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représentent les quatre plus grands fleuves de 'la
terre. Voyez l’article Bernin.
,n appelle aussi wcher d'eau } une espèce d’écueil
massif, d’où so.rt de l’eau.par différent-en -
aroits: Il y a de ces rochers à la villa d’Es’t , à
T iv o l i, près de Rouie.
ROMAINE (A rchitecture ), Au mot A r c h it
e c t u r e , on a renvoyé à c,et article, pour ce qui
concerne cet art dans ses rapports: ayec les Ro-.
mains. Nous avons renvoyé de même à son article,
ce qui regarde spécialement, l'architecture grecque.
En cela , nous voulûmes rester^ fidèles au plan
de ce Dictionnaire , où nous ■ avions- promis de
consacrer un article général à chacune des architectures
connues, antiques, ou modernes , auxquelles
1 usage, a donné le nom du peuple qui les
inventa ou les pratiqua.
C e p e n d a n t ,. c o m m e o n le y o it a u m o t ,A r c h it
e c t u r e g r e c q u e , n o u s a y o n s c r u q u e c e t a rt,,:
d e v e n u a u jo u rd ’h u i e n q u e lq u e s o r te u n iv e rs e l',
é t a n t c e lu i q u i e st l a m a tiè r e „ex p resse! et, s p é c ia le
d e c e D ic tio n n a ir e , e t tr o u v a n t â c h a c u n d e se s
a r tic le s le s d é f in itio n s , le s n o t i o n s , le s d é v ’e lo 'p -
p e m e n s , e n f in T é h s e m b ie é t , 'lè ÿ :‘d étails» ï i i s t o ti -
q u e s ; th é o r iq u e s é f p ra tiq iie s d e s b n dt’f g iû e êt d e
»a f o r m a t i o n , d e se s p r in c ip e s e t d e se s r è g le s ;; d é'
se s a p p lic a tio n s e t d e se s e x e m p le s ', îi l ^ ë r o i t in u t
i l e d e r e d ir e e n a b r é g é ./ d a n s aü . à r iïc lè ' "c ë
q iF o n tro u v e a v e c é te n d u e ,a p te s .^ d è toÜ s lè ^ iaiy-^
iic le s d e l’o u v r a g e . ‘
Mais Xdrehiteettire rCmXàinjé. n’est' 'àijftë' chbéè*
elle-même que l’architeçture greètjue , qüt,f par les;
raisons qu’on a dévéloppées ailleurs,. se Propagea
partout où les Grecs pénétrèrent, partout ou leur
génie, plus conquérant que leurs armes', étendit
son influence. Des communications bien -plus anciennes
qu’on ne pense, àvoient, dès la plus1 haute
antiquité, porté dans l’I tâlie les; semences'de'là'
langue, de la religion-y:du culte , detf-nsilgés J des-
ayls et des opinions de la Grèce.' De nombréuses
colonies grecques s’étoient établies sur les rivages
de la péninsule italique, y avoient bâti des viflè$
dans 1 intérieur des terres, long-temps avant.la
naissance du fondateur de Renie. Quelle.,que soit
1 origine de cette v ille , à quelque siècle, que les
historiens la rapportent, loin.qu’ils y découvrent
les premiers pas d’une civilisation dans l’enfance ,<
on y v o it , au contraire, un peuple déjà enrichi
des connaissances et des arts de ses voisins : or ,
tous ces .voisins, quels qu’ils aient été »Lsoit originaires
du pays même, soit issus de colonies .étrangères
, et venues de la Grèce, nous voyons ,.qu’à
quelques nuances près, .leur langue » leurs usages,
leurs arts et leur architecture ont.eu des rapporta
intimes avec les mêmes choses en Grèpe. .
Ainsi Rome, dès son origine, noqrseulemen.t
p’eüt point une architecture originaire de l’Italie, „
mais elle ne put rien trouver autour d’elle. q u i, j
de .près ou de loin, sous une forflie ou §qus une ’
ROM
autre , ne , vînt de Grèç.e , ne se prouvât dans U
Les.dévejoppemens .de;ses arts ne.g 5
due: tendpe déplus eqplus àirapproçher’son artISl
des modules,de la,Grèç.e. :• ' , f ... i.
Rome , de tout temps.,/eut d que la même arciii
tecture qo,ej les, ‘G r ^ r 1 1 , ^ ^Joftfepa-s, à®hJ
prement parler, üaivhitectut’e romaine, si
cette épithète , on entend une; architecture’ ou
gin j e .
- Cependant lorsqu]on parle d’un a r t, on ne le
considère pa,& toujours dans le rapport qu’il eut avec
un pepple ?11isqus le point de vue de sa création.
Çh,aque peuplé s’apprup^ie en quelque sorte lesanjl
qu il. cultive, .lorsqu’il leur imprime un .caractère
. particulier,,’qu’il leur fait subir de çgs diligences
'qui-, devenant le cachet de son génie et de-.son
| gPqt ^permettent de des désigner .par}, son- nom.
Ainsi, par architecture ^ / /^ ^ ^ .n o u s u’enien-
cirons parler quq ^U'caractère particulier qne,prit
11 archi t ec ture. greçqpe. s qps 1 euipire des- Romains j
; uous nedesignerçnsirien, autre^chqse que.des .ya?
rie tés de goût, soit dans l’espqçe,d.es monümens,
I sPd. dan3 et'la^ri^bqsse qu’ils .reçurent
, âüx divefsès'épôqùès de cét Empire1. ‘ ,
Nû.uis avons déjà fait voir a T aï tiefè dé i’Arcbi-
TÈCTurvii'| etRûs1qùé {^voyez ,be| mots ) , que les
I communications les plus'anciennes,“ayant eu lien
j en[}'e j’Eirurie et la Grèce ? il y avo.it-eu j dès les
une Gltrati°.û._dé la langue, de
Pe'crituré, He la' réligion, de la. iny thologie et des
images-de!Ta Grèce , dans les régions supérieures
de l’Italie- Nous avons .montré que tout, ce qui I
nous est parvenu de notions 'sur l ’architecture j
éfrusquè/ dépose"d’une identité dë systèmesur I
tous les points, avec Part; des' Grecs. L’histoire
'nous apprend ensuite qué Rome , dès s.on origine, I
jetdans la cohslrucfiondé ses premiers nionuruens,
emprunta de l’Elruÿlè/- et le' gdûç pôüivlé^ 'graüds I
ouvragés , et les artiste;? poUtiles ‘exécuter. Nous
veihons plus 'bas que, danâ lai suite , on cdmplaà
Rome un-grand nombre d’architectfes romains, I
avantage que n’eurent pas ‘lès^àùtré’s àrisVL’ar*
chitectuTe tient plus à-la politique.,•■ 'ârux moeurs
et à la religion ,■ que l’on né" le pense. Il n’est
pas' étonnant que, soiis eé triple point de vue,
Rome l’ait cultivée avec prédilection dès," son pre*
mier âge. Plus;d’un reste dës taonumens de-cet I
iâge, plus d’un témoignage'dès' historiens^nous I
démontrent- l’injustice qu’il y auroit , ài regarder
les premiers; Romains comme Barbares et' igno-1
rans dans Aous lés. arts , et Surtout dans l’arcbi-
tecture.
TiterLive fait mention du Cirque; tracé pan
TarquînTrÀncien;,. entre le mont Palatin et Ie
mont Aventin, ppur, y célébrer, ayec pins de
pomfie.qii’auparavànt, fes fêles^et.les jeux p ublics |
!eji mémoire de la victoire iqu’ii a voit retupPlteû
jsuu Latins. Les commencemens de.ee Cirque I
furent, à laivérité , peu de chose ; mais bientôt
" ............................ - ' ' ; ( 5c1q»|
10 .M
(selon Denis d’Halicàru asse), Tarquin-Ie-Superhe.
l’environna de portiques couverts. Dansde même
temps i on travailla au grand égout. Tile-Eive
joint ensemble ces de.ux^eàtirepiüsesr moindres èn
apparence ( ajoute-t-ii) , que celles du temple dé-i
Jupiter; ellfes exigèrent'cependant bien plus de
ppines et de fatigues. II s’agissoit deiiconstfuire :
des portiques autour du Cirque, et de conduire,
sçus terre j toutesdes immondiees de la,ville- dans
le gr^nd .égout. Ges deux ouvrages {continue-il)
sont.tels,, que-.toutes nos magnificences modernes
en approchent à peine. : *„•;.!
■ Le même TaiJquin (selon ÏJelhis dTIaîicarna/sé )
avoit décoré Ve'Fhrâpi y-ebjraft^ii 'rédiir tptft' bè'
qui pouvoit-contribuéf à’ Futilité’■ comme à l ’èm-'
hellissernënt..Târqüin-I’Ançië'n étoît dèvla ville de
Târquittia'DÈÉ en; Etruvie. Il'conüoissoît'lés àfts'dé^1
Etrusqueset-i;l dut' à^pôrter'à Romè'dé 8gOÛt: dè'!
^•andéiù^èt dé s6liditëiqûibdistin^dèréét-aioTS. les;:
ouvrages de sa patrièi Ce ¥ùé ^oËc^à Heitf imitai
lion-qu’il résolut' de' rebâtirJîes ‘murs^ de ïtôme,
laits jadis a-la-liate. I-Mes fit rëço'nstrriivè ëùf piér--i
rés 'déiartlfe! •' grandes y • qü*àïife Jsleû'Ie fâisoit la '
darge d’un-chàriôtl Gé fù't ehbdre :ltfi qiii jetal'es !
fendemens du teitiple de Jupitér- Gapitôîiii/- Là-
colline sur laquelle il a voit' résolu^ d’élever cè fiiio-'
Dûment^ étant • d’un accè» difficilè, et fi’offi*arit
point-,-à sôn soramët, de platè-formè 'commode
pour y bâtir v il lui fallut égaliseHe terrain , soutenir
et remparer tons les flancs de la montagne
par des- Constructions et des contre-forts-, avec
des travaux-et des moyens qui foiifc supposer des
conuoissances'déjà fort avancéè$ "dans l’art de bâtir.
Le temple de Jupiter y oomTmfenéé par Târ-.
quin-1 Ancien, fut Continué (seldn-Tacite) par
Servius Tullius et par Tàrquin-le-Superbei 'Çe
dernier fit venir des ouvriers de i’È trune; mais?
lédifice ne fut achevé qu’après l ’expulsion des
rois. Sa magnificence fut telle, que foutes les
conquêtes des Romains ajoutèrent depuis à sa richesse,
plutôt qu’à sa Beauté ( ce sont lès éxpres-
wonsde Tacite ). V ,.
; aeson plan, telles que les décrit Denis d’Hâll-
cavnasse, rappellent, à quelques vaViëtés'iDrèà, le
j *yslème architectural de ia ^ é ë e ; Il avoit'trois
nefs dans son intérieur, et sô:jnJpéristyle coiirbiiné
[ Par «û frdnlon * ainsi que Cicëi*dû;hous’ l ’ajiprend^
avod trois rangs de colonnes. Détruit'deux fois
ans la suite des* siècles , ïl fut deux fois repons1-
rlUj,’ mars sur le même plàn* et sur les mêmes
enaemeas. Il n’y eut de changémeut qüé'dans lé
® dés piérrès , à lq vérité’‘blùs’belles , niais
! 3l1l0urs de la même forme. ‘ ; '
M* 3g e , et.nous montrer qu'aucun
f ne les égala peut-être flans cette partie
Vicfîoù; i ï& ç f t i ïr T o n ië 'Û L ~
R O . Mî
;p;oiflaiïfe * qui! comprend Ce qui regarde l ’utilité
letfes besqins pubbes.
I Strabpbj aVoitjla même opinion. Sîii semble,
|dittril , ,que les Grecs soient .arrivés au. plus haut
ip.ointdans l ’art .d.q;;Htir les -villes.,. ppur( avoir
tpujpuvSi èu^enj vue léur/embellisise,ment, lenc-
;défgnge jet; leuB,bonheur,y.les;RomainS;ont porté,
j]eui’s soiuSjet l e &ttéution sur dautresQnjets.né—
igligés par? les,. Grecs ; domine, par exemple , de
pnver l,es, grands chemins, de construire des aqueducs
et des. égouts souterrains,, pour porter dans
le Tibre toutes les immondices de la ville , etc. ,
; -Telle ,parqît. donc avoir été, architecture ro-
j,.ët\$Qu$ les ,r6is quLfpndère.nl la puissance
de Rome, et $ou$ lia.république qui-J^étendit de
plusiQu:plus,par. ta gvrççgg et.La .cop,q|iiête* Utilité.
Jdaus le^?eut:i'ëprisest,igrandeur et solidité dans les
cons truct ions ;tel fu,t j e ; luxe de ; ce(t?. ar t, à une
!epoqiie -où toute .magnificence-inconnuè aux par-
jticu;liers, ëtoit réservée pour ,|es templés*
| S.il’ur.chitecluve, selon Xitruve, doit avoir en
V-ue, dans.ses ouvrages, l’utilité, la .sçlidiié.et la.
boqute-y^, XçLrchiteçture romainç, aqvayi ja u s . le*
imonumens de cette première, époque, rempli , les
deux premières'fcondjjû.ons,; Quant à JajArpisième %
i l ne nous.reste rien qui puisse, nous. e.n.Instruire j.
;c a rb ie n queTidée de.beauté puissp g^ssi s’appli-;
quer à ce qu’il y a de plusj simp!eren-Gonstruçtion.,
et bien que la grandeur et la solidité,fassent aussi
partie de ce qui constitue-la beauté’en archilecr.
ture r nous devons, a vouer que ;Yitruve a dû entendre,
dans cette rmtioQ j ce que ,no.us y. comprenons
aussi,,. c’es,t-à-dire , ce gepre de beau .qui
tient .au go.ût délicat des fprmcs , . à l ’harmonie-
•des proportions,; à, l ’éléganée .des'membres , é'(
^ tout:ce qu’on. appelle,ornement ou décoration.
de beauté [ainsi entendu, . comme le
seul semimeut du besoin et ; de l’utilité ne le produit
pas , et comme il tient au perfectionnement
d un sentiment mpral qui , pour £e développer
‘d^P3 ijrchiteeture , a besoin du secours et de
fl’inspiration des autres arts , tout porte à préstr-
imer que ce complément-des trois dualités prfn- ’
jcipales de l’art de bâtir, fut réserve .K Hue époque
| postérieure.
• ; mznquQns. > sgns dduté i' des jn’àtériaux ixé-
; cessajiés, pour pouvoir isui.yip ' hrstoi-iquement le*
: progrès dii goût dans l’architéclure , pendant les,
!sipples de la république. Apeinef resiè-tûii quel-
.que vestige de quelque monument;isolé, qui'ap-
; pai-lienne à. cet.te époque. .Maisj àVeQ défaut j ï l
lest fapilç de; trouverA soit dans Tétât politique de
ce? sièfdes ,. soit dans les parallèles que peuvent
uphs fournir les; ouvrages des autres arts , et par-.’
ticuliè.renient, la littérature , soit dans les aveux
memes des écrivains ,, plus d’une présomption qui
porte à croire que le gepie du beau, dont on vient
de parle;;, et quf est ^ proprement parler la per-*
fection de l’a r t , ou l’art lui-même, attendit à
Rome des temps plus favorabiés, ■