toit dans sa signification propre, une idée assez
distincte, lorsqu’on sépare en deux parties, sous
chacun des deux mots comble et couverture} ce
que l’usage, à la vérité, confond assez souvent
sous l'un ou sous 1 autre. Car on observe que si le
comble peut être pris pour couverture , celle-ci
.cependant a pour emploi particulier, de devenir la
couverture même du comble, ou du bâtis de charpente
dont il est formé. C’est donc aîi mot couverture
que nous avons fait l’énumération et donné
la description de toutes les manières de couvrir
les combles des édifices , soit en tuiles de toute
espèce ., - soit en ardoises ou dalles t* de pierre,
soit en bardeaux, soit en plomb, soit en autres
métaux. . .
Maintenant, si nous cherchons la signification
propre du mot toit dans le mot te c tum substan tif,
fait du participe du verbe tegere, couvrir, nous
voyons qu’il faut l’entendre, mais d’une ^manière
plus générale, comme étant cette partie d un bâtiment,
qui couvre toutes les autres. Entendu ainsi,
le tectum pourvoit s’appliquer non-seulement aux
combles en assemblage de charpente, mais aussi
aux terrasses. Cependant, en français, le mot
toit désigne exclusivement ce que nous avons
vu être signifié parle moi.comble. Nous croyons
seulement que toit se dit plus vulgairement , et
s’applique plus communément à toute espèce de
bâtisses, même de l’ordre le plus inferieur, tandis
quq comble semble convenirX vaniage, dans
le langage de l’architecture, aux mouumens, et
aussi à quelques-unes de leurs sommités , ou le
bois n’entre point, et qui seront des voûtes construites
en pierres ou en maçonnerie. Ainsi , lorsqu’un
édifice, comme le Panthéon d’Agrippa à
Rome , se termine en voûte sphérique, on ne donnera
point à cette v-oûie le nom de toity mais bien
celui de comble y et on dira qu il y a sur ce comble
une couverture de métal.
Du reste , pour toutes les variétés dé forme, de
construction et de disposition qu’on peut donner
au toit} nous renvoyons le lecteur aux mots Comble
et Couverture.
TOLE, s, f. Nom que l’on donne à du fer en
lames, ou feuilles plus ou moins déliées et battues
an marteau. La serrurerie l’emploie à divers ouvrages
, tels que les cloisons de serrures , les1 !
platines des targettes et verrous, On en fait des
tuyaux de poêles, La tôle sert encore dans l’ornement.
On la découpe en plus d’un manière , et on
lui fait produire des feuillages, des fleurons, des
rosaces et autres objets , qui reçoivent des couleurs,
,et peuvent figurer en certains endroits, à
l’instar des ornemens en pierre.
TOMBE, s. f. Mot formé du mot grec tumbos9
qui exprimoit, comme il exprime encore généralement
anjourük_ui , le local destiné à recevoir
le corps mort.
On trouve dans le plus grand nombre des lexi- I
ques , que selon l’usage de la langue , tombe si-ni. I
lie cette dalle de pierre , ou cette tranche de I
marbre dont on couvre une sépulture, et qui sert
de pavé dans une églisè ou dans un cimetière. Il
noussemble que c’est beaucoup trop restreindre la
signification et l’emploi de ce mot. Quel qu’ait été,
ou quel que soit encore l’usage dé placer des
pierres horizontales que l’on couvre d’épitaphes,
sur les corps morts, il paroi t qu’on ne les a nommées
tombes que par suite de l’usage qui fait donner si |
souvent le nom du tout à ce qui n’en est, ou n’est
censé en être qu’une partie. Et effectivement, il
est assez certain que jadis les morts; sur les corps
desquels on plaçoit ces tables de pierre ou de
marbre, étoient enterrés dans un cercueil soit
| de bois, soit de plomb , soit de pierre , qui devoit I
i avoir aussi le nom de tombé. Ce nom fut toujours
svnon3?me de cercueil. Quelques endroits même
ont tiré leur surnom , de l’exploitation qu’on y
faisoit de pierres taillées en tombes} et dont on
trouve encore d’assez nombreux dépôts. Voyez
Q uarréës-le s-T ombes.
Si l’on consulte certaines locutions métaphoriques
, que l’usage a consacrées . comme descendre
dans la tombe , être à moitié dans la tombe,
sortir de la tombe , il sera prouvé que tom b een
français, exprime la même idée et le même usage,
que cercueil y sarcophage, et même tombeau,
quoique ce dernier mot, comme on a eu déjà
l’occasion de le, remarquer , au mot S épulcre,
soit devenu le mot le plus'généralement appliqué
aux idées, aux objets , aux usages, et aux monu-
mens funéraires , tant de l’antiquité que des temps
modernes. Voyez l’article suivant-.
TOMBEAU, s. m. C’est par ce mot, ainsi qu’il I
vient d’être d it, qu’on désigne le plus ©rdiojurement
, en français, la demeure des riiorts. Quoiqu’une
multitude d’usages particuliers , et de J
pratiques funéraires locales , aient singulière-i
ment multiplié, tant chez les Anciens que chez
les Modernes, les formes données à la sépulture, j
-et par conséquent les mots que le langage ordinaire
, ou la langue métaphorique , ont appliques
à la désignation de ces formes et de leurs variétés
, cependant on doit dire qu’il en est peu que
l’on ne puisse, en français, appeler du nom de
tombeau. Celte expression étant la plus usuelle,
ce séroit très-probablement sous ce titre, que
placerôit l’histoire des diverses inventions de
l’art en ce genre, l’écrivain qui voudroit, dans
un ouvrage exprès , en réunir toutes les notions.
Mais autre est la méthode d’un Traité, autre est,
celle d’un Dictionnaire. Dans cette dernière
forme d’ouvragé , on est forcé de décomposer
chaque matière, et d’en répartir les notions sous
chacun des mots , qui en expriment ou les pal'
ties ou les variétés. Lorsque beaucoup de
synonymes en apparence, se sont accrédités pal
,. ln.ej le devoir du lexicographe est d'en faire
discerner les nuance?, et d'en placer les notions
liraiu-oplies, aux mots respectifs qui les exprinient.
■ ^ a i , ■ \
C’est ce que nous avons pns a tache de taire a
chacun dès ✓ articles , qui, sous des noms divers,
enferment les documens et les faits relatifs aux
pratiques des sépultures, chez tous les peuples. '
Ainsi on ne doit pas s’attendre de trouver au
motToMBEAU, quoique devenu eu quelque sorte générique
dans notre langue , l’ensemble des détails ’
historiques , théoriques ou descriptifs, que I on
pourrôit aimer à trouver réunis. Nous ne pourrions
satisfaire à ce désir, qu’en répétant ici ce
que nous avons exposé, décrit et détaillé déjà dans
nn o-vand nombre d’articles. Nous nous bornerons
donc, sur un sujet aussi étendu, à faire ce que
nous avons pratiqué à l’égard de quelques autres 1
da même'genre, c’est-à-dire à concentrer dans
i le moins d’espace qu’il sera possible, les notions
générales que cet objet comporte, en parcourant
brièvement les différences caractéristiques
des tombeaux anciens et modernes, et les principaux
exemples'de leurs variétés. Cet exposé sommaire,
en nous forçant de renvoyer le lecteur
à tous lès articles, ou se trouvent les détails et
les particularités de la matière,, le mettra à portéede
réunir, ce que nous avons été obligés de
désunir, et lui montrera , que nous n’avons rien
omis de ce qui pourroil fournir les matériaux d’un
corps complet, sur cette partie de 1 art et de 1 architecture.
/
Partout où- il a existé des hommes réunis en
société, on a trouvé, et l’on trouve partout ou il
en existe, la pratique de certains usages et de
certains soins qui ont eu, et qui ont pour'objet,
d’une part, la -sépulture des morts , d autre part,
la conservation , n’importe a quel degve, des dépouilles
de l’homme. Il faut laisser -a d autres
et à d’autres ouvrages , de rechercher dans les
diversités des pays et des climats , dans les variétés
des croyances et des opinions, religieuses,'
toutes les causes locales et particulières qui ont
influé sur ces usages. ' ‘•'ifi •" ' - ' ; .
Mais-entre ces causes , il en est deux qui repo- |
sent, l’une sur un besoin matériel, et 1 autre sur
une sorte d’instinct ou de sentiment naturel,,
et qui peuvent rendre compte des pratiques lès
plus usuelles de la sculpture , et des motifs qui
ont multiplié partout les tombeaux ou les monu-
mehs funéraires.
11 ne s’agit d’abord que de se représenter dans
l’état, qu’on se plaît à nommer de nature , la plus
grossière société d’hommes , réunis par les- besoins
les- plus simples. Sans doute ils durent
éprouver celui de se sioustraire aux effets de la
putréfaction des corps; et Ion comprend, -comment
partout il fut aussi naturel que nécessaire
d’enfouir les cadavres, et de les rendre a la terre.
De là les mots inhumer} inhumation. Disons d a-
Diction. d/Archit• Tome I I I .
van ce qui c i , comme à l’égard de presque tous
les ouvrages des hommes, on trouve le type originaire
dé ce qu’ils ont fait de plus grand, précisément
dans ce qui semble en être le plus éloigné.
Or nous avons déjà fait voir aux motsTuMULus et
P yr am id e , qu’entre la petite butte de terre , produite
parla fosse creusée , et la grande pyramide
dé Memphis, il n’y a de différence , que celle de
quelques centaines de pieds. Dès que le^ sociétés
s’étendirent, et que des villes se formèrent et s a-
grandirent, un devoir de la police de ces villes, fut,
i de pourvoir à leur salubrité, en éloignant des habitations
des vi vans , les lieux destinés a recevoir les
nombreuses générations que la mort y entasse continuellement.
On dut, selon les pays et les terrains.,
établir soit des cimetières entourés de
murs , soit des hypogées ou catacombes. Plus d un
procédé fut employé à procurer 1 anéantissement
des corps , ou à obtenir qu’ils occupassent ïe moins
d’espace qu’il fût possible. On peut croire que la
combustion ou la crémation aura eu, dans certains
temps, pour objet, de conserver, et de réduire à
la fois au moindre volume les restes des individus.
Quelques-uns ont cru encore, que la méthode
de-l’embaumement en Egypte, avoit du sa
naissance à quelques lois sanitaires, dictées par
•le climat et les particularités de ce pays. On
voit qu’il ne nous appavtiendroit pas, d’entrer
plus avant dans les considérations^ de cette nature.
Il suffit que nous trouvions là de quoi rendre
compte d’un grand nombre de monumens funéraires.
• • - :
Mais la seconde cause-dont nous avons parle.,
celle qui repose sur une'sorte de sentiment moral
commun à tous les. peuples civilisés, est devenue
partout une source beaucoup plus féconde
en ouvrages d’art et d’architecture. Il s’agit de ce
désir que la nature a mis cbezTousdes hommes, de
prolonger leur existence physique, mais qui transformé
par une nouvelle passion . celle de la
gloire, leur fait ambitionner de se survivre, en
prolongeant leur mémoire bien au-delà du terme
de la vie humaine. On a rendu plus d’une raison
j du soin de la conservation des corps. On a pré-,
sumé que l’opinion de leur résurrection , chez
plus d’un ancien peuple, avoit suggéré tous les
moyens les plus propres-à les préserver de la violation
, en les cachant, ou en les enfermant sous
les masses de construction les plus volumineuses.
Toutefois il est à croire que chez le plus;grand
nombre des-peuples , le sentiment d’une immortalité
vaniteuse , créa le plus grand nombre des
tombeaux. Il faut lire les innombrables épitaphes
que l’anquilité nous a transmises, dans les débris
des villes et des .empires , pour s’expliquer, la
puissance et tout à la fois le néant de cet orgueil,
qui fit croire si souvent, qu’il imporleroit à la
postérité de conuoître les noms d’hommes, qui
étoient inconnus de leur vivant. On comprend
toutefois que les tombeaux ont dû devenu* aussi
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