
construisit, dans la ville de ce nom , le temple
d ’Apollon Milésien, d’ordre, ionique , et tout en
marbre. Ce fut un des plus considérables ouvrages
de l ’architecture antique. Voyez M i l e t .
PEPERIN ( P e p e r in o ) . C’est le nom d’une
pierre qu’on exploite dans les environs de Rome ,
et qui, de tout temps, a été employée dans les
édifices anciens ou modernes de ce pays. Elle est
d’un gris-noirâtre, et on la tire particulièrement
des environs d’Albe (aujourd’hui Albano).
PÉPINIÈRE, s. f. {Jardinage.) Selon Ménage,
ce mot vient de pépin. Cette étymologie
paroit d’autant mieux fondée, que c’est souvent
du pépin de certains fruits qu’on tire les jeunes
plants qu’on élève.
Mais beaucoup d’arbres se plantent de plus
d’une autre manière. Du reste la pépinière est un
lieu ordinairement clos ou.de murs, ou de haies ,
qui sert à élever des plants d’arbres , d’arbrisseaux
et de fleurs, sur plusieurs lignes , et on les sépare,
selon leurs espèces , par des sentiers ou des
rigoles. - . i
Les grands jardins ont ordinairement des pépinières
qui servent à l’éducation des jeunes plants
dont on a toujours besoin pour remplacer les anciens.
Ces pépinières forment dès especes de petits
bois qui contribuent à l’agrément des jardins^
en même temps qu’ils servent aux besoins de la
culture.
PERCÉ , adj. et subst. masc. On applique, ou
du moins on peut appliquer ce mot à toute ouverture
qu’on pratique dans un mur, dans une devanture
d’édifice. On dira d’un bâtiment, qu’il
est bien ou mal percé, qu’il est trop ou trop peu
percé , qu’il est percé régulièrement ou non. Cela
ne signifie ordinairement rien autre chose, sinon
qu’il y a une juste proportion, ou non, entre les
pleins et les vides.
Percé devient aussi un substantif, et on emploie
ainsi ce mot dans une multitude de cas. On
d it , par exemple, dans la disposition d’un jar-r
din , d’an paysage , qu’i l faut y ménager ou pratiquer
des percés.
Un percé y dans l’architecture, estune ouverture
qui , pratiquée au bout d’une pièce, d’une
galerie , d’une nef d’église , conduit les yeux au-
delà du lieu où l’on e s t,.fa it découvrir un nouveau
point de v u e , et semble agrandir le local.
PERCEMENT, s. m. Nom général qu’on donne
à toute ouvertuve faite après coup , pour la baie
d’une porte ou d’une croisée , ou pour tout autre
objet.
Les percemens ne doivent pas se faire dans un
mur mitoyen , sans appeler les voisins intéressés
i. donner leur consentement. Voy. Mon m it o y e n .
PERCHE, s. f . , signifie, dans son acception
la plus ordinaire, un brin de bois long, de la grosseur
à peu près du bras, et qui sert à toutes sortes
d’usages.
P e r c h e e s t u n e m e s u r e q u i , s a n s d o u te , a u r a
r e ç u c e n o m , d a n s l ’a r p e n ta g e d e s t e r r a i n s , d u
m o rc e a u d e b o is p r im itiv e m e n t e m p lo y é p o u r
a r p e n te r .
P e r c h e s . On a p p e lle d e c e n o m , a u p l u r i e l ,
d a n s l’a r c h it e c t u r e g o t h iq u e , c e r ta in s p e tits , p ilie
r s r o n d s , m e n u s e t f o r t h a u t s , q u i , jo in ts o u
r a p p r o c h é s p a r tr o is o u c in q e n s e m b le , p o r te n t
d e f o n d , e t s e c o u r b e n t d a n s le u r s o m m ité , p o u r
f o rm e r le s a r c s e t n e r fs d ’o g i v e s , q u i r e tie n n e n t
le s p e n d e n tif s .
PERIBOLOS (Péribole). Enceinte bâtie autour
des temples dans l’antiquité, et qui compre-
noit la totalité du terrain sacré.
Les premiers, temples consistèrent dans un espace
de terrain consacré., qu’on appeloit hiéron.
Ce terrain étoit plus ou moins étendu : il .paroi*
qu'on dut souvent se contenter, à la naissance
des sociétés, d’environner d’un mur l’espace au
milieu duquel étoit placé L’autel où se faisoiea!
les sacrifices. Voyez T e m p l e .
La construction des édifices sacrés suivit bientôt
; et qui sait si ce qu’on appelle temple ou naos
ne fut pas.originairement la même chose que le
peribolos, c ’est-à-dire , l’enceinte plus ou moins
étendue du lieu sacré où étoit l’autel.
Dans cette hypothèse , la grandeur et l’étendue
des temples, auroient pu dépendre de la grandeur
de l’espace originaire de terrain consacré, formant,
à propremen t parler, le lieu saint ou Vhiérony
qui ne signifie pas autre chose.
Ce qu’on doit croire, et ce qu’il est même permis
d’affirmer , c’est que rien n’a jamais pu déterminer
une mesure précise à l’étendue du lieu saint
primitif. Une multitude de causes locales et morales
dut établir et établit réellement, en ce genre,
les plus grandes et les plus nombreuses différences.
Tous les temples antiques témoignent de ces
variétés, et elles durent avoir lieu particulièrement
dans l ’intérieur des villes.
On pourroit donc classer tous les temples de
l’antiquité, d’après les données de cette théorie.
Dans la première classe auroient été ceux qui
ne consistoient qu’en un espace de terrain vide,
sans construction-Ç’étoit le terrain sacré, sur lequel
on ne pouvoit empiéter sans sacrilège.
Bientôt l’on sentit la nécessité d’entourer de
murs ces espaces, pour les défendre de toute vip- 1 lation , et l’on bâtit des murs à l ’entour. Ce fut là
l’origine du peribolos y architecturalement parlant,
qui constitua dans la suite la plus grande
et la plus magnifique espèce de temple.
Mais le peribolos proprement d it, fut lui-même
quelque chose de très-variable, à entendre le mot
et l’idée dans le sens simple.
A in s i, lo rs q u e l ’e s p a c e s a c r é o u Xhiéron é to it
fo r t c ir c o n s c r it e t q u ’o n e u t b â t i à l’e n to u r u n
m u r , o n e u t n o n p lu s u n c h a m p m u r é , m a is u n
b â tim e n t q u ’il f u t n a tu r e l d e c o u v r i r , e t d e - là la
tro is iè m e c la ss e d e te m p le f o rm a n t u n n a o s , q u i
n ’é to it lu i-m ê m e q u e la c lô tu r e d e l ’h i é r o n . Ce
so n t là le s te m p le s q u ’o n a p u c o m p a r e r à u n e
m a is o n , a v e c u n e p o r te d ’e n tr é e , e t si l’o n v e u t
a v e c u n pronaos o u v e s t i b u l e , e t q u i r e n f e rm o it
le te rr a in s a c ré .
Si l’on veut supposer ce terrain sacré ou cet
hiéron plus étendu , ou aura une quatrième espèce
de temple, celle des édifices, qu’on peut diviser
en plusieurs classes d’ordonnances , qu’on
connoît sous les noms de temples prostyles, am-
phiprostyles y pseudopériptères y p.ériptères , diptères,
(voyez tous ces mots) , où le peribolos, est
composé de murs soit lisses, soit avec des çolonues
engagées , ou bien orné de colonnes isolées ,
c’est-à-dire, ^vec un ou deux rangs de galeries
ambiantes.
Dans les données de ce système, et en supposant
la terre sacrée, ou l’hieron , d’une plus vaste
étendue, on aura une cinquième espèce de temples,
celle où l'édifice , tel qu’on vient de le décrire
, se trouve au milieu de l’espace , entouré
lui-même d’un mur orné de colonnes , faisant un
promenoir tout à L’entour, et qu’on appela proprement
peribolos. j
Nous savons que beaucoup de temples antiques,
mais surtout lès plus grands, furent ainsi environnés
d’un péribole formant une très-vaste place.
Cette place étoit ordinairement ornée de statues,
d’antels et de monumens de tout genre :
quelquefois elle comprenoit de plus petits temples,
et elle renfermoit encore des plantations et
des bois sacrés.
Le péribole du temple de Jupiter Olympien à
Athènes, qui fut terminé sous le règne d’Hadrien ,
avoit quatre stades de circonférence. On y comptait
un grand nombre de statues consacrées à cet
Empereur, par lès villes de la Grèce qui avoient
été l’objet de ses libéralités. Là se tvouvoient
d anciennes statues , telles qu’un Jupiter en
bronze , un petit temple de Saturne et de Rhéa,
un emplacement particulier qui portait le nom
d’Olympia , et qui probablement étoit planté
d’arbres'. ‘
Il y avoil un semblable péribole autour des temples
suiyans j savoir ,. le temple de Bacchus à
Athènes, celui de Palæmon sur l’isthme de Corinthe,
les temples d’Hercule et d’Eseulape à
Sicyone , celui de Gérés sur l’acropole à Phlius,
celui de Despoina à Acacesium en Arcadie , celui
d'Esculape à Titane : il étoit environné de vieux
cyprès. 1
Le temple d’Apollon Didyméen, près de Milet,
avoit un péribole et un bois sacré.
Les temples circulaires avoient aussi quelquefois
leur péribole y et tel se montre encore le temple
qu’on appelle de Jupiter Serapis à Pouzzol.
Pausanias cité heaucoiip de temples avec des
Dois sacrés. Il est à croire que ces bois avoient un
mur d’enceinte ou péribole. Peut-être aussi l’usage
n’en étoit pas impérieusement prescrit.
Ou voit encore aujourd’hui en toulç-réalité un
péribole au temple d’Isis à Pompéii. La seule différence
entre ce périboley et ceux qu’on vient de
c ite r , c’est que le1 petit naosy au lieu d’être dans
le milieu de l’enceinte , est à une extrémité , c’est-
à-dire , attenant à une des parties du carré formé
par elle. On trouve de même dans cette enceinte
dès autels, et une cedicula parfaitement conservée.
Mais le plus notable exemple de péribole y est
à Palmyre, où le grand temple periptère est environné
d’une enceinte formée ■ d’un mur avec
deux rangs de colonnes intérieures. Chaque face
de ce vaste carré a de 7 à 800 pieds de longueur,
j Voyez P a l m y r e .
PÉRIDROME, s. m. C’est le nom qu’on donne,
dans un temple périptère , à l’espace ou à la galerie
, et si on l’aime mieux , à l’allée qui règne
entre le mur du naos et les colonnes qui en forment
ce que les Grecs appeloient les ailes. Le mot
péridrome peut également, d’après sa formation ,
s’appliquer à toute galerie servant dé promenoir
autour d’un édifice.
PÉRIPHÉRIE, s. f. , signifie contour,
PÉRIPTÈRE ( adj. des deux genres ). Ce mot
se compose de deux mots grecs, pteron y qui veut
dire aile y et périy qui signifie autour.
Périptère signifie donc qui a des ailes à l’entour
, qui egt entouré d’ailes. C’est que , comme
on a eu déjà l’occasion de le d ire, et comme on
le redira au mot P t e r o n , le dessin d’un temple
périptère g r e c , considéré soit en plan, soit en
élévation , donnait l’ idée d’un corps ailé.èhes galeries
ou colonnes qui l’enlouroient, sembloient
en être les ailes-, t.
Le mot périptère caractérise une‘des espèces de
temples grecs jdonl le naos ou la cella étoit environné
d’un seul rang de colonnes, pour le distinguer
de celui qui en avoit deux, et qu’on appeloit
diptère voyez ce mol) , ou de celui qui n’âvoit
que des colonnes engagées dans le mur, qu’on appeloit
j'aux-périptère y pseudo-périptère y ou de
celui' 1 qui avoit des colonnes engagées dans le
mur, et un rang de colonnes engagées : c’étoit le
pseudo-diptère. Voyez ces mots.
Rien de plus commun parmi les restes des temples
grecs , que le temple périptère. Il suffira
de citer ic i ou de rappeler à la mémoire les temples
de Minerve et de Thésée à Athènes, tous les
temples de la Sicile et de la grande Grèce , qui
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