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tion, ou des empereurs sous le règne desquels
avoient été construits les édifices pour lesquels
ces tuiles avoient été fabriquées. Les cabinets
d’antiquité recueillent avec intérêt jusqu’aux
fragmens de ces tuiles y parce qu’elles portent des
dates utiles à l’histoire. Ainsi trouve-t-on dans
le Recueil des terres cuites antiques de d’Agin-
court, deux tuiles sur lesquelles est indiquée
l’époque des Antonins, par les mots OP. DOL.
EX. PR. M. AURELI. ANTO. Ces tuiles, e t
beaucoup d’autres empreintes de ^la même inscription
, ont été découvertes parmi divers frag-
mëns retirés des décombres d’un bâtiment, dans
une fouille faite sur, le mont Aventin.
Les Grecs, généralement, ne voûtant point
leurs temples (on parle de ceux qu’on appeloit
périptères, ou d’autres du même genre), il devint
important de donner à leurs toitures, et aux tuiles .
•qui1 en formoient la couverture, une solidité
qu’on ne sauroit obtenir des tuiles fragiles, comme
celles qu’on fait eu terre cuite. Lorsque surtout
le marbre étoit la matière de leurs murs et de
leurs colonnes, il dut* sembler que l’argile ne
répondoit pas à l ’accord qu’exigeoient, pour les
y e u x , des combles dont les pentes étoient v isibles
à tout le monde. Pausanias nous apprend
qu’un certain Bizès de Naxos atfcit obtenu l’honneur
d’une statue, pour avoir imaginé d’employer
le marbre penthélique en tuiles propres à servir
de couvertures aux édifices. Nous lisons dans,
un ouvrage moderne, que satis doute Bizès avoit
trouvé un expédient propre à débiter le marbre
du mont Penlhèle , en petites feuilles semblables
à celles de nos ardoises. Ce n’est point ic i le lieu
de rechercher quelle fu t , à cet égard , l’invention
de Bizès; il est à croire qu’il aura trouvé un procédé
abréviateur e t , par conséquent, économique
, de multiplier des dalles de marbre pour
l ’emploi dont il s’agit. Toutefois on peut affirmer
que les tuiles de marbre employées par les Anciens
furent d’une bien autre épaisseur , et d’un
bien plus grand volume, que ne le sont nos ardoises.
On peut s’en convaincre par celles qui
Couvrent encore aujourd’hui la tour des Vents à
Athènes. Plus d’un édifice antique, représenté j
sur des bas-reliefs, nous fait voir que ces tuiles
étoient, à proprement parler, ce que nous appelons
aujourd’hui des dalles , et qu’au moyen
des entailles qui les unissoient les unes aux autres,
elles dévoient produire des couvertures capables
d’opposer à la violence des vents la plus forte
résistance. En cela devoit également consister
l’avantage des tuiles de marbre.
On peut consulter, sur la forme, l’arrangement
et le bel effet des tuiles de marbre, l’ouvrage
des Jonian antiquities , où plusieurs édifices,
entr’autres celui des Propylées de Mégare , se
voient restaurés dans leurs combles , d’après les
vestiges et les autorités locales ,. avec des tuiles
de marbre. Cette pratique paroit - avoir été fort
répandue en Grèce , et quelques interprètes du I
passage de Pausanias , sur le comble du temple
de Phigalie, dans lequel cet écrivain parle d’un I
comble en pierré , oût pensé qu’au lieu de ira» I
düire par voûte en piètre , il falloit se contenter I
d’expliquer les mois grecs par ceux de toit cou-
vert en dalles de pierre.
Au reste , plus d’un témoignage dépose dn fré. I
quent emploi qu’on fit de ce procédé. Ainsi noua
lisons dans l'Histoire romaine , que le vainqueur I
de Tarente fit enlever de la toiture du temple de I
Junon, dans cette v ille , les tuiles de marbre 1
dont il étoit couvert , et les fît transporter à
Rome pour en couvrir le toit du temple de Jupiter I
Capitolin.
On trouve, chez les écrivains anciens, quelques I
notions de l’emploi de l’or en tuiles de comble. I
Il est bien probable que l’on a pris pour de l’or
ce qui n’étoit. que la dorure ; ce qui toutefois
indiqueroit, et cela est beaucoup'plus facile à
croire , qu’on fit des tuiles en bronze, soit qu elles
aient été des dalles de métal séparées, soit qu’on I
ait fondu de grandes pièces, auxquelles on dcm-
noit l’apparence de tuiles en recouvrement les
unes sur les autres.
I ln e faut pas, au reste, regarder ce luxe des I
Anciens , relativement aux toitures de leurs édifices,
et surtout de leurs temples , de la manièie
dont on pourroit le considérer dans son rapport '
avec les usages modernes , et les formes ou les I
!.dimensions de nos églises. Jamais les temples les I
plus vastes de l’antiquité n’arrivèrent à la nauteun :
que des sujétions particulières ont fait donner
aux temples du christianisme. Il résulte de celle
seule différence que les toitures du plus grand :
nombre de ces derniers sont portées et arrivent I
à une telle élévation , que l’aspect de leurs cou-1
yerlures est ordinairement hors de la portée de la
vue. Au contraire, les pentes des combles répondant
toujours à celles des frontons, dans les
temples anciens, leurs superficies ne pouvant
excéder la hauteur de l’ordre avec son’ entablement
, étoient toujours sous les yeux des ■ spectateurs,
et comme, ainsi qu’on l’a fait observer
plus d’unè fois , les usages religieux avoient du
engager l’architecture à mettre en dehors le plus
grand luxe des temples , il fut naturel, on diroit
presque nécessaire , de faire participer à ce luxe
les combles .et les toitures extérieures.
Au reste, la richesse des matières placées ainsi
au-dehors des grands édifices , et dans les sommités
de leurs combles, n’est pas même une choseI
lout-à-fait étrangère aux usages modernes. Sam
parler des couvertures métalliques de certaines
églises gothiques, et en particulier de celle &
Saint-Denis, qu’on prétend avoir été autrefois I
d’argent, nous voyons encore certaines couver-1
tures circulaires de coupoles^ recevoir des orn®*- I
i mens dorés et les agrémens des couleurs. ” l: a |
i lient sans doute à la raison que, devenues visibl®s 1
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de toutes parts et frappant tous les yeux par leur 1 de semblables tuiles à Rome surtout, et depuis
position* surhaussée ces sommités •d©^çpïp!4fÇs I % Paris ,, en les plaçant sur les
sphériques, appellent les recherches deda.^écQc- J tuilespta.iess,-de maiiie^e a^ ne. recouralion
, $ 8 fe^èluent5^ $ t monotone vrlr que leur, rebord saillant, et à laisser à désunicouverture
produite par une matière vul- I couvert toute l’étendue de leur super^cie. (^uel-
•raire. ’ v > • ■ ■ 1 quçlüis' aüssi on use \de ces tuiles creuses dans
b Dans lè'Midi , surtout en Italie, et à Naples? 1 d.eujf sensjcqnlraires, celle de dessous placée^ sur
nous , voyons beaucoup de coupoles',.. et. .en- J spn çpté convexe.,;çt celle de des.sus s’emboîtant
cote" d’autrës; toitures, recouvertes de tuiles ver- 1 sur deux -de cg.s tuiles par _spn coté concave.
nisSees et enduites de diff’éren lés'qouleurs, usage | ,
familier à certains peuples de l’Asie , et dont il I T uile flamande. Tuile ^ creuse q u i, vue de
paroit que Tèkèmplé fut imité par lès Grecs à I profil, ou pos^e de champ, offre, dansson rebord
Babylone, dans, la formation et la décoration de 1 la figur,ç..ffuu S.,, :
XArm'àtnaxe ou de la .chambre voûtée q u i, I , ; .
placée ‘sur lin chàilot ,'’ servit à transporter ïe :I T uile gibonnée. Tuile plus làrgè én^bàs-du
corps d’Alexandre-le-Grand en Egypte. Diodore, I pureau qu’eu, haut ve,rjS son Crochet. Ou s éii sert
de' Sicile1 j dans là description de-;Ce, rare ou- i pour/couvrir, lès chapiteaux én'pointé de cer-
vragë de l ’krt,‘ nous àpprénd qpè'-ïa voûte cirqu- J tain es tours rondes ou .des ...colo mixers. On la
lairè de cette-' cbàmlwfë'-vsepuïcralé avoit son lnommé aussi^^ç^. ^^
extrados ^‘ ‘oii combïè'‘ex téiieàr'çonÿjè'rt ©n- b \\ i . ... x,ih . ,.r . •........ .v .-,
placé’de tuiles , par des pieh-'es.giréci)euséy^'i T üile dé Guienne. Tuile creuse.dont le profil
bablemërit de chalcédoines, ou. de lapis la zu li , 1 est en démi-canal, On en .fait usage dans quel-
doa't on fait l’outre mer, et autres qui peuvent 1 ques parties de la France,
être : encore taillées en morceaux assez étendus J
pour cet emploi. Mais on doit regarder le petit 1 T uile • hachée. Tuile qu’on éçh ancre avec la
monument dont nous parlons^ com me uii ouvragé J hacnétte, pour les are fiers , lès noues et les
d’orfèvrerie autant que d’architecture, et auquel J fourchettes.
où püt'-applïqù!è,Ll0iW préc^'üx' d’ÔDjëts ét d’omemëris,
• qui ne ’saurait convéhi'r aux édifices^dë 1' ' - T uile vernissée. On appelle ainsi uné tuile
qàélqûléfefÿdtfèJty‘B r i s ' ^ ' 1 ■ I plombéeVqùDsert à faire'dès “comparLmens, sur
Foô’F YéVétnranx" to ï^ fb T d ih â ^ j les couvertures,
cuite’ï'félléÿm S m emp'ldiè daüè la plnpàrt;desy **
pays;^ et à la' couverture du plus grand nombre j TUILEAU, eaux , s. m. On donne ce nom
des^bâtis'seÿ1,0 rf<9fls‘ ' èn renvoyant poiir l 'a 'dès' morcëâWx. de tuiles cassées qüe bon mêle
tièiïte-’ i-d-^J'ffo-tid®?'¥èfe!|itfi^ju,eS,,'àaÜiot'BRiqù^,'y lange'et'qu’on broie avec de la chaux. Ce mortier
qdç ^popr-étrë d’è’b’onttè qhalilé''ëf durable , la r ëëlrt à plus d’un usagé' dans la 'bâtisse ur pour
tuile d^it?êàJë'Laifè0('d'’un'é' âTgutê'.:':grà‘ssè ët ou al [ ssëêîîer dés cordeaux , des^gonds , et aulrés piëèes
n’eiltrè pas t-rop de sable. Cuite, elle ne doit j eté fer. On l’emploie en liaison dans les pavages
êtrèè,f'ëtfiPÿ^fcé'|ÏJm !fi*è!jP.v rb'ü.ge rti tro'biblan'ënë. rdes. Cours. 'Lés tïdléaïlx' i|oi sérvepjt à ces em-
Dü-Vèstê1'; ^•të-îbé*âlèiAiîffé^nff?-^,Urfiéim^remeht 1 -prciis ddivènt être concassés et piles en fort
en chaqàlèüp'âÿS;, ' de là- Ûâture' ffiêmè dëTârgilé j petits moi’cèaux.: En plus gros fràgipèns , les
et dé ÿà1* cbùièur.' iOn flfgd qüé^là ïü ilè r';ëÉ't L ien t tuileaux’''sêivetit à ' fai re lés voûtes dé four,
cuite ,r; lorS^u’en la frappetnf elle rend un soif rie s ;çoüîrë-coeurs des âlrës dé chëtnineês.
y.uâv eël eooa r^5o(üo} Jnetoie t iflSi I
Oô dit 8 - : r'° ! , j 'iT U IL Ë R ÎE s . f. C'est le nom qü’oh donne
l ’ T a Un grand bâlimenL qui est accôïhpagnë dé fours
'•'TtritîÈ'A etfoëHET on ^late; CTeét celle qui ést' I et de hangars ou. fort fait la tûilé. ‘
de formé; rèetangie , âyànt ordinairement dix J Lés hangars , qu’on appelle aussi halésy sont
po'ttcës e t ‘-dèm!i']dèafo n ^ «s&V.'lfx,",po,üèié's! -eÈ un 1 dis endroits couvèilS , ét percés dé to'us "côtés
quart dë large1 ;x%t‘qui àcUn?erdêhèt1^aü inilièu de j .pVr plusieurs embrasures, au travers1 desquelles
t a * a ; d ë ' | l’air ét ïé vent passent, polir1 donner ce qu’on,
deux ifiësürës ; delië'qu’on viiu^ae^H^brïfë s’ap-J appelle dii haie; On use de ce procédé pour
pelle petit moule; 1 O'n doninë le noni.’dë1 !gYanU \ {dite sécher à l’ombre, la liiile, la brique, le
moùlefà;- céllë- qui' a trèrzè pôucès dé lon'g"sâr huit J carreau , avant de les mettre au fotir. 11 faut,
pouces et demi de lârgëv rt>oo iot "' ’1 'effet, se garder d’exposer cês objets: encore
1 frais aux rayons du soleil, qui les gêrce'roit et
TuitÉ EAiTiÈRÈv Oii donné ce nom â la t lés feivo.it gauchir,
erçuse d’ un côté et boinbée de l’autre Sont, oh 1 On donne aussi à la tuilène le noni de bri~
»e sert pour couvrir le faîtè d’uii comble; elle 1 queterie.
doit avoir treize pouëës de long. On usé encore 1 Le nom de tuilerie est devenu célèbre par le
Diction, d’Aichit. Torde III. Y y y