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PRYTANEE. .G’étoity dans beaucoup dfe villes
de la Grèce, uu fort grand bâtiment destiné aux
assemblées des prytanes, aux repas publics et à
d’autres usages. Le piytanée de Çyzique passoit,
après celui d’Athènes, pour être le plus mugni-
iique de la Grèce. Il renfermoit dans son enceinte
quantité de portiques, dans lesquels étoient placées
les tables des festins publics. On y élevoit des
statues aux hommes célèbres. Spon a rapporté un
décret du sénat et du peuple de Cyzique, lequel
ordonnoit que la statue d’Apollodore de Paros se-
roit placée près des tables du premier portique
dorique.
PSEUDODIPTÈRE, c’est-à-dire, faux diptère.
Nous avons vu au mot D i p t è r e ( voyez ce-mol ) ,*
que Je temple auquel on donnoit cette dénomination
, étoit celui qui à chacun de ses deux lianes,
et dans toute leur longueur, avoit deux rangs de
colonnes isolées formant double galerie , allée ou
promenoir tout alentour.
Le faux diptère étoit celui dans la disposition
duquel on conservoit l’espace propre à recevoir
les d.eux files de colonnes des ailes, en en supprimant
toutefois une. La condition du pseudodiptère,
comme celle du diptère, étoit d’avoir à ses deux
fronts antérieur et postérieur, une rangée de huit
colonnes : les flancs en comprenoient quinze , en
y éompfant celles des angles. On ne sauroit décrire
cette disposition d’une manière plus, précise que
l’a fait Vitruve. Les murs de. là cella (d i t - i l)
s’aligneront de chaque côté*à la quatrième colonne -
du milieu du frontispice : de-sorte que du mur de
la cella à la rangée des colonnes extérieures sur
les flancs, il y ait l’espace de deux entre-colon-
nemens, plus celui du diamètre de la colonne dans
la rangée supprimée. •
A Rome, ajoute Vitruve , il n’y a point d’exemple
de pseudodiptère ; mais on en voit à Magnésie,
dans le temple de Diane , construit par Hennogè-
nes.d’Alabaude , et dans le temple d’Apollon , ouvrage
de Mnestes.
Selon le même auteur, Hermogènes fut l’inven-
1eur de la disposition du pseudodiptère. L’effet de
cette innovation (dit-il encore ) fut de supprimer
tant dans les lianes que sur les fronts du temple
, trente-huit colonnes formant le second rang
intérieur, ce qui d’abord fut une grande économie
de dépense, ce qui ensuite laissa autour de la
icella un promenoir beaucoup plus large, et n’enleva
rien à la beauté de l’aspect, parce que du
dehors on n’aperçoit point le manque des colonnes
supprimées.
TSEUDOISODOME. Ce mot, composé en grec
fie pseudo ( faux) et isodome ( régulier;ou é g a l),
est opposé par Vitruve à la construction en pierre
qu’il appelle isodome, laquelle, comme il l’explique,
se composoit d'assises régulièrement dres-
P U G
sées , et dont les pierres étoient toutes d’une éga!e
grosseur.
La construction pseudoisodome , au contraire
se composoit d’assises alternativement inégales en
hauteur, parce que les pierres dont ces assises
étoient formées, avoient une épaisseur différente
Vitruve assure que l’un et l ’autre genre d’appar^
donnoit una construction également solide!
PSEUDOPÉRIPTÈRE ou f a u x P é r ip t è r e . Qq
a vu à ce dernier mot, que c’étoit le nom d’un
temple ayant un pteron ou une allée de colonnes
tout alentour. Le faux périptère étoit çelui qui.
au lieu d’avoir sur ses flancs une rangée de co-
lonne£ isolées, présentoit ces. .colonnes engagées
dans les murs latéraux.de la cella. On usoit (dit
Vitruve) de la. disposition du pseudopériptère
pour donner plus de largeur à l ’intérieur de,la
cella, qui s’agrandissoit ainsi aux dépens du promenoir
formé dans le périptère, par l ’espace qui
existoit. entre les murs latéraux et les colonnes.
Le grand temple de Jupiter Olympien à Agri-
gente, étoit un pseudopériptère. Le temple de
Nîmes est aussi de ce genre.
PTEROMA. Mob- grec formé de pteron (aile)?
Vitruve appelle ainsi Wmtk 3 , cap. 2 ) les files
ou rangées de colonnes, qui régnoient autour des
terqples dans l ’antiquité.
La disposition du pteroma ( dit-il) , et l’ordonnance
des colonnes autour du temple, ont été inventées
, pteromatos enini ratio et columnarum
circa oedeni dispositio ideà est inventa } pour don-,
nerà l’aspect de l’édifice plus de majesté ; par l’effet
des entre - colonnenièns multipliés, ensuite
pour présenter dans là galerie du pteroma uu abri
à la multitude , etc.
PTERON. Mot grec qui signifié aile} emploie
aussi en latin, comme Pline va nous le prouver,
pour exprimer les rangées de colonnes qui semblent
former les ailes, d’un bâtiment. Tous les
mots périptère y monoptère 3 diptère s e tc ., expriment
par leur composition , l’idée empruntée,
des ailes de l'oiseau,. pour désigner les filés de
colonnes qui se trouvoient ’placées sur les flancs
des temples.
Pline a employé le même mot à la description
de la colonnade quadrangulaire , dont étoit environné
le tombeau de Mausoie. C’est (dit-il) au-
dessus que fut érigée une masse pyramidale formée
de vingt-quatre gradins , dont la bailleur égalait
la partie inférieure du monument. Namque supra
pteron y pyraneis. altiludine iriferiorern oequavit.
PUGET ( Pierre ) , né à Mareille en 1622 , mort
en 1694.
Cet artiste célèbre, surtout en France, fuL
comme c’étoirt encore assez l’usage dans Je siècle
P U G I U G a.U
■ où il vdciit, à la Fois peintre, sculpteur et architecie.
. ..
I A cette époque , les etàblissemens d instruction RJ d’enseignement méthodique pour 4es arts du
■ dessin n’existoient point. L’instinct seul , ou ce
■ qu’on appelle autrement la vocation naturelle,
[produisait dans les jeunes gens certains signes
[d ’aptitude à l’imitation , et lorsqu’ils rencontroient
RH assez exercé pour faire augtirer de ces pro-
■ nostics, la volonté de la nature , le jeune hbimne
Rétoit placé chez un maître dont il suivoit la ma-
Ëpière ou dont son génie l’apprenoit à-s’affran-
Rliir. ' 5 • . .
■ Ainsi Pugety ayant donné de très-bonne heure
■ à reconnoîire, que la nature vouloit faire de lui un
■ artistè, il fut placé dès l’âge de quatorze ans au-
■ près d’un constructeur de galères , qui étoit-aussi
■ sculpteur en bois. L’usage d’orner les vaissèaux
■ de figures et d’emblèmes divers, commença donc
Hàduitier Je -jeune Puget aux arts du dessin. Mais
■ lemaître sousdequebil travailloit, n’ayant plus rien
■ à lui apprendre, et le travail borné*du sculpteur
^fde mariae ne suffisant plus à son habileté , il partit
■ pour l’Haiie, s’arrêta quelque temps à Florence ,
où, recueilli par un sculpteur de cette ville , et
■ recommandé ensuite par lui au célèbre peintre
Pierre de Cortone, à Rome, il ne tarda point à
changer le travail du ciseau Contre celui du pin-,
■ peau.
R Pierre de,Cortone avoit découvert dans Puget
:’;|des dispositions extraordinaires’, un goût de dessin
wui avoit beaucoup d’analogie avec sa manière. 11
■ ’employa (jans plus d’une de ses entreprises , et
iliotamroenl (dit-on) dans quelques parties d’exé-
Hcution de son fameux plafond du palais Barbe-rini.
On y remarque en effet deux ligures de tritons,
■ ju’on prétend être de la main de Puget. .4 Ainsi le hasard des circonstances sem'bloit avoir
Irons^ tâche de lé détourner de l’art, sur lequel de-
Hvoil se fonder sa plus grande célébrité. L’on doit
^observer toutefois que le goût d’école de Pierre de
Rortone, influa sur cette manière hardie , facile et
gHneorreete qu’il porta dans la sculpture; et sous ce
Rapport, on né sauroit dire s’il faut, ou non, re- i
Rrel ter l’effet de celte influence; car, qui oseroit I
?§Flre que les beautés de la sculpture de P uget} ne !
■ iénnent pas à ses défauts ?
R Pierre de Cortone cherchoit à se l’attacher de
plusen plus; mais l’amour de la patrie l’emporta :
Wguget étoit de retour à Marseille en 1643. 11 passa
||iucore quelques années de sa vie ,- ou pour mieux
il les perdit à des travaux pour la marine de i
J-Oulon. Une nouvelle rencontre le conduisit une
i ? conde fois en Italie. Un religieux de l ’ordre des
Reuillans, chargé • par Anne d’Autriche d’aller
i aire exécuter à Rome, une suite de dessins d’après
■ es monumens antiques les plus renommés, le prit
|avec fui pour l’aider dans ce travail.
I . ^usri’vation attentive des édifices de l ’anti-
Kàtte, développa chez Puget uu goût et une disposition,
flonfc il ne s’éloit pas encore rendu compte.
Sa passion pour l'archilecture devint si vive, qu’il
vçulut en faire son art favori.
Voilà donc Puget devenu sculpteur, peintre et
architecte , sans avoir en véritablement ce qu’on
appelle uu maître dans chacun des trois arts. C’est
avec celte triple vocation qu’il rétourna se fixer à
Marseille en i 653.
N’ayant à montrer ici Puget que comme architecte
, nous ne ferons point mention des ouvrages
de peinture et de sculpture , qui depuis cette époque
ont occupé la plus grande partie- de son
temps.
Son premier ouvrage d’architecture fut toutefois
aussi, celui qui lui donna l’occasion de se
montrer comme sculpteur, dans un monument public.
Je veux parler de la porte et du balcon de
riiplel-de-ville de Toulon. Il en fut l’architecte
et le sculpteur. Le balcon qui sert de couronnement
à. la porte, est soutenu par deux termes en
forme d’atlantes, dans lesquels l’artiste se plut à
exprimer, par la contraction de la musculature,
l ’effort d’un corps résistant à la charge qui lut
est imposée.
A peine arrivé à Marseille •, Puget dessina , pou'-
l’hôtel-de-ville qu’on se proposoit de rebâtir, un
projet de façade sans comparaison plus beau que
celui qui 4 été exécuté. Il n’y a de lui , dans tout
l’édifice, que l ’écusson aux armes de France placé
au-dessus de la por.le.
Dans le temps qu’on bâlissoil à Marseille l'hotel*
de-ville , ou s’oçcupoit aussi de l ’établissement de
la rue d’Aix , du Cours et de la rue de Rome, suides
terrains qui se trouvoient auparavant bois de
la ville. Puget fut consulté. 11 dessina des projets
de façade, pour les maisons du milieu, el.pour celles
des angles de chacune des façades dii Cours, et
quelques-uns de ces projets reçurent leur exécution.
Du coté gauche du Cours, eu allant du nord
.au midi, à partir de la rue dite de P Arbre 9 les
maisons qui portent les numéros 1 , 3 , -5-,. 7 , o ,
s ou t regardées comme son ouvrage : ces façades
de maison offrent une décoration grandiose. Les
cinq maisons particulièrement*qui viennent après
la rue dé Noailles, du n°. 1 au n°. 0, forment une
continuité d’ordonnance et d’architecture qui semble
ne faire qu’un seul édifice. L’élévation de celle
façade se compose, aux extrémités latérales, de
deux ordres de pilastres ioniques et corinthiens ,
l’un au-dessus de' l’autre. Un balcon en saillie ,
soutenu par des tritons ou des .syrènesi couronne
la porte principale , et une belle corniche règne
dans toute l’étendue de cette triasse*
Dans la rue de Rome, à l’angle de cette rue
et de celle qu’on appelle de la P alun y on montre
une maison que Puget avoit bâtie pour lui-même.
Sa façade est décorée par deux pilasires’ composites
, surmontés d’un fronton qui forme le faîte
de l’édifice.
Un ouvrage d'architecture plus important oc