
ticiper à quelqu’une des beautés de cet art. Mais
le moyeu d’obtenir plus ou moins cet effet consisterait,
de la part des grands, des fiches et
des gouvernemens, à n’élever ni palais , pi mo-
xmmens publics, ni constructions importantes,
que selon les grands principes de l’ar t, et d’après
les exemples des grands maîtres. Naturellement,
les moyennes et les petites constructions
recevroient de ces beaux .ouvrages une influence
qui épargneront ces contrastes et; ces; disparates
qu’on voit régner , dans, plus d’une ville >. entre
le gopt général des habitations et celui de quelques
édifices que le manque- d’pne communauté
de style et de caractère sembleréduire au tort,
qu’ils o n t .d’être des exceptions.
Quelques villes d’ïialie peuvent venir ù l ’appui
de cette observation:« Généralement, .dans les
villes que chacun désigne sans qufon les nommé , ;
l ’architecture eut Un empire très-puissant ; elle
le dut l’ambition de toutes les familles riches
et puissantes, et au désir qu’eurent les plus grands
personnages , de perpétuer leur souvenir et. leur
nom, par de belles et solides habitations. De l à .
ce nombre infini de beaux palais, de. masses
imposantes, de constructions grandioses et qi%
nées de toutes les richesses dé l ’architecture ;
de là ces belles devantures, oit tous les ordres
de l’architecture offrent encore aujourd’hui les
modèles qu’imitent les artistes , et sur lesquels ils
forment leur goût. Mais on a déjà observé que |
ces palais qui font la beauté de ces villes sont j
construits de manière à devenir le principal or- !
nement des rues et des places, Au contraire,
selon le critique à qui j ’emprunte qette remarque,:
on a vu d’immenses quartiers de Paris se composer
presqu’entièrement de riches hôtels, quij
n’ont pu contribuer à la beauté des aspçots dont]
on parle, et cela fut du à l ’usage de construire
les hôtels au fond des cours; en sorte que tout
leur effet est nul sur les rues que bordent uni-
quement les portes qui donnent entrée dans les;
cours. Le critique dont je parle auroit voulu
que l ’autorité s’opposât à ce; genre de disposition.
Ce voeu est sans doute celui d’un, grand
amateur d’architecture ; mais: pomme il y, a sûrement
beaucoup d’autres choses préférables dans
une ville à la beauté materielle dé ses bâtimeas,, :
et qu’une de ces choses doit être la, liberté de se
loger comme on veut, pourvu qu’on ne nuise?
point à la liberté d’autrui, je pense qu’il faut1
se contenter en ce genre d’énoncer ces- sortes-
de considérations , et, de n’invoquer à leur appui
d’autre autorité que celle du. goût.
VINDAS, s. m. Machine composée de deux
tables de bois, et d’un treuil à plomb n o m }
qu’on tourne avec les bras, et qui sert à traîner
les fardeaux d’un lieu à un autre.
V IS , s. f. Ce mot appartient proprement à
Part de la serrurerie ou de la menuiserie, quant
à la fabrication de l’objet qu’on appelle de ce
nom. L’objet appartient à un très-grand nombre
de métiers, de machines qui en font emploi.
La vis èst donc une pièce ronde, soit en métal
soit en bois, cannelée en ligne spiralé, et qui
entre dans un écrou qui est cannelé de la même
manière. On observe que le filet des vis en bois
est ordinairement angulaire , tandis que celui des
vis en métal est le plus souvent carré,
La fabrication et l’emploi des vis , dans les machines
et les instrumens mécaniques, comportent
beaucoup de variétés, et aussi leur a-t-on donné
beaucoup de noms divers, que nous ne rapporterons
point en détail ; nous nous bornerons aux
dénominations des deux sortes de vis les plus importantes.
Ainsi on appelle vis sans Jin, une vis dont les
pas engrènent dans une roue, et qui est tellement
fixée entre deux points, qu’elle tourne sur
son axe, sans pouvoir avancer ni reculer comme
les vis ordinaires. On l’emploie dans plusieurs
sortes de machines. On appelle vis d’Archimède
une vis composée d’un canon appliqué autour
d’un cylindre ou noyau incliné à l’horizen.Quand
elle agit, l'extrémité inférieure du n,’ôyàu tourne
dans une erapaudine, et l’autre dans un 6‘ollier,
On a imaginé d’employer la vis d'Aithinièdey
mue par le vent, au dessèchement des marais, à
l’arrosement des prairies , à l’épuisement des
fondations.
On a donné dans [’architecture le nom dev is à
certains objets, à certaines parties de construction
, dont la forme et l’exécution semblent être
une imitation d’une vis et en reproduire l'idée.
C’est par suite de cetfë analogie de ressemblance,
quon dit :
Vrs d e c ô l o n NE. C’est ainsi qu’on appelle le
contour en ligne spirale du fût d’une colonne
torse. {Voyez T orse. ) Ce contour a lieu , soit
que le fut même de la colonne se trouve tordu,
soit quë le fût restant rectiligne ôn l’brne avec;
des cannelures, qui ? au lieu d’être tracées perpendiculairement,
décriront à; 1’entbur les cir-
.convolutions d’une ligne spirale.
Vis 'd ’ e s c a l i e r . On donne ce nom à la configuration
d’un escalier construit en rampe spirale.
Il y en a ainsi de simples et de doubles. On en
fait dans plus d’un système, soit que les marches,
soutenues par leur queue dans les murs dé cage »
portent chacune leur collet j qui forme un cercle
v id e, soit que les marches tournent autour d’un
noyau aplomb et qui porte de fond. Voyez,
sur les diverses sortes d’escalier à v is , le mot
. E s c a l i e r .
VINT AINES. Voyez C a b le . VISITE.., s. f. Se dit de l ’examen que des
experts font d’un lieu où l’on veut b â tir , ou de
quelqu’ouvrage contentieux , pour en faire leur
rapport à l’autorité , ou pour procéder a l’estima-
tiou d’une bâtisse, s’il y a lieu.
VITRAGE, s. m. Terme général, par lequel
on exprime l’ensemble de toutes les parties vitrées
d’un local ou d’ un bâtiment.
Le vitrage est devenu dans l’architecture moderne
un objet important , et dont il u étoit guère
possible que l’architecture antique s’occupât,
parce qu’il n’est guère probable quelle en ait eu
besoin. Ce n’est pas que les Anciens n’aient pratiqué
d’abord, par l’emploi des pierres spéculâmes,.
et ensuite par celui du v e r re , plus d un
moyen de clôture pour les intérieurs , et plus
d’une méthode propre à y introduire la lumière.
Voyez Fenêtre, Spéculaire.
Cependant beaucoup d’usages nouveaux ont
nécessité., chez les Modernes , des pratiques de
clôture et d’éclairage qui ne durent point être
connues des Anciens. La différence des religions,
des climats et des moeurs, devoit influer de plus
d’une manière sur certaines institutions, telles,
par exemple , que celles des édifices sacrés'. On
voit tout d’un coup comment le plus grand
nombre des temples païens ,n ’avoit besoin que de
la lumière de la porte, et comment une seule ouverture,
dans le comble des plus grands, pouvoit
suffire.à des naos dont la dimension intérieure
approohoit à peine de celle dé nos plus petites
églises.* On sait' en outrer que l’intérieur des
temples antiques n’étoit ni capable de recevoir,
ni destiné à contenir la multitude ; que toutes les
cérémonies du culte étant extérieures,, le contraire
de ces usages dut amener , dans Lechristia-
nisme,. les plus grandes diversités. Or, une des
plus importantes et des plus sensibles consiste
dans l'immensité des intérieurs d’ églises, comparés
aux plus grands des plus vastes temples
païens. Le mot église signifie assemblée. Il fut
donc indispensable de procurer à d’aussi considérables:
réunions, avec une étendue de local proportionné
dans toutes ses dimensions , de grandes
et nombreuses ouvertures pour la lumière.
Les églises gothiques offrirent, par la nature
seule de leur construction, et dans la procérilé de
leurs élévations , des fenêtres immenses et multipliées.
L’usage des vitraux coloriés par assemblages,
donna encore plus de vogue à Ge grand système
de vitrage, qui d evint, dans le fa it , une
des -principales décorations des intérieurs. -Ce
système de vitrage tient, en quelque sorte,.à la
construction des meneaux en pierre qui divisent
les vides des arcades supérieures, lesquelles se
trouvèrent converties en fenêtres. Il tient au
genre d’assemblage des montans et traverses de
ter qui reçoivent les compartimens des vitres , et
■ leur donnent une très-grande solidité. C’est à ce
système de vitrage qu’on doit ces belles roses qui
ornent ordinairement, dans les églises,gothiques,
les deux parties supérieures des bras, ou de ce
qu’on appelle la croisée de l’édifice j assemblage
très-agréable de croisillons et de nervures de
pierre, dont, les intervalles sont remplis de toutes
sortes de vitraux diversement coloriés.
Vitrage se dit aussi , par une locution générale,
pour exprimer , dans un ; intérieur quelconque ,
une division de deift pièces * formée par une clôture.
en verres#
VITRAIL , s. m. On pourroit regarder ce mot
comme tou fc-à-fait synonyme du précédent; si ce
n’est que le premier semble embrasser quelque
chose de plus général, soit comme regardant 1 art
d’employer le verre et les vitres à fermer les ouvertures
des édifices, soit comme comprenant
dans son ensemble les parties dont il se compose.
Or , ces parties sont précisément les compartimens
de verre q u i, scellés et ajustés dans des cadres
quelconques, forment çe qu’on peut appeler des
vitraux. Le vitrail effectivement diffère de la
vitie9 comme un tout diffère de ses parties.
On use plus fréquemment du mot vitrail au
pluriel qu’au singulier; celui-ci paroît être , plutôt
technique. Mais on dira d’une église qu’elle a
de beaux vit/aux, que les vitraux à.e tel monument
sont un ouvrage de tel ou tel siècle.
VITRE, s. f , , de vitmrn, qui veut dire verre. On
•donne ce nom à des carreaux ou plaques de verre,
de toutes formes et de dimensions différentes,
dont on remplit les espaces plus ou moins grands ,
que forment les montans ou les,traverses des.châs-
■ sis , le plus soùvent en bois, qui servent à fermer
les~ouyeriures des fenêtres. La vitre sert ainsi de
•clôture,, et en même temps quelle intercepte l’action
de l ’air extérieur, elle laisse passage à la lumière
dans l'intérieur des chambres et des appartenons.
Nous avons eu déjà occasion de faire vo ir , que.
l’usage du verre remonte à la plus haute antiquité.
Les textes des plus anciens écrivains, et les restes
les plus nombreux d’ouvrages les plus antiques en
■’verre , ne sauroienl permettre d’en douter. {Voyez
V erre. ) Il ne paroît pas qu’il en ait çLé de même
des carreaux de verre appliqués aux châssis des
fenêtres. Au mot Pierre sépcolaire nous avons
rendu compte de quelques-unes de causes qui rendirent
moins nécessaires, qu’on ne pourroit le croire,
chez les Anciens 9 l’usage des carreaux de vitre.
Beaucoup de matières équivalentes en tenoientlieu
quanta la transparence; et à l’égard de la clôture
que produit aussi la vitre 9 chacun sait par combien
de sortes d’objets on peut y suppléer, et
combien la différence des moeurs et du climat
rendoit les intérieurs des maisons , moins susceptibles
de certains agrémens et des commodités
qu’exigent aujourd’hui, et dans nos pays, la manière
de vivre e lle s usages de la société