
commencement de 1ère chrétienne , et que , mettant
à part le genre dit gothique, qui a pourtant
sou avantage , on peut citer encore comme le modèle
des nefs, et peut-être dirons-nous des temples
chrétiens, les basiliques de Sainte-Marie-Majeure
et celle de Saint-Paul hors les murs à Rome ;
bien que l’un et l’autre de ces édifices aient ëié
construits au quatrième siècle ,■ époque qu’on est
habitué à considérer comme un temps de barbarie
, et qui cependant conservoit r si ce n’est le
génie > au moins la tradition des arts antiques.
(A . L. G.)
Comme il n y a rien de plus facile que les théo*
ries abstraites ou générales, dans lesquelles l ’esprit
se saisit, et l’imagination s’empare d’un point de
vue , qui ne permet pas de mettre en compte les
besoins', les convenances, les sujétions qu’une
multitude de causes locales imposent surtout à
l’architecte, nous devons prévenir que c’est abstraction.
faite de toute considération pratique ou
exécutive, qu’on a rédigé les précédentes notions.
Nul doute que l’aspect intérieur d’une n e f a. colonnes
, entourée de bas côtés supportés sur des
colonnes , n’offre à la vue bien plus de dégagement
, et ne présente à l’esprit plus de moyens de
mesurer tout l’espace,
A cet égard, le naos des grands temples grecs
étoit ainsi disposé, du moinsle plus souvent. Mais
à quelques exceptions près , cet intérieur des temples
grecs, où le peuple n’entroît point, où aucune
cérémonie ne réunissoit la multitude , ne sauroit
se comparer même ùjios petites églises. A peine
le naos du temple de Minerve, à Athènes, avoit-il
cent pieds de long-. Et puis , qui ne sait que ces
temples , selon les uns n'a voient point de couvertures
, selon les autres n’étoient couverts qu’en
charpente et en. plafonds de bois r
Veut-on parler des premières basiliques chrétiennes
, faites sans doute à l’instar des édifices de
ce nom, chez les Anciens {voyez Basilique) , les
nefs toutes en colonnes , sur de très-vastes plans ,
sont d’un très-bel effet pour les yeux, Mais on oublie
que pour leur donner cette élévation que l’é tendue
de l’espace exige, on a été contraint d’é lever
sur les colonnes un mur très-exhaussé, dans
lequel les fenêtres sont percées, et qu’un pareil
parti deviendroit fort difficile avec la construction
en pierre de taille. Ajoutons que ces basiliques
n’éloient couvertes qu’en bois et par des plafonds
de menuiserie. Or, l’incendie de la superbe basilique
de Saint-Paul à Rome qui vient d’avoir lieu,
nous a expliqué la fréquence des incendies des
temples antiques.
Ce seroit pour la construction en pierre , un
assez beau problème à résoudre, que l’union des
voûtes plein cintre eu pierre de taille, sur de vastes
nefs supportées par des colonnes. Il faut dire qu’il
ne l’a point encore été.
Les. églises gothiques ne peuvent servir à cette
solution. D’abord elles n’ont point de colonnes ,
mais des piliers énormes ; ensuite elles n’emploient
que l’arc aigu ; enfin, l’élévation très-grande des
intérieurs et l’impression qui en résulte, sont achetées
bien chèrement par l’aspect hideux des extérieurs
, qui ne vous donne d’autre id é e , que celle
d’un édifice ruineux, étajré de toute part. Tel est
l'elfet des arcs-boutans , sans lesquels les nefs ne
pourroient se soutenir.
Un temple de six cents pieds de longueur,.des
nefs de cent soixante pieds de hauteur, une coupole
de quatre cents pieds d’élévation ; voilà Saint-
Pierre. On peut ne pas vouloir de ces grandeurs-
là ; mais si on en veut, il faut les faire reposer
sur des massifs proportionnels.
Nul parallèle à faire entre nos temples et ceux
des Anciens.
NERFS , s. m. pl. On appelle assez généralement
de ce nom , dans l’architecture gothique ,
les moulures des arcs doubleaux des croisées d’ogives
, et formerets, qui séparent les pendentifs
deà voûtes.
On se sert plus volontiers, dans l’architecture,
du mot nervure. Voyez ce mot.
NERVURE, s. f, La nervure s’entend plus particulièrement
des arêtes des voûtes ornées d’un ou
de plusieurs filets. Dans les voûtes d’arête, ces
ornemeus sont quelquefois nécessaires pour indiquer
la pénétration des portions de cercle dont
elles se composent, afin d’éviter l’effet de la
mollesse.
Comme le mot nervure vient de nerf, on doit
entendre par nervure en général, toute espèce dé
moulure placée sur des parties lisses ou sur des
angles, et qui semblent être comme les nerfs de
l’objet. Ainsi, dans les voûtes, les nerfs ou ner-
vurcs seront les parties saillantes et continues qui
de fait sont les nerfs de la construction ; dans
- l’architecture gothique, on voit souvent des moulures
qui servent à'consolider les voûtes d’arêtes ,
en fortifiant les angles par des nervures. Les Anciens
n’ont point employé ce genre de nervure.
Cependant, dans les voûtes des Thermes, on voit
qu’ils ont été obligés, pour en accuser.les arêtes,
de pincer un peu les'angles, afin de vendre sensible
la pénétration , et de rectifier en même
temps le défaut de la construction, qui , sans cette
précaution , auroit produit un effet peu régulier et
désagréable.
Dans les colonnes, on appelle nervure les côtes
qu’on ajoute quelquefois aux cannelures de l’ordre
corinthiefi, comme on le voit à celles des colonnes
de la grande niche du Panthéon à Rome,
Dans les volutes du chapiteau ionique, on appelle
nervure le filet qu’on met quelquefois sur
l’arête de la volute , comme on le voit dans les
chapiteaux ioniques grecs du temple de Minerve
Poliade à Athènes.
En
En construction, la nervure est généralement
l ’arête qu’on laisse pour fortifier une partie de la
pierre, particulièrement aux angles , afin d’en
‘faciliter la pose. •
On voit des exemples de ces espèces de nervures
aux architraves de- quelques édifices antiques.
La partie de l’architrave qui pose sur le
chapiteau étant plus susceptible de s’éclater aux
arêtes, les Anciens, laissaient quelquefois une
nervure qui avoit la forme d’uu petit boudin ou i
baguette, afin de fortifier les angles. Ou voit encore
de ces nervures à l’arc de Septime-Sevère,
au-dessus des chapiteaux ; dans ce cas., elles n e-
toient point placées comme ornement , et on les
supprimoit lorsque l’édifice, étoit terminé.
On se sert encore du mot nervure pour désigner,
dans les feuillages des rinceaux d’ornemens sculptés,
les côtes élevées de chaque feuille, et qui
représentent les tiges ou les espèces de ramifications
des. plantes naturelles, ( Huyot. )
NEUDS. Voyez Noeuds.
NICHE, s. f. On appelle ainsi un renfoncement
pratiqué par la construction dans l’épaisseur des
murs d’un édifice , et destiné à recevoir différens
objets, tels que bustes , vases, trépieds, mais particulièrement
des statues.
, 'Vilruve n’a parlé de niches dans aucun endroit
de son Traité, et nous n’aurions que des conjectures
très-vagues à former sur le nom qu’on leur
donna jadis , si une iuscription publiée dans les
Monum'enti Gabini , par Visconli, ne nous appre-
»oit qu’on désignoit en latin les niches par le mot
de Zothecoe , formé, des deux mots, grec s zo o n ,
figure, et theca, repositorium, en français étui ,
réduit où l’on conserve.
Le mot niche est. le mot italien nichia , venu
sans doute de nichio , qui signifi^ coquille , conque
marine. On donne pour raison de cette étymolog
ie , l’idée de la ressemblance d’une statue daos
sa niché, avec le poisson dans sa coquille. D’autres
out expliqué cette étymologie , par l’ usage
assez fréquent d’orner avec une coquille la partie,
demi-sphérique qui termine souvent le haut d’une
niche.
La pratique des niches considérées sous le rapÏ
>o.rt de la forme simple et primitive indiquée par,
a définition qu’on a donnée de ce mot, paroit
avoir existé à .peu près -partout, et plus ou moins
dans toutes les architectures.
Ou doit ainsi reconnoîlre comme ayant été des
niches, dans les monumens.de l’antique Egypte ,
çes reufoncemens qu’offrent les mui;s, et où l’on
plaçoit quelquefois les gaines des momies ; et
Comme quelques-uns ont prétendu voir dans ces
gaines l’origine des statues ( ce qui ne peut s’entendre
que de l’Egypte ) , d’autres ont imaginé
fort' gratuitement, à ce qu’il paroît, d’aller puisei’
aussi là l ’usage des niche$.
Diction, dy Archit. Tomé III.
Cet usage toutefois semble être du nombre de
ceux qui n’ont besoin d’aucun exemple étranger,
pour se produire en tout pays et s’y perpétuer.
Si l’on ne trouve à citer aucun exemple de niches
dans les ruines des édifices de la Grèce , les plus
anciens de ceux qui existent encore , c’est que
ces édifices sont presque tous des temples , qui
n’admettoient ni au dedans ni au dehors l’usage
des statues placées dans des niches. 11 s’en trouve
toutefois de quadrangulaires au monument cho-
ragique de Thrasyllus , c’est-à-dire dans la partie
de la construction qui s’adosse au rocher de la citadelle.
On croit que cet édifice date de la
olympiade. Le monument de Philopapus , d’uHe
époque il est vrai postérieure, a aussi trois niches,
une circulaire et deux quadrangulaires , encore
aujourd’hui ornées de statues. Quand.nous n’aurions
pas ces exemples , il faudroit dire que tous
les édifices de la Grèce, tels que Gymnases, A gord,
Stades, e t c . , et tous les ouvrages du luxe des
particuliers , ayant p é r i, on ne peut tirer contre
l’usage dqs niches, dans l’architecture des meilleurs
temps,aucun argument valide, de cela seul,
qu’il ne s’eu trouve point dans le petit nombre
des monumens d’une certaine époque , dont il
existe des restes.
Mais les différentes formes des tombeaux et les
pratiques-diverses de sépulture avoient dû rendre
très-anciennement l’usage des niches familier aux
Grecs et aux Romains , dans les sépulcres . construits
surtout pour les familles. Ces sépulcres,
qu’on appela Columbaria, avoient leurs murs intérieurs
ornés de petites niches destinées à recevoir
les urnes où étoient déposées les cendres des
morts. Très - souvent une niche beaucoup plus
grande occupoit la place principale de ces chambres
, et c’est là qu’étoit l ’urne ou le sarcophage
du chef de la famille.
On trouve des niches pratiquées dans des intérieurs
de temples pu ædicuies des Romains , ouvrages
qui passent pour devoir être d’une construction
assez, ancienne.
Sur les bords du lac dyAlbano , on admire un
petit édifice construit en. reticulatum , et qu’on
croit avoir été un Nympheum. Chaque côté de
1 son intérieur est orné de six niches , dont Yélér-
vàtion annonce qu’elles furent destinées à rece-
! voir des statues. .
Le nOm de ce monument en rappelle un autre
situé à Nîmes , près de la fontaine . et qu’on croît
aussi avoir été un temple consacré aux nymphes ,
bien qu’on lui donne assez ordinairement le nom
de temple de Diane. Le dedans de l’édifice a les
deux côtés décorés de six colonnes corinthiennes
adossées, aux murs. Chaque entre-colcnnement est
occupé par une niche du genre de celles que les
Modernes appellent à tabernacle. Chacune repose
sur. un stylobate ; .chacune est ornée d’un charn-
• branle formé par deux pilastres soutenant un fronton
alternativement angulaire et circulaire. D.us