
courbés, et ont les fait de claveaux quand ils sont
droits et en plafond.
Les voussoirs tous semblables servent à former
les voûtes extradossées.
V o u s s o ir a b r a n c h e s . Voussoir q u i é t a n t f o u r c
h u , f a i t l i a i s o n a v e c l e p e n d e n t i f d ’ u n e v o û t e
d’arête.
V o u s s o ir a c r o s s e t t e s . Voussoir x\ai retourne
par en haut pour faire liaison avec une assise de
niveau.
VOUSSURE , s. f. C’est le nom qu’on donne à
toute portion de voûte moindre que le demi-
cercle. Tels sont par exemple les arcs qui soutiennent
les rampes dé certains escaliers.
Lorsqu’une voussure est entre deux arcs de différentes
formes, on l’appelle arrièrè-voussurel
Voyez les noms qû’on lui donne selon ses formes ^
au mot A r r i è r e - v o u s s u r e .
VO U TE , i l f. Ce mot vient de TitaHen volta_,
formé lui-même du verbe voltare 9 qui en italien
est le même que le latin volutare} et exprime de
même l’idée de tourner , contourner. Ainsi volta
'signifie dans sa notion élémentaire, un objet circulaire
, fait au tour, fait en Tond. Et telle est,
sous le rapport purement matériel de la forme
extérieure, et apparente, la définition de la
voûte.
Sous le rapport de son emploi dans les édifices,
la voûte peut se définir, une couverture tenant
lieu de plancher ou de plafond, et composée le
plus souvent de parties, qui, dans leur position
suspendue, se soutiennent les unes les autres.
Nous avons simplifié et généralisé le plus possible
cette définition. Presque toutes celles qui
jusqu’à présent en ont été données, tendent à
faire considérer exclusivement la voûte y comme
un ouvrage de maçonnerie composé de voussoirs
ou de claveaux, soit en a r c , soit en plates-bandes.
Cependant des voûtes peuvent être faites avec
d’autres matériaux. On peut en faire par assemblages
de bois, par armatures métalliques. Il y a
aussi des exemples de ce qu’on pourroit appeler
des voûtes monolithes, c ’est-à-dire consistant en
«ne seule grande pierre creusée, et façonnée en
forme de calotte.
Cependant l’art proprement dit de la construction,
ne reconnpîtTTàbituellement comme voûte 3
c’est-à-dire comme ouvrage soumis à la science
du trait, de là stéréotomie , et aux principes de
la géométrie i que celle qui est formée par un
assemblage , soit de pierres taillées, ou autres
matériaux de menate genre, lesquels n’ont d’autre
lien , que leur coupe, et la courbe qui en assujettit
la position , ou q u i, réunis dans une même
courbure, et au moyen d’une liaison de mortier,
parviennent à devenir un tout compact, et ne
faisant en quelque sorte, qu’un seul corps.
Quant aux ouvrages en cintre, formés soit par
d’autres matériaux, soit avec d’autres procédés
d’assemblage, nous verrons qu’ils ont pu et peuvent
exister, avant et indépendamment de Tai t
tel qu’on vient de le définir. Ils ont pu servir
même de prototypes aux voûtes en pierre, et
ils peuvent, bien que bornés à un petit nombre
d’élémens, imiter encore aujourd’hui leurs
données principales, et les remplacer dans un
petit nombre de circonstances.
L’objet de cet article pouvant être la matière
d’un très-grand ouvrage, tant il offre de notions
diverses, nous avons essayé d’en resserrer l’étendue
en deux parties, l’une de théorie historique,
l’autre de théorie pratique.
PREMIÈRE PARTIE.
NOTIONS HISTORIQUES SUR l ’ ë MPDOÏ DE l ’ a R T DES
VOUTES.
On a beaucoup disserté sur l’origine de l ’art
des voûtes, sur les pays et les temps auxquels on
en doit l’invention, sur les peuples qui l’ont roi#
en oeuvre , ét sur ceux qui l’ont ignoré.
Il manque, et il manquera toujours à la.certitude
des recherches sur cet objet, une base certain
« , soit dans les notions de l’histoire , soit dans
les faits positifs, c’est-à-dire les monumens mêmes
des peu pies de l’antiquité. Les notions historiques
sont peut-être, surtout pour un semblable point
de critique, à peu près aussi incomplètes, que
celles des monumens. Le défaut ordinaire des
hommes qui s’adonnent à ces recherches, est de
conclure , de l’absence de citations , ou de la
privation d’exemples, l’ignorance de la chose en
question. Il faux donc être fort réservé sur les
jugemens qu’on porte en ces matières.
Sans doute plus d’un critique se sera be uicoup
trop avancé, dans l’interprétation des grands
ouvrages et des fameux jardins de Sémiramis, en se
servant des mots arcades et voûtes, pour exprimer
les constructions qui réunissoient les murs servant
de supports aux terrasses. Il est très-constant,
d’après les textes des écrivains anciens, que ces
murs qui n’a voient d’autre distance entr’eux , que
celle de dix pieds, étoient facilementet très-soli-
dement réunis par de grandes pierres qui , avec
leur portée sur les murs', avoient seize pieds de
long et quatre de large. Or telle est la notion
qu’en donne Diodore de Sicile ; et le mot Sy-
ringges, dont il se sert, ne peut indiquer autre
chose, que des conduits étroits, des galeries souterraines
creusées dans la masse. Qüinte-Gurce à
la vérité, en parlant de ces jardins, les donne
comme élevés sur des piliers (piloey, mais sur ce#
piliers, il décrit uniquement des plaies-formes ,
faites avec de grandes pierres carrées, qui servoient
de support à la terre. Ainsi et les murs selon Diodore
, et les piliers selon Strabon et Quinte-Curce,
au lieu de porter des voûtes ne supportoient que
des plates-bandes en pierres»
De là on a conclu que chez les Chaldéens, au
temps de Sémiramis , on ne counoissoit pas l ’art
de faire des voûtes. Conclusion, comme l’on v o it,
beaucoup trop absolue , puisqu’elle ne repose que
sur un, exemple négatif.'
Nous en dirons autant de la Perse, d’après les
restes des monumens deTchelminar ou Persépolis.
Quel qu’ait été l’emploi de ces. grandes galeries ,
dont un assez bon nombre de piliers ou de colonnes
sont encore debout, on ne sauroit supposer
que des couvertures en voûte y aient pu être imposées.
Ces singulières colonnes ne ' paroissent
point avoir eu d’autre objet que de soutenir des
poutres, q u i, en se croisant, formoient les com-
parlimens des plafonds , servant de couverture à
des espèces de péristyles élevés , pour qu’on eût
l’avantage de communiquer à couvert d’un édifice
à un autre. La manière dont quelques-unes de
ces colonnes sont terminées par des euroulemens
et des têtes d’animaux, qui laissent eutr’eux des
supports et des espaces, pour placer des poutres,
pourroit servir d’appui à celte conjecture. Cette
disposition est indiquée par les tombeaux de Naxi
Rustan , selon Chardin et Corneille Le Brun. On
y voit la représentation des poutres placées entre
les têtes de boeuf et de cheval cornu , qui tiennent j
lieu de chapiteaux aux colonnes. On trouve en- ■.
core aujourd’hui àlspahan, et en plusieurs en- !
droits de la Perse, des bâtimens de ce genre des- J
tinés à prendre le frais. Ils ont des plafonds à j
pompartitnens j faits avec beaucoup d’art, et sour-
tenus par des colonnes fort déliées en bois peints,
ainsi que les plafonds.
D’un aussi petit nombre de notions , il semble !
qu’on ne peut inférer rien autre chose, sinon!
qu’on ne trouve point de vestige de voûte dans |
l ’unique fragment d'édifice de Persépolis , ce qui
est fort loin d’entraîner la conséquence que les
Perses n’ont pas fait de voûtes.
Il p’exisle certainement aucune région de i’anr- j
tiqui,té qui ait conservé autant de monumens des
âges passés que l ’Egypte, et ou l’on rencontre I
autant d’édifices, soit entiers , soit avec des por- j
tiens si bien conservées, qu’elles ne laissent an- j
cnn doute sur la manière de suppléer-ce qui 1
manque. Or, voici ce q,ue nous écrivions vingt
ans ayant que l’expédition d’Egypte eût, en quelque
sorte, transporté chez nous toute l ’a-rohilecr-
ture égyptienne. (Voyez de l ’état de l’ architecture
égyptienne 9 etc.,)
« £e qu’on peut dire, c’est qu’il résulte de
» toutes Ces relations des voyageurs, deux points,
» dont l’o n , qui est de fa it, partit certain;
» l’autre, qui n’est que de conjecture , est au- j
» j ourdi h ni fort probable.
)) A l’égavd du fa it , on peut affirmer, non que
» les Egyptiens n’ont pas fait de voûtes 9 mais
» qu’on n’en rencontre point dans ce qui reste
» de leurs constructions, et qu’on n’y découvre
» aucunes formes , aucunes parties de bâtiment,
» dont les pierres soient taillées en claveaux ou
» voussoirs , de manière à se soutenir en l ’air
» l’une par l’autre. 1 1 est bien vraisemblable que
» s’il existoit des voûtes dans les raines de
.» l’Egypte, les voyageurs n’anvoient pas manqué
» d’en faire mention. O r , les uns n’en parlent
» point, les autres citent des ouvrages en ce
» genre, qui appartiennent aux Romains, et
» enfin le plus instruit d’entr’eux (Pococke)
» affirme qu’il n’y en a point vu.
» A l’égard du second point, celui de conjec-
» tïtre , nous pensons qu’on peut présumer, avec
» beaucoup de raison , que les Egyptiens n’en
» firent pas , ou que du moins, d’après le sys-
» tème de leur architecture, et plus encore d’a-
» .près leurs procédés de construction, ils ne
» durent point faire de véritables voûtes.
» Ce seroit en effet une grande méprise, que
» d’alléguer en faveur de l’art des voûtes en
» Egyp te, ce qui , au contraire, en prouverait
» l’ignorance, comme , par-exemple, les galeries
» de là grande py ramide. Les unes sont couvertes,
» ce qu’on appelle en dos d’ â n e par la réunion
» de deux dalles de pierre inclinées , et formant
» dans leur rencontre un angle aigu. Les antres
» n’offrent une apparence de voûte que parce que
» les pierres sont placées en encorbellement les
» unes sur les autres.
» Tout au plus donc, pourroit-on dire , d’après
» ces exemples, que les constructeurs de la
» grande pyramide auroient’ eu la velléité de faire
» des voûtes. Effectivement, ces couvertures à
» pierres en saillie les unes sur les autres , an-
» noncent qu’ils auroient eu besoin d’en faire.
» Pococke pense que cela auroit dû les conduire
» à celte invention y parce qu’il n’eut été ques-
» tion que de donner à ces pierres la figure d’un
» segment de cercle, et de tailler coniquement
» lu pierre supérieure en l’emboîtant, au lieu de
» la poser à plat par dessus les autres. Mais Por
» cocke ne fait là que définir l ’opération géomé-
» trique de la coupe des pierres dans l’art des
» voûtes9 et cette : .opération , en apparence si
» voisine de la pratique routinière de .l’Egypte
» laquelle sans doute de-voit y conduire, en est
» cependant séparée de toute la distance , qui sé-
>j pare en tout genre les essais ou les premiers
» pus, du but auquel ils tendent. »
* Ge n’est pas toutefois, qu’il faille nécessairor-
ment à l’esprit ou à l’industrie de l ’homme, autant
de siècles qu’on le pense pour atteindre certains
points de perfection. Quand on accordenoit
que l’Égypte (nous parlons de l’antique Egypte
et non de celle des Grecs et .des Romains) auroit
continué pendant des siècles à .construire ses mo-
Biucaens en pierre , sans y faire des voûtes 3 il làu-
I i i i a