
calicr ou ranchet, et par laquelle on lire avec
une roue les pierres détachées de la carrière.
P u it s d é c o r é . C’est celui dont la mardelle sera
contournée en forme de vase ou de cuve , et
dont la traverse qui porte la poulie, posera sur
des montans ornés et façonnés en forme de colonnes
ou de termes. On cite comme.étant du
dessin de Michel Ange un puits de ce genre dans
la cour de Saint-Pierre-aux-liens, à Rome.
P u it s d e m in e . C’est l’ouverture par laquelle
les ouvriers mineurs descendent dans les souterrains
d’une mine.
P u it s f o r é . On n o m m e ainsi une espèce de
putts où l’eau monte d’elle-même jusqu’à une certaine
hauteur, de sorte qu’on n’a d’autre peine,
que celle de puiser l’eau dans un bassin où elle se
rend , sans qu-’on soit obligé de la tirer.
P u it s p e r d u . Puits dont le fond est d’un sable
si mouvant , qu’il ne retient pas son eau , et n’en
a pas deux pieds en é té , „qui est la moindre hauteur
nécessaire pour puiser.
PULPITUM. Voyez P r o s c e n iu m .
PULVINUS. C’est le nom que Vitruve donne
à cette partie du chapiteau ionique , que nous
nommons balustre à cause de s» ressemblance
avec la forme d’un balustre. En latin, on l’appe^
loitpulvinuSyh. raison de la ressemblance qu’on
lui irouvoit avec un oreillerj car c ’est ce que le
mot latin, au sens simple, signifie.
PUR, PURETÉ,' adj. f. La qualité qu’on désigne
, en architecture, par les mots pur et pureté,
est une qualité commune à tous les arts,. à
tous les ouvrages de l ’esprit et du dessin.
Quand on cherche à se „définir celte qualité
par les caractères qui la rendent sensible , on est
obligé d’en diviser la notion en deux ; l’une générale
qui se rapporte à l’effet de la pureté considérée
en elle-même, l ’autre plus restreinte, qui
se rapporte à l’absence ou à la privation d’un
défaut qui fut plus particulièrement propre de
l’architecture moderne , et que la langue ne permet
pas d’exprimer par le privatif du mot pureté.
A considérer en elle-même l’idée morale qu’on
attache au mot pureté, dans les ouvrages de l’architecture
, il semble qu’on peut se, l ’expliquer
avec plus de précision, en^e rendant compte de
ce qui la produit et de ce qui la fait reconnoître,
par exemple, dans les oeuvres de l’esprit ou dans
l’art d’écrire, et dans ce qu’on appelle le style.
A ins i, il nous semble que le talent de bien
exprimer ses idées par le discours, de développer
avec netteté tous les rapports d’un sujet, d’en
exposer les parties dans l ’ordre le plus naturel,'de
les présenter avec les formes et les expressions
| les plus propres, est précisément ce qui produit
la pureté.de la'composition. Or , celle pureté
jointe à celle du langage ou du style, nous fait
reconnaître en elle le principe même du plaisir
que nous en recevons, parce que ce plaisir résulte
en grande partie dé la facilité .que nous avons à
saisir et l ’ensemble , et chacune de ses parties,
La qualité qu’on appelle pureté , dans l’art de
composer, de dessiner et de colorer chez .le peintre,
présente, ce nous semble , les mêmes effets
Qui ne sait que, selon le génie, le goût et le
style de chaque peintre , l’ouvrage acquiert une
clarté de composition , une justesse de forme
une vérité de coloris, qui font que l’esprit et iej
yeux se trouvent comme forcés à bien concevoir
le sujet du tableau, à en bien saisir-les rapports
et à bien apprécier la justesse de toutes les parties
de l’imitation ?
Mais l’idée générale de pureté n’est pas moins
sensible dans les oeuvres de l’architecture, et
l ’effet de cette'qualité n’est pas moins nécessaire
aux impressions que nous devops recevoir de cet
art.O
n peut y reconnoître la pureté sous trois rapports
, sous’ le rapport de conception dans l’ordonnance
du plan, sous le rapport, de disposition
dans l’ensemble de l ’élévation , sous le rapport
d’exécution dans le choix et le rendu des parties
et des détails.
La pureté de conception ou d’ordonnance d’on
plan, consiste dans une combinaison in gén ieuse,
et qui paroît n’êlre que toute simple, des différentes
parties d’un local, grandes ou petites,-nécessaires
ou agréables, naturellement liées entre
elles, et assorties a u x besoins comme aux agcé-
mens de l’édifice. Cettei qualité se fait reconnoî-
tre par unë distribution facile à concevoir, variée
sans confusion, où tout est si bien coordonné,,
que chaque besoin, chaque emploi trouve avec
convenance la place qui lui est propre ,.sans qu’il
semble que cèt arrangement ait coûté le moindre
travail , tellement que chacun s’imaginera qu’il
en auroit sur-le-champ fait autant.
C’est ainsi (pour revenir à la comparaison déjà
employée) que les bons écrivains donnent à la
marche de leurs idées, et à leur liaison, quelque
chose de si facile et de si cla ir, que b e a u c o u p sëj
persuadent qu’il n y avoit pas riianière d e 'procéder
autrement. Cependant le don’ de4cette sorte
de pureté dé composition est ce qu’il y a de plu?
rare dans l’art d’écrire. Rien ne l’est piûs aussi en
architecture , que cette pureté d’idée qui donne
; tant d’aisance à Ta marche d’un plan , et' d’où dépend
aussi, beaucoup.plus qu’on ne saiiro it le
dire y le bon effet de l ’élévation dont chacun est
plus facilement juge.
Ce qu’on peut appeler pureté, sous le rapport
de disposition dans l’ensemble extérieur duo
édifice , tient beaucoup à ce qu’on appelle pure“
de goût.
Uné élévation d’un goût pur consistera dans 1
distribution sage et régulière des différens
ordres, dans l’application judicieuse de chacun ,
aU caractère propre de T'édifice , 'dans un juste
accord entre les pleins et les vides, dans un heureux
équilibre entre les parties lisses et'lès parties
ornées , dans une succession bien graduée des
richesses de la décoration , proportionnées' aux
convenances de chaque local. On juge volontiers
de la pureté du goût de l'architecte en ce genre.,
iiar ce qu’on appelle Y art des profils ( voyez Pro-
i’Fits Pr of il e r ) , par cette distribution judicieuse
et élégante des membres qui les. composent,
et qui ést à l’architecture, en quelque sorte ’,
fce que sont là prosodie à la poésie , la diction à
■ l’éloquence, ou ce qu’on appelle le style à l’art
d’écrire.
Nous avons dit qu’il y avoit aussi, pourT’ar-
ciiiteclure , une pureté d’exécution. C’est celle
qui consiste, après Le choix fait des détails et-
des ovnemens , dans la manière de les exécuter,
d’eu rendre l’effet clair , harmonieux et élégant,
ha pureté d’exécution en ce genre , quoiqu’elle
doive résulter en grande partie d’un travail plus
ou moins mécanique',;'indépendant de l ’arclii-
tecte j n’en est pas moins due à son goût et à sa
direction. C’est d’abord sur ses dessins et d’après
les modèles qu’il donne , què les ouvriers
travaillent. Il lui appartient ensuite d’en surveiller
la-copie et d’exiger ce fini précieux, qui doit
rendre toute .sa pensée. Rien de plus - important
que celte pureté d’exécution , et toutefois rien de
plus difficile qne de l ’obtenir , tant sont nombreuses
les causes et les circonstances qui s’y opposent.
Ainsi, il suffit d’une matière ingrate,
d’une pierre molle ou réfractaire * pour ôter aux
arêtes des profils , aux contours des ornemens,
leur finesse et la justesse de leur galbe. De mauvaises
pratiques chez les ouvriers , 1 économie du
temps, et par conséquent de la dépense -, amènent
des procédés expéditifs , d °ù résulte un travail
grossier et imparfait, soit dans la manière
de dresser les paremens , d’aviver les arêtes ^soit
dans l’art de fouiller les dessous des ornemens,
des feuillages , des rinceaux. Ce manque'de soin
est seul capable , en dépit du projet et des dessins
de l’architecte , d’enlever à $on édifice , avec
la pureté d’exécution , le charme qui devolt appeler
les yeux à jounvde son effet. On ne sauroit
trop faire observer, combien généralement le poli
des matières, soit pierres , soit briques, soiten-
, lts» contribue, par l’espèce de pureté matérielle
ou mécanique qu’ il produit , à augmenter
impression de la pureté li d’exécution, qui dépend
f g°-ût de l’arçhitecte,
Nous avons d it, au comnjencement de cet ar-
IC*e, que le mot puieté comportait■ , dans le làn^
[gage des arts modernes surtout, et spécialement
p e,^.architecture , une acception particulière qui
Rtériioit d’être développée pàîtf
De tout temps, sans doute, dans l’architecture
grecque , et chez lotis'les peuples qui l’ont professée,
il y à eu, en opposition avec la qualité qu’on
vient de défi ni r’, un défaut qui s’est fait plus ou
moins reconnoître par des effets contraires à ceux
que produit la pureté. Cependant il paroît qu’il
en fut de cet art-comme de tous les autres. Plus
près de son origine , mieux approprié aux besoins
moins multipliés des sociétés, soumis à des"-traditions
plus constantes, à des lois nées des: usages
mêmes, expression plus simple à lu fois et
plus claire des convenances • et d!es ’causes qui
avoient su y réunir , sous-un liéh commun , l’utile
au plaisir, la raison et lé goûtj cette alliance y
conserva long-temps une certaine uniformité de
rapports, une- régularité de proportions , une.
continuité des mêmes types, une sobriété d’orne-
mens et de détails , tour à 'tour effet et principe
de celte qualité , à laquelle nous avons donné le
nom de pureté.-
Ce nom, dans le sens que nous lui appliquons,
i c i , signifie à peu près au moral, ce qu’au physique
on exprime',;en parlant d’une eau prisé à sa
source ou près d’elle. Tout lénd à se.!corrornpre
plus ou moins dans les productions dés arts , par
un mélange d’idées , de formes, de besoins , mais
surtout par l’oubli des principes , e’ësl-à-dirc , ‘
des raisons premières qui ont servi de base aYix
inventions. Une lassitude de ce qui est ancien ,'
une manie d’innovations, s’emparent des sociétés
pomme des individus. On Oublie’ que ce qui
exisloil ; éloit *lë produit d’une création lente e f
successive, et on croit lé remplacer par une créa-?
tion subite. Mais l’avantage de la durée n’a point
été donné , a tout ce qui manque de la longue
élaboration du temps. Une nouveauté fait bientôt
place à d’autres , et le goût des arts , ainsi
que leurs ouvrages,.n’offrent qu’une succession ra-?
pide deraod.es, qui se détruisent l’une par l ’autre,
• Cependant cette triste facilité d’innovations
n’a lien, qu’au moyen de là malheureuse faculté
de mélanger sans cesse, d’une façon toujours notW
velle , des élémens irrcoliérens qui ne sauroient
s’allier, qui rassemblés-un moment poiir récréer
les yeux par leur diversité, appellent continuelle-?
ment dp nouveaux mélanges.
Telle a été, à quelques ffëgvés près, la destinée
de l’ar plu l e g tare - grec qu e , en se propageant
à travers les siècles et chez tant de peuples. Sans
doute la progression de ce mélange corrupteur do
■ la pureté, n’a été ni toujours continu , ni sans
quelques retours aux principes , qui toujours peug
ventlui rendre sa vertu première.
Suivre l’histoire de celte progression et de ses
vicissitudes, ce seroit faire Tinsloive du goût de
cette architecture ; -et comme c.etle histoire se
trouve dans le plus grand nombre des articles de
ce Dictionnaire , nous nous bornerons ici à faire
connoître, que c ’est particulièrement par la confusion
des types• principaux de cet àr t, et par la