
d’autel. On peut voir aussi, ' dans l’ouvrage de
M. Dagin court, les plans de Saint-Martin'-aux-'
Monts , exemple d’une église élevée au-dessus
d’un oratoire souterrain.
En France, on appelle oratoire (par syncope)
Yê giise qui appartient à la congrégation qui porte
ce nom , et dont les membres s’appellent Orato-
nens. IL y en a une église à Paris , rue Saint-
Honoré.
En Italie , Voratorio est une dépendance de
l’église qui appartient à la congrégation de Saint-
Philippe deNeri : tel est, à Rome, Y oratorio délia
Ckiesa nuova'y bâti par Boromini. (A. L. C.)
ORCAGNA. V o y e z A ndré de Cionne.
ORCHESTRE , s. m. C’est le même mot que le
mot grec orchestra y mais ilsigmfie , dans lusage
des théâtres modernes, toute autre chose que sur
le théâtre antique.
Chez les Grecs et les Romains, ce mot signifioit
le lien où l ’on dansoit ; c’étoit la place comprise
entre \e proscenium destiné aux acteurs, et l!am-
phithéâtre composé des gradins où étoient assis
les spectateurs : là s’exécutoient les choeurs de
danse.
• Dans les théâtres modernes, Vorchestre se dit
de l’espace .qui vient après la rampé de là scène ,
(‘L où se tiennent ceux qui jouent des instrumens.
Par extension on a encore donné ce nom à une
enceinte. qui environne celle de' l 'orchestre pro--
prement d it, et qui renferme des bancs ou des
sièges pour un certain nombre de spectateurs.
Ou doit porter en général une attention particulière
à la fabrication de Vorchestre, c ’est-à-dire
de cette enceinte où se tiennent les exécutans :
on doit lui donner des proportions convenables
pour que les symphonistes y soient le plus rassemblés
et le mieux distribués qu’il est possible. 11 est
important qu’il ne soit situé ni trop haut , de peur
d’intercepter au spectateur la vue de la scène ,
ni trop bas , dans la crainte que l ’efïet des corps
sonores s’en trouve diminué.
Le système de la construction d’un orchestre
veut 'qu’on regarde l’enceinte destinée’ à renfermer
les symphonistes et leurs instrumens, comme
une sorte de grand instrument lui-même , auquel
on doit procurer toutes les propriétés qui tendent
à faire vibrer les sons. C’est pourquoi cette enceinte
doit être d’un bois léger comme celui du
sapin, et on l ’établit sur un vide avec des arcs-
boutans, en sorte que le corps même de Y orchestre
portant pour ainsi dire en l’air , et ne touchant
à rien, acquière, par le seul fait de cet isolément,
une plus grande résonnance.
Pour ce qui regarde, avec plus de détail Yor-
chestre du théâtre grec et romain, voyez le mot
T héâtre.
ORDONNANCE, s. f. Ce mot est un synonyme
de disposition y de distribution ( voyez ces mots)«
mais , dans l’application qu’on en fait, soit à l’architecture
en général, soit à un édifice en particulier,
on lui donne des significations qui diffèrent
entr’elles, comme l’espèce diffère du genre.
Lorsqu’on se sert de ce mot, en théorie générale
, on fait de,ce qu’on appelle ordonnance ,
comme une des parties élémentaires de la science
de bâtir. C’est ainsi que VilruVe a cherché à distinguer,
entre toutes les choses qui constituent
l ’archilecture , e x quibus architectura constat
(liv. Ier. ch. 2 ) , l’ordinatio de la dispositio et de
la distributio. Mais cës distinctions sont fort arbitraires
; et si jadis l’usage des mots y fixa quelque
variété sensible , il seroit aujourd’hui assez difficile
de T’apercevoir , et de faire passer ces
nuances dans les acceptions des mots français qui
leur correspondent.
Nous nous contenterons de dire qu'ordonnance,
lorsqu’on l’emploie, comme lorsqu’on AitYordon-
nance dans l’art de bâtir, nous paroît exprimer
cet art de disposer convenablement et selon l ’objet
pour lequel l’édifice est fait, dans f élévation ,
les-masses, les parties de la construction , les colonnes
, les pleins et les vidés j dans le plan , les
entrées , les dégagemens, les communications , la
correspondance des différentes pièces, seulement
én grand : les détails en cette partie dépendant
de ce qu’on appelle distribution. Voy. ce mot.
Ordonnance y lorsqu’on fait l’application de ce
mot, non à l’architecture, mais à un de ses ouvrages
, à un édifice en particulier , signifie la manière
dont l’architecte'en a ordonné les masses,
les parties , les détails , considérés dans leur ensemble
, dans leur effet, dans l’impression que
leur aspect produit, et aussi dans le caractère
qui doit être propre de l’édifice. Ainsi ondiraaue
Y ordonnance de tel bâtiment est noble , grande ,
simple ou commune , mesquine et découpée. Sous
ce rapport, Y ordonnance d’un édifice doit être en
accord , non-seulement avec sa dimension , mais
encore avec son emploi. Il y a tel vaste palais
dont Y ordonnance esl trop peu conforme à sou
étendue 5 il y a telle ordonnance qui a trop d’importance
pour la petitesse de son bâtiment.
Ordonnance est ainsi à Yordre considéré comme
quàlité dans l’architecture, ce que l’effet est à la
cause j c’est, si l’on peut dire , Vordre mis en
application.
Quant aY ordre entendu dans le langage de l’a r t,
comme assemblage de rapports, de formes et de
proportion-s , dont chaque genre de colonne est
l’indicateur et le type , on dira qu’il y a autant
à'ordonnances que d’ordres de colonnes. On donnera
le nom d’ordonnance à une disposition quelconque
des colonnes de chacun des ordres , et
chacune de ces ordonnances prendra le nom de
chaque ordre. Il y a ainsi des ordonnances doriques
, ioniques, corinthiennes.
Non-seulement on appelle ainsi chacune des
manières dont chacun des trois ordres est mis en
oeuvre par l’architecte, dans le plan et l’élévation
d’un édifice, mais on donne encore ce nom à la
masse de l’édifice qui , dans son élévation , n’aura
point de colonnes, pourvu q.ùe les parties de cette
élévation présentent des espaces, proportionnés
aux règles de. tel ou tel ordre, et des détails de
moulures ou de profils qui rappellent le goût et
le caractère des détails affectés à ces ordres.
On reconnoît aussi, cinq sort es à?ordonnances y
qui se. fondent, pour la disposition des colonnes,
dans les péristyles antérieurs des temples , sur le
nombre de colonnes formant le front de ces péristyles
, depuis le temple, qui n’a que deux colonnes
aux angles , et progressivement , jusqu’au
temple, qui en a dix , ou le décastyle. .
- ORDRE, sub. m. Ce mot a , en architecture,
nue acception générale, qui n’a besoin d’aucune
définition, puisque tous les synonymes, telsquW-
rangenient, disposiiion 3 e t c ., n’en donneroient
pas une idée plus elaire.
L’idée d'ordre est une de cës idées primaires
qui portent leur explication avec elles , et servent
à en expliquer d’autres , plutôt que les autres
ne peuvent servir à l’expliquer : aussi y a-t-il peu
de mots qui aient de plus nombreux emplois.
Appliqué à l’architecture , ce mot signifie donc
généralement, comme dans les oeuvres de la nature,
et dans celles de tontes les productions de
l ’homme, un certain système de disposition des
parties d’ un tout, et de leur rapport entr’elles et
avec ce tout, qui montre qu’une intention intelligente
y a présidé. Le hasard ne produit aucun
ordre y, c’est-à-dire aucun état de choses qui dénote
la nécessité d’une existence de rapports prévus
et conslans. Aussi rien , par l’effet du hasard,
ne peut arriver ou se succéder d’une manière semblable
; et c’est l’effet contraire, c’est-à-dire la
continuité ,' la perpétuité et le retour toujours le
même des mêmes causes , des mêmes résultats et
des mêmes phénomènes q u i, de tout temps ,, a
attesté à la raison humaine l’existence d’une Providence
, source et principe immuable de Vordre
par excellence,, qui,régit l’Univers.
. Les ouvrages de l’homme approchent plus ou'
moins de ceux de l’auteur de la nature , selon
qu’on y découvre lé plus d’application du principe
intelligent, que l’homme seul, entre tous les êtres
créés , a reçu de la Divinité. C’est par Vordre
que se manifeste ce principe d’intelligence : c’est
aussi ce *que nous admirons dans l’organisation
des sociétés, dans la législation des peuples , dans
les productions du génie , dans tous les ouvrages
de l’industrie. C’est vers la perfection de Vordre
que tendent sans cesse les méditations des philosophes
, les recherches des s a vans , les travaux
des articles.
Entre tous les arts, il n’en est point où l ’exis-
tence et L’application de Vo/dre se fassent mieux
sentir que dans l ’architecture , considérée , non
pas seulement sous les rapports physiques qu’elle a
avec les besoins des. hommes , mais plus particulièrement
encore dans ces combinaisons intellectuelles
que l ’a r t , comme production de l’esprit,
se plaît à manifester et à rendre sensibles aux
yeux , pour satisfaire là raison et le goût.
Comme le principe àVordre , naturel à l’homme
: en tant qu’être intelligent, né se développe point
i au même degré dans l’organisation des peuples ,
| dans leurs lois et dans leurs institutions , parce
que différentes causes empêchent ou retardent
diversement, chez les hommes vus en générai ,
comme .chez l’homme individuellement considéré,
le perfectionnement des facultés morales,de même
les ouvrages, ou.de chaque peuple , ou de chaque
homme, participent à dillérens degrés de la qualité
qu’on appelle Vordre.
En vain se refuseroil-on à reconnoîtve la réalité
d’an meilleur ordre dans l’art de-tel peuple ,
en argumentant de la diversité qui se rencontre
chez d’autres peuples dans le même . art , -pour
prétendre qu’il n’y a point de vérité absolue .en
ce genre 5 la réponse à cette objection , 011 la
trouve en comparant homme à homme. Qui est-
ce qui ne sait pas que l’intelligence , d’ou émane
le principe de Y ordre 9 est diverse entre les individus
, selon le degré de culture ou d’organisation
de chacun ? et toutefois le défaut d’intelligence
chez l’un n’est pas une raison de la mécpnnoître
chez l’autre. Le désordre d’idées chez l’aliéné ou
le sauvage n’empêche pas qu’on soit d’accord sur
ce qu’on appelle raison/, bon sens, jugement,
chez l ’homme qui possède ces qualités :■ 011 est
donc d’accord , sinon sur le principe de ces qualités,
au moins sur l ’effet,, qui est Yotdre.
Ce qu’on appelle ordre est donc, une chose sur
laquelle s’accorde un sentiment général chez tous
les hommes. On peut affirmer qu’il est dans leur
nature d’y tendre ; mais en ce genre , comme eu
beaucoup d’autres , tous n y parviennent point ÿ
et ceux - là en approchent le plus .qui en ont le
plus, et le mieux étudié les lois dans le livre de
la nature, lequel, bien qu’ouvert à tous., n’est
compris que par le petit nombre. Cette étude-
n’arrive à, son plus haut degré que chez les peuples
et chez les hommes, où la plus grande .et la
plus parfaite civilisation aura développé les facul-r
tés propres,à saisir dans leurs caisses et daus leurs
effets, les propriétés des rapports qui unissent
eutr’eux les objets physiques et les choses de l’intelligence.
Lorsqu’on observe quels sont les peuples qui se
sont le plus livrés à Gelte étude , on remarque
'aussi que c’est' chez eux que les arts de l’imitation
soni parvenus,à ce degré éminent de justesse,
d’harmonie , de vérité, de proportion, toutes qualités
qui émanent du principe général de Vordre.
Entre ces arts, on l’a déjà d it, l’architecture,
qui ne consiste qu’en rapports ; est. l’art dont la
F a