TRANCHE (de marbre), s. f. Morceau de mar- :
bre mince, qu’on incruste dans un compartiment,
ou qui sert de table pour recevoir une inscription.
TRANCHÉE, s. f. Ouverture en terre que l’on
pratique, n’importe dans quel sens , mais le plus
souvent en long, soit pour y asseoir les fondations
d’un édifice , soit pour poser et réparer des conduites
de plomb, de fer. ou de terre, soit aussi
pour planter des allées d’arbres.
T ranchée de mur. Ouverture en longueur, bâchée
dans un mur, pour y recevoir et sceller une
solive , ou un poteau de cloison, ou une tringle
qui sert à porter de la tapisserie.
On appelle encore tranchée de mur> une entaille
dans une chaîne de pierre , au dehors d’un
mur , pour y encastrer l’ancre du tirant d une poutre,
et la recouvrir de plâtre. On fait aussi de ces
tranchées pour retenir les tuyaux de cheminées
qu’on adosse contre un mur.
TRANCHER, v. act. Se dit métaphoriquement
de couleurs opposées, qui se détachent avec dureté
les unes sur les autres, et produisent une
impression désagréable, comme celle, par exemple
, de marbres noirs qu’on plàceroit sur des tonds
de marbre blanc.
TRANCHIS , s. m. Rang d’ardoises ou de tuiles
écbâncréès, qui sont en recouvrement sur d’autres
entières, dans l’angle rentrant d’une noue ou d’une
fourchette.
TRANSVERSAL, adj. Se dit de toute ligne qui
en coupe obliquement une autre.
TRAPE, s. f. On donne ce nom à une fermeture
en bois, composée d’un fort châssis et d’un
ou deux‘ venteaux, qui , étant au niveau de l’aire
d’un rez-de-chaussée, couvre une descente de
cave.
TRAPÈZE , s. f. Mot gree qui signifie à quatre
pieds, et dont on use dans la langue de l’archéologie,
comme étant synonyme de table. Voyez
T able.
TRAVAIL, s. m. Se dit de la peine , ou de la
fatigue qu’exige un ouvrage. Il se dit de l’ouvrage
lui-même, et se dit encore de la nature
de sou exécution. C’est un beau travail. C’est un
travail médiocre. Cet ouvrage sent trop le travail.
'C’est-à-dire que le mérite de l’exécution s’y fait
trop apercevoir, et l’emporte par trop sur celui du
sentiment. Ou bien il lui manque le charme, et la
facilité qui procède ordinairement d’une heureuse
inspiration.
TRAVAILLER, v. act. C’est faire un travail
quelconque, et plus d’explication sur la signification
usuelle de ce mot, n’ajouteroit rien à l’idée si
simple qu’il exprime.
Cependant on emploie ce mot dans un sens détourné
de son ■ usage naturel, comme lorsqu’on
l’applique à exprimer certains effets, qui ont lieu
de la part d’objets inanimés. Ainsi dit-on par métastase,
qu’un bâtiment travaille f lovsquè, soit
par vétusté, soit par défaut des fondations, ou
par vice de construction, les matériaux se disjoignent
, où sortent de leur aplomb, les voûtes
s’écartent, les plafonds s'affaissent, etc.
On dit aussi du bois qu’il travaille , lors qu’ayant
été employé vert, ou ayant été mis en oeuvre dans
quelque lieu trop humide, il se retire ou se gauchit,
en sorte que les panneaux s’ouvrent et se
cambrent, les languettes quittent leurs rainures,
et les tenons, leurs mortaises.
Dans le langage du bâtiment, il y a pour les ouvriers
plus -d’une manière de travailler, qu’on
distingue par l’addition de diffère ns mots , et l’on
dit:
T ravailler a la journée. Voyez Journée.
T ravailler a la pièce. C’est faire de certains
ouvrages d’une nature ou d’une mesure semblables
entr’eux, et qui permettent de leur affecter d’avance
uu prix, déterminé. Tels seront des chapiteaux,
des bases , des.b a lus très, etc., que l’on doit exécuter
pour un prix convenu.
T ravailler a la tache. C’est, pour un prix
convenu , faire une partie- d’ouvrage, comme la
taille d’une^pierre, selon le dessin donné d’architecture
ou de sculpture/- ;
T ravailler a la toise. C’est marchander avec
l’entrepreneur ou le bourgeois, la toise couranie
ou superficielle de différens ouvrages, comme
taille de pierres , gros ou légers ouvrages de maçonnerie,
etc.
T ravailler par épaulées. C’est reprendre
peu à peu, et non de suite, quelque,ouvrage par
sous-oeuvre, ou fonder dans l’eau. C’est aussi employer
beaucoup de temps , à construire quelque
bâtiment, parce qu’on n’a ni les matières ni les
moyens de l’exécuter promptement.
TRAVAISON , s. m. On trouve,ce mot employé
par Blondel dans son Cours architecture _, pour
traduire le mot prétendu latin trabeatio,, que d’autres
ont francisé en disant trabéation. Ç.e mot toutefois
n’est ni latin ni français.
TRAVÉE, s', f. Se dit généralement d’un espace
qui est entre deux poutres, et qu’on remplit
d’un nombre quelconque de solives. Ce mot vient
du latin trabs 3 poutre.
Dans les églises gothiques surtout, on donne le
nom de travée à ces galeries supérieures, qui s’élèvent
au-dessus des arcades des nefs. Il paroi-
troit que ce nom seroit venu des anciennes constructions
en bois, ou les intervalles des grosses
poutres supportées par les piliers, éloient remplis
par des planchers formés de solives.
Travée de balustres. Est un rang de balustres
en bois, en fer ou eu pierre, placés entre deux
piédestaux.
Travée de comble. C’est sur deux ou plusieurs
pannes, la distance d’une ferme à une autre , qui
est remplie de chevrons des quatre à la latte,
.gelte distance est de neuf en neuf, ou de douze en
||uze pieds, et à chaque travée il y a des fermes
posées sur un tirant.
Travée de grille de fer. Rang de barreaux de
fer, entretenu parles traverses, entre deux pilastres
ou mon tans à jour, ou entre deux piliers de
pierrë.
Travée d’impression. C’est ainsi qu’on appelle,
dans le toisé , la quantité de deux cent seize.pieds,
ou six toises superficielles d’impression , de couleur
à l’huile ou à détrempe, à laquelle on réduit les
planchers plafonnés , les lambris , les placards , et
autres ouvrages de différentes grandeurs imprimés
, pour en faire le toisé dans les bâlimens. Les
travées dès planchers apparens , se comptent dou-
[blés, à cause d’une eufonçure de leurs entre-
roux,
Travée de font. ( Terme d architecture hydraulique.)
Partie du plancher d’un pont de bois ,
contenue entre deux files de pieux, et faite de
travons soulagés par dés liens ou contre-fiches ,
dont les entrevoux sont recouverts de -grosses
doss.es ou madriers, pour en porter le couchis.
TRAVERSE, s. f. Pièce de bois qui s’assemble
avec les batlans d’une porte, ou qui croise carrément,
sur le meneau montant d’une croisée.
On appelle aussi traversesy des barres de, bois,
posées obliquement, et clouées sur une porte de
menuiserie.
Traverse de fer. Grosse barre de fer, qui,
avec une pareille, retient par le haut et par le
bas, les montans dé costiers et de battement, et
les barreaux du venlail d’une porte de fer. Il y a.
‘de ces traverses, qu’on met à hauteur de serrure,
pour entretenir les barreaux trop longs, et qui
servent à renfermer les ornemens des frises et
i bordures dfe* serrurerie. Les grilles de fer ont aussi
i des traverses qui en fortifient les barreaux.
TRAVERSINES, s. f. pl. (Tenue d’architecture
hydraulique.') Espèces de solives qu’on entaille
dans les pilots, pour faire un radier d’écluse.
Voyez Radier.
Ou appelle maîtresses traversines, celles qui
portent sur les seuils.
TRAVERTIN. Sorte de pierre, qu’on exploite
dans les environs de Tivoli, et dont ont été,cons-«
truits les principaux édifices de Rome antique et
moderne.
TRAVONS, s. m. pl. ( Terme d architecture
hydraulique.) Ce sont, dans un pont de bois, les
maîtresses pièces qui en traversent la largeur ,
autant pour porter les travées des poutrelles, que
pour servir de chapeau aux files de pieux. On les
appelle aussi sommiers.
TRÈFLES, s. m. pl. Ce mot est la traduction
du latin trifolium, sorte de plante ainsi appelée
parce qu’elle a trois feuilles.
La sculpture d’ornement a mis cette plante au
nombre de celles , que sa forme .rend d’une imitation
facile , et susceptible d’un effet assez piquant,
particulièrement dans les petites moulures. On
multiplie ou l’on augmente l’effet de cet ornement
en le découpant à palmetles ou en fleurons.
T rèfles de moderne. Ce sont, dans les compar-
tirnens des vitraux, pignons et frontons gothiques,
de petites roses à jour, faites de pierre dure, avec
nervure , et formées par trois portions de cercle,
ou par trois petits arcs en tiers-point.
TREILLAGE, s. m. Saumaise tait venir , avec
beaucoup de vraisemblance, ce mot du latin tri-
chila, que Columelle emploie pour désigner une
treille de vigne.
Un treillage est un ouvrage fait d’échalas dressé?
et aplanis, qu’on lie carrément entr’eux avec du
fil de fer, et dont on forme des mailles de cinq à sept
pouces. On les établit ordinairement le long des
murs dos jardins , pour y attacher les vignes ou les
arbres à fruit qu’on dresse en palissades. Les treillages
sont peints ou en,blanc, ou le plus souvent
en vert, et à l’huile, pour la conservation des
bois.
TREILLE, s. f. On donne ordinairement ce
nom à un berceau soit en forme de voûte, soit en
forme de plafond, fait de treillage, comme on l’a
dit à l’article précédent, et qui reçoit quelquefois
des plantes grimpantes propres à faire de l’ombre,
mais le plus souvent des ceps de vignes. On les
construit avec des perches de bois blanc. Les
treilles serveut de cabinets de verdure dans les
jardins, et de lieux de retraite contre les ardeurs
du ,soleii.»
Sur la mosaïque de Palestrine, on a représenté
un très-grand berceau cintré, formé par du treil