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Noüs avdris déjù d it, à l'article de Jules*-Har-
douin JMunsart ( Voy. MansaBt ) , (m’unè opinion;
às$e£ répandue' attribué à Le Nôtre l’id’éé générale
de la cdmpôiït'îéti dé l’édificè appelé l'Orangerie
( voyez cè ûiôt) , sJaris Contrèditest cé quil;
y a de plu& remarquable dans të jardin de Versailles
, et sous le rapport de l’arcliitécUirë et sous;
celui de l’effet piltorésqüè. La seule clibsé peut-
être qu’on puisse reprocher à cet oiïvrâgë, est de,
se trouver placé dans Un sité étranger ail coup d’oeil
général de l'ensemble , de manière qûê ce qii’ i l ÿ
a de plus admirable , ç ’èst-à-dire la perspective
dé ces deux grandes montées , n’a son effet que!
du côté de là roule qui borde le jardin en cët
endroit. Tel est l'inconvénient dé ces dessins trop
irnmènSès , dans lesquels il u’y a d’enserrible que
sur le plan , lorsqu’ëii élévation les partiel s’ oftUs-
qüèüt les uûes les autres.
L e Nôtre créa sucCessivëmént lès jardins de
Marly, de Triàribn, dè Chantilly, et donna les
dessins dè cètté admirable disposition que présente
à Pàris lè jardin des Tuileries , depuis le château
jusqu’aux Champs-Elysées. L’étendue moyenne
de ce jardin offre péùt-êfré à Part du jardinier la ;
'nieSuié la Blüüs convènablë 'pour faire jouir les
ÿèiAc èt l’eéprit de l’bârmonîè d’uu Véritable ensemble,
dknS lequel l’esprit a conçu lés détails
avant qüé l'cbil lès'ait parcourus , et ou rien ne
dérobé à là VUê la iiaison des parties.
Louis XIV, toujours attentif à encourager, à
récompenser lës hommes de mérite qm pouvaient
concourir à l’illustraliçin de son règne, donna à
L e Notre une charge de conseiller : il le nomma
Contrôleur - général des maisons royales et des
manufactures , et le fit clievalier de Saint-Lazare.
Lorsqu’eu 1693 le Roi eut fait quelque réforme
daiis cet Ordre, la décoration lui en fut retirée ,
mais il reçut en échange , ainsi que Mansart., le
cordon de Saint-Michel.
Si L e Nôtre fut recommandable par son talent,
il le fut encore par son caractère frane et par son
désintéressement. Simple dans ses moeurs , modeste
dans sa fortune^ homme de bien autant
qu’habile homme , il porta son art à un point de
perfection auquel * depuis lui -, aucune circonstance
favorable n’a' mis personne eh France a;
même d’alleindre.
NOUE, s. f. C’est Pendroil où deux combles
se joignent eh angle rentrant, et qui fait l ’effet
contraire de Tarestier. On appelle noue cornière
celle où les couvertures de deux corps-de-l‘ogis se
joignent.
Noue est aussi le nom d’ut^ espèce dé idile en
detüi-Jcanal, pûiir égoutter lès eaux. Quelquefois
les couvreurs emploient , àu lieu de houes-, des
Irriles bac qu’ils taillent exptès à Coups de
morfelet.
Noue de plomb. C'est «fie lcible de'p'liihb ad
N ô Y
droit du franchis, et de toute la longueur de la
houe d’un comble d’ardoise.
NOÜLETS, s. m. pl. Ce sont les petits chevrons
qui forment les chevalets et les nouesy ou
angles réntrans par lesquels une lucarne se joint
aii comble, et qui forment la fourchette.
NOYAU7, sub. m. Ce mot à été emprunté par
quelques arts à la structure de certains fruits, qui
renferment là substance dure et ligueuse qu’oa
appelle de cé nom , pour exprimer certains massifs
de màçohnerie ou de pieïre qui forment soit
le milieu , soit le point central d’appui de diverses
constructions.
A in s i, dans l’art de fondre les statues de métal
et H’eh composer le moulé, ôn forme de diverses
matières ce qu’on appelle le noyau y qui n'est
àutré chose que la masse , laquelle formera le vide
dè la statue après quelle aura été fondue.
Dans la construction, il y a des édifices dont les
murs auront double parement soit en pierre, soit
en marbre, et dont l’intérieur sera rempli d’une
maçonnerie de blocage, ou à la rinfuse , qui forme
dans la réalité un véritable noyau.
Les Romains donnoient, dans le même sens, le
nom ô^ nuçleusyjrioyau, à ce massif q u i, dans le
pavage :de leurs grands chemins, é toit établi entre
ce qu’ils appeloient statujjien ou le fondement, et
la siimina crus ta y qui étoit l’assemblage de dales
ou de pierres irrégulières formant ce que nous
appelons le payé.
Le nucléus ou noyau étoit un mélange de_ gra~
vier , de sables divers et de chaux , et c’étoit sur
et dans celte couche que s’enfouçoient les pavés,
y oyez 'à l’article Chemin, i
On àppeldit encore noyau y et les Italiens ap-p
i pellent ôssatiira 3 la saillie brute, soit en moel»
loirs, soit en briqués , destinée à recevoir, soit
en plâtré, soit en stuc, le revêtement qui doit la
cacher, et recevoir à cet effet des moulures ou des
profils qu’on y traîne avec des calibres, ou qu’on
y sctiiptë sur l’enduit comme on le ferait sur do
la pièifèi
On appelle
Noyau de bois , une pièce de bois qui, posée
à-plomb , reçoit dans ses mortaises le tenon de*
marches d’un escalier de bois, et dans laquelle
sont assemblés les limons et appuis des escaliers,
Ployez ci-après Noyau d’escalier.
NotÀü i>È f o n d . Celui qui porte depuis le re*r>
de-chàhsséë jusqu’au dernier étage,
NOyâ« süspendù. Celui qui est coupé au-deç-*
isouâ dés paliers et rampes de chaque étage.
'NdY'À.ÿ SjpMpfl Céldi q«i èsl tailjë d’une grosse.
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ïnoulure , en manière de corde j pour conduire la .
main. C’est ainsi qu’on les faisoit autrefois»
Noya« d’escalier. C’est un cylindre de pierre
qui porte de fond , et qui est formé par le bout
des marches gironnées d’un escalier à vis. On appelle
noyau creux celui q u i, étant d’un diamètre
suffisant ^ a un puisard dans le milieu , et qui retient
par encastrement les collets des marches.
Tel est le noyau des escaliers de l’église de Saint-
Louis , aux Invalides.
On donne aussi le nom de noyau creux à un
noyau fait en manière de mur circulaire, et percé
d’arcades et de croisées pour donner du jpur. Tel
est celui qu’on a pratiqué aux escaliers en limace
de l’église de Saint-Pierre de Rome , et à l ’escalier
du château de Chambord.
Il y a encore de ces noyaux qui Sont carrés ,
et qui servent aux escaliers en arc de cloître , à
lunettes et à repos. Tel est le noyau du bout de
l ’aile du château de Versailles, appelé Y aile dès
Princes y du côté de l ’orangerie.
NU. Se dit, dans la construction, d’une surface
à laquelle on doit avoir égard pour déterminer
les saillies. On dit ainsi le nu d’un mur, pour dire
la surface d’un mur qui sert de champ aux saillies.
N«. Se prend dans le langage de la décoration
comme synonyme de pauvre y comme l’opposé de
richey d'orné. Cette façade est trop nuej il y a trop
de nu dans celle ordonnance.
NYMPHÉE ( Nymphccum) . C’esfle nom qu’on
donnoit dans l’antiquité à des lieux, à des grottes
et à des édifices consacrés aux nymphes.
11 y a sur l’espèce de monumens qu’on appe-
loit ainsi, deux sortes d’opinions , dit Fabricius :
les uns veulent que c’ait été des édifices publics
où se faisoient les noces de ceux qui n’avoient
point de local assez grand pour cette fête $ les
autres prétendent que c’étoit des lieux publics et
d’agrément où l’on amenoit des eaux abondantes,
non point pour l’usage des bains , comme dans
les thermes, mais seulement pour l’embellissement
et le plaisir de la fraîcheur, et que le nom de
n mphée leur vint des statues des nymphes dont
ils étoient décorés. Il ajoute qu’on ne connoît ni
la forme ni la nature de ces monumens.
On s’accorde aujourd’hui à reoonnoître pour
avoir été des nymphéesy un assez grand nombre
de petits édifices que le temps nous a conservés ,
et q u i, sans aucun doute , ont succédé aux nymphées
primitifs, qui furent des grottes naturelles
ou modifiées par l ’art.
Les récits de Pausanias nous apprennent que
rien n’étoit plus commun en Grèce que ces sortes
ce nymphéesy ou grottes consacrées aux nymphes.
Près de Samicou on voy oit le nymphasum ou la
grotte .des nymphes Anigrides. Dans le territoire
m y m 2.3
de Thèhes, il y en »voit une consacrée aux nymphes
GyihéronicUs. Une des grottes les plus remarquables
étoit celle de la nymphe Corycia sur
le Parnasse. On ne finiroit pas si l’on vouloit re cueillir
toutes les châtions de ce genre.
Le même usage régna en Italie, et le culte des
nymph.es n’y manqua ni de grottes , ni d’édifices
construits à l’instar des grottes, dans tous les lieux
qui recéioient quelque source d’eau vive.
L’usage desdustrations dans la religion des Anciens
ren&oit si nécessaire l’emploi dé l’eau , tant
de superstitions religieuses ou médicinales s’alta-
choient aux différentes qualités des eaux de source,
que les lieux qui en recéioient quelqu’une devè-
noienl presque toujours le centre de quelque culte.
De là les édifices qui renfermèrent quelque source
et remplacèrent les grottes naturelles. *
L’ai« effectivement, dut bientôt s’emparer de
ces grottes ; on les orna des statues de leurs divinités
: on.embellit, on tailla, on sculpta leurs
parois rustiques. Il y a dans l’Atlique un nym-
phoeum ainsi orné de beaucoup de bas-reliefs et
d’inscriptions. Arehidàmàs de Pheroe3 dont l’image
se trouve parmi ces bas - reliefs , y est
désigné comme étant celui qui dédia'celle grotte
aux nymphes.
Ce qu’on appelle près de Rome la1 grotte dé la
nymphe Egéne y paroit de même avoir été un
nymphoeum .donné par la nature , agrandi peut-
être et décoré par l’art ; comme le témoigne le
fragment de statue qu’on y voit encore.
il est .certain que si la nature fit d’abord les
frais de'cette sorte de monument, l'architecture
s’empara bientôt des occasions de rivaliser avec
e lle , par des édifices construits dans les mêmes
inteplions,. et pour les mêmes besoins.
Tels paroisseut être les deux petits monumens
situés sur le bord du lac d’Albano, près de Rome ;
l’un, du côté de Castel-Gandophe , l’autre du coté
deMarino, et dont Piranesi a donné les plans, les
détails et la description. En les appelant des nymphées
y il semble leur avoir , avec beaucoup de,
raison , rendu leur ancienne dénomination. On
ne sauroit les voir sans leur appliquer ces vers de
Virgile c
Fronte sub adversâ scopulis pendentibus antrum
; Imùs aqua dulces vivo que sedilia laxo.
On voit que le nymphaeum de Virgile avoit
reçu de l’arl qui les avoit taillés dans le ro c , des
baucs ou des sièges pour ceux qui venoient y
prendre le frais.
Gel usage étoit devenu si commun , qu’Ovide ,
dans de? vers où il décrit un semblable monument,
a soin de dire que, bien qu’il parût travaillé artificiellement,
l’ art n’y avoit point touché.
yallis. in extremo est antrum nemorale reçessu,
A rte laboratum nu lia , simulaverat artem
Ingenio natura suo, nam pumice vero
Et levjbus tophis nativum duxerat areum.