes des .escaliers.
On appelle demi-palier un.,palier qui est carre
sur la longueur- des.marches. Philibert Delorme
nomme double marche un palier triangulaire
dans un escalier à vis.
P a l ie r d e c o m m u n ic a t io n . Palier qui sépare
deux appartemens de plam-pied, et communique
I à chacun.
P alier circulaire. C’est \e palier de la cage
ronde ou ovale d’un escalier en limaçon.
PALIFICATION , i. f. ( Terme <Tarhitecture,
hydraulique. ) C’est Topération par laquelle on
fortifie un, sol avec des pilot s. Voyez. Mouton-
et Pilots.
PALISSADE., s. f. Espèce de barrière de pieux
fichés en.terre, à claire voie , qu’on fait-, au lieu
d’un petit fossé, au, bout d’une avenue nouvelle-,
ment plantée (par exemple), pour empêcher que
les charois n’endommagent les jeunes arbres. Il y
a , sans qu’il soit besoin de le dire, bien d’autres
emplois, de la pratique. clés palissades.
P alissade ( Jardinage"). On appelle ainsi, dans
les jardins, ces rangées plus ou moins serrées d’arbres
feuillus par le pied., qu’on taille en manière
de mur , contre les. murailles des jardins , pour
en cacher la clôture,, ou qu’on établit des deux
côtés d’une allée, entre les arbres qui la forment.
.Les palissades faites avec l ’arbre qu’on appelle
charme y sont; celles qui remplissent le mieux
ce double objet, tant cet arbre a la propriété de
se laisser émonder et conduire à toute hauteur,
et au gré de l’usage, auquel on veut l ’appliquer.
On. fait ,des palissades avec plus d’une sorte,
d’arbres , selon.les diff'érens pays et les productions
naturelles qui s’y prêtent.
En Italie , on voit les murs des jardins palissés
avec des lauriers, des citroniers, des orangers ,
qui ont l’avantage d’offrir une verdure perpétuelle
i
Dans le No rd ,‘on fait de petites palissades avec
de la charmille , de l’i f et du buis pour les allées.
Les palissades à hauteur d’appui se font avec des
jasmins , des lilas, des rosiers , etc.
On fait, dans les jardins réguliers , des palissades
qu’on appelle à banquettes y qui n’excèdent
jamais trois pieds et demi de haut. Elles servent
à borner seulement les allées par en bas, et
le reste de l ’espace est libre entre les arbres.
La hauteur de semblables palissades doi.t être
les deux tiers de la largeur de l’allée. Si on les fait
plus hautes, elles fontparoître les allées étroites