
» par delà ie bout de c.et astragale, puis faire'
» descendre à plomb du haut du tailloir sur cette
» ligne , une autre ligne qui passe par le centre
» du cercle , dont la moitié décrit 1 extrémité, de
» l'astragale. Ce cercle, qui a deux douzièmes de
» diamètre, est appelé Y oeil de la volute par
* Vitruve. C’est dans ce cercle que doivent être
» placés les douze points, qui servent de centre
» aux quatre quartiers de chacune des trois révo-
» lutions, dont la volute est composée,. Pour
» avoir ces douze points, on trace dans l’oeil un
« carré dont les diagonales, sont l’une dans la
» ligne horizontale, et l’autre dans la ligne a
» plomb, et s’entrecoupent au centre de l ’oeil. Du
» milieu des côtés de ce carré , on tire deux
» lignes , qui séparent le carré en quatre, et
» chaque ligne étant partagée en six parties
» égales . elles donnent les douze points dont il a s’agit. Pour tracer la volute3 on met le pied
» immobile du compas , sur le premier point,
a qui est dans le milieu du côté intérieur et supé-
» rieur du car ré , et l’autre pied du compas à
» l’endroit où la ligne à plomb, coupe la ligne
» du bas du tailloir, et l’on trace un quart de
n cercle en dehors , et en bas, jusqu’à la ligne
» du niveau. P e cet endroit ayant placé le pied .
» immobile au second point 3 qui est dans le rai-
» lieu du côté supérieur et extérieur du carré de
a l’oeil, on trace le second quart du cercle tour-
» nant en dessous jusqu’à la ligne .a plomb , et
» de là ayant placé le pied immobile ^au t roisième
» point qui est dans Le milieu du côté inférieur
» et extérieur du carré,de l’oeil, on trace le trois
i è m e quart de cercle, tournant en haut et en
» dedans , jusqu’à la ligne du niveau. P e là ayant
» placé le pied immobile au quatrième point, qui
» est dans le milieu du côté inférieur et extérieur
» du carré de l’oeil , on trace le quatrième quart
„ de cercle tournant en en haut et en dehors jus-
, qU’à la ligne à plomb. De là ayant placé le pied
» immobile*au cinquième point, qui est au-des- .
» sous du premier en allant vers lç centre, on
» trace le cinquième quart de cercle, et tout de
» même le sixième du sixième point qui est au-
» dessous du second et le septième du septième
» point qui est au-dessous du troisième; e£ ainsi
» allant de point en point par le même ordre on
» trace les douze quartiers , qui font la circonvo-
» lulion spirale de la volute* »
L ’emploi des volutes dans le chapiteau ionique
est devenu, pour l’ordre de ce nom, d’un usage
tellement ancien et tellement habituel, leur forme
et leur ajustement ingénieux et v arié, se sont
trouvés si bien d’accord avec le caractère moyen
entre la simplicité du dorique , ét la j i ch esse du
corinthien, qu’on n’a jamais cherché à donner
à cet ordre d’autre couronnement. Cependant il
ne faudroit pas croire , qu’il y eût pour tracer,les
contours "de ses volutes, aucune règle invariable.
N en-seule meut les procédés sgtrce point peuyeut
être divers, mais nous voyons plus d’une variété
importante chez les Anciens, soit dans la position
des volutes, soit dans leurs contours et les révolutions
auxquelles on les soumet : les modernes
n’ont pas laissé de même d’y introduire de nouvelles
diversités. De là les diflérens noms qu’on
donne aux volutes.
Ainsi on dit':
V olute a l ’e n v e r s . C’est une volute qui, au
sortir de la tigelte , se contourne en dedans. Il y
a des exemples de cette disposition peu agréable,
dans quelques édifices du dix-septième siècle à
Rome , tels que la Sapience et Sainl-Jean-de-
Latran.
V o l u t e a n g u l a ir e . Volute qui est pareille
dans les quatre faces du chapiteau. Telle est celle
qi\’on voit à la colonne ionique du temple de la
Concorde à Rome.
V o l u t e a r r a s e e . On appelle ainsi une volute
dont le listel, dans ses trois contours, est sur une
même ligne, comme sont les volutes de.l’ionique
antique , ou comme est celle de Viguole.
V o l u t e a t ig e d r o it e . Volute, dont la tige
parallèle au tailloir , sort de 'derrière la fleur de
l’abaque , comme à certains chapiteaux composites
de la grande salle des thermes de Diocletieu.
V o l u t e d e c o n s o l e . On donne ce nom aux
deux enroulemens dont se composent généralement
les consoles de décoration. De ces deux volutes
r l’une est plus -forte que l’autre, et selon L
les emplois qu’qn fait de; la console , tantôt c’est
la. supérieure qui est la plus forte , tantôt c’est
l’inférieure.
V o l u t e d e m o d il l o n . Cette volute, destinée à
soutenir ia, corniche, ou du moins à paraître lui
servir de support, est du même genre que la précédente,
et son gros enroulement est toujours à la
partie supérieure.
V o l u t e d e p a r t e r r e . Toute volute (comme
son nom l’indique) étant un enroulement, on appelle
dans la langue du jardinage , une volute ,
toute figure en enroulement dansila forme d’un
S , qu’on trace, soit avec du b q i s s o i t avec du
gazon.
V o l u t e é v id é e . On appelle ainsi la volute q u i
a le canal,d’une circonvolution détaché du listel
d’uné autre circonvolution , par un espace vide a
jour. De toutes, les manières ,de pratiquer les volutes,
celle-ci est.-çeUe.qui a le plus de légèreté.
V o l u t e e l e u r o k n é e . ,V°l^t.e dont le canal est
enrichi d’un rinceau d’ornçment. Ou eu trouve
de
de semblables aux chapiteaux composites des arcs
antiques à Rome.
V o l u t e n a is s a n t e . Volute qui semble, dans le
chapiteau corinthien , sortir du vase par derrière
l’ove et qui monte dans l’abaque. On la voit ainsi
pratiquée aux plus beaux chapiteaux du genre de
ceux qu’on nomme composites.
V o l u t e o v a l e . Ainsi appelle-t-on une volute
qui a ses circonvolutions plus hautes que larges.
On les voit pratiquées de cette sorte, dans certains
édifices modernes, à des chapiteaux d’angle
ioniques ou composites. Elles sont ainsi aux chapiteaux
du temple de la Fortune virile à Rome,
et au théâtre de Marcellus.
V o l u t e r e n t r a n t e . On nomme ainsi celle dont
les circonvolutions rentrent en dedans. De ce
genre sont les volutes des colonnes ioniques exécutées
sur les dessins de Michel-Ange , au Capitole
, à Rome.
V o l u t e s a il l a n t e . On exprime par cette dénomination
la forme d’une volute dont les enrou-
leraens se jettent en dehors. De semblables volutes
sont exécutées au portail de Saint-Gervais, à
Paris.
VOMITORTA. On appeloit ainsi, dans les amphithéâtres
, des portes ou plutôt des ouvertures
pratiquées en plus ou moins grand nombre , selon
celui des proecinctiones ou palliers, qui circuloieDt
tout à l’entour et aboutissoient aux cunei, ; c’est-
à-dire aux sections formant des escaliers pour
monter ou descendre d’une rangée de gradins à
une autre.
Les vomitoires aboutissoient à des escaliers
construits sous l’amphithéâtre, et c’est par là que
les spectateurs arrivoient aux palliers et aux sections
, d’où ils se dislribuoient à volonté sur tous
les gradins. Ainsi, personne n’arrivoit à l’amphithéâtre
par dedans , c ’étoit par toutes ces issues
ainsi pratiquées en étages sous les gradins memes,
que . la multitude pénétroit, et c ’étoit par elles
que la foule s’évacuoit.
Les vomitoires étoient des espèces de bouches
qui sembloient, engloutir ou vomir la foule , et
de là le nom qu’on* leur donna. Maerobe le dit
textuellement, sat. 6. 4* Ündè et mine vomitaria
in spectaculis dicinius , indè homines glomeratim
ingredientes , in sedilia sejundunt.
VO TIF , adj. rn. Se dit de tout objet donné ou
fait en vertu d’un voeu , ;C’est>à-dire d’une promesse
à la Divinité, de lui témoigner une reconnaissance
publique pour un bienfait obtenu.
Ou ne sauroit nombrer tous les objets d’art,
auxquels on donna le nom de votif\ et qu’on
appela par suite du principe qui les produisit, Diction, d*Archit, Tome III,
des ex voto. Ce sentiment religieux s’étendit
aux plus petits comme aux plus grands ouvrages.
Nous ne citerons pas dans l’antiquité les monumens
de tout genre qui lui durent leur exécution, et
parmi lesquels il faudroit comprendre un grand
nombre de temples. La puissance de ce principe religieux
n’a guère été moindre dansde christianisme et
jusqu’à nos temps modernes. Ainsi un des principaux
édifices de Paris, le grand édifice et la belle
coupole du V a l-d e -G r a c e , furent le résultat
d’un voeu fait par Anne d’Autriche, si elle oble-
noit du ciel la naissance d’ un fils; et ce fils fut
Louis XIV. V
Il est donc vrai qne nous possédons encore un
grand nombre d’édifices et de temples votifs,
et qu’ainsi l’épithète de votif peut se donner à
beaucoup d’autres objets, que ceux auxquels on
affecte la dénomination synonyme d’ex voto.
JN:ous dirons cependant , pour borner aux
usages de l’antiquité grecque ou romaine, les
notions que comporte le plus souvent le mot
i votif \ qu’on le .donna par excellence a un certain
nombre d’objets ou de sujets usuels.
Rien, par exemple, ne fut plus commun chez les
peuples anciens , que ce qu’on appela des tableaux votifs, que ron plaçoit dans les temples du dieu
auquel on s’étoit adressé.dans le péril, et au se-
' cours duquel.on croyoit avoir dû son salut. Les
temples offroient aussi comme ornemens des boucliers
votifs. C’éloient quelquefois les boucliers
memes enlevés aux vaincus. De semblables boucliers
ornoient l’entablement du temple de Jupiter
à Olympie. Il se faisoit aussi de ces boucliers à
l’instar des boucliers usuels, mais d’une maticre
plus riche et décorés de tout le luxe de ia sculpture
sur métaux. C’est ainsi qu’on explique certains
de ces ouvrages qui ont échappé a la destruction ,
et qui n’ayani jamais pu être d’aucun usage pour
la guerre, ne peuvent être interprétés que de
cette manière. ■ . \
VOUSSOIR, s. m. On appelle ainsi les pierres
qui forment la courbure d’une voûte on le ceintre
d’une arcade. Chaque voussoir a six côtés quand
il est taillé.’ Le côté qui est creux et qui doit
servir à former le cintre de la voûte se nomme douelle intérieure du voussoir, et quelquefois intrados. Le côté qui lui est opposé e‘ t qui fait
le dessus de la voûte est appelé douelle extérieure
ou extrados. Les côtés qui sont cachés dans le
corps du mur , se nomment lits de lapieire, et on
donne le nom de tête de la pierre aux autres faces
qui sont les bouts des voussoirs.
Il y a des voussoirs qui sont à tête égale,
c’est-à-dire de même hauteur, et d’autres à tête
inégale , comme les carreaux et les b ou tisses pour
faire liaison. On trace les uns et les autres par
panneaux et équavrissement.
On construit de voussoirs les dessus des portes
et des fenêtres qui ont du creux , et qui sent
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