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Llables interieurs , c’est encore plus certaine-
ipent prouvé. Nous avons vu au mot Odeon, que
ce monument a voit sa couverture faite avec les
antennes des vaisseaux des Perses, et que sa forme
pyramidale 'rappeloit l ’idée de la tente de Xerxès-.
Mais les Grecs appeloient précisément ce que
nous appelons rotonde, de deux mots qui ont la
même signification : oikèma peripherès. C’est sous
ce litre.que Pausanias, lib. V , ch. 20, nous décrit
1 édifice nommé Philïppeum. C’étoit un monument
élevé en l’honneur de Philippe, roi*de
Macédoine. Il étoit voûté en bois, et au sommet
se trouvoitun pivot en bronze ( probablement fait
en forme de fleuron), qui servoit de lien aux
poutres dont se composoit la couverture.
-Les Grecs appeloient encore tholos ce que nous
nommons rotonde. Pausanias ,.liv. I I , cbap. 27,
parle d un monument qu’on voyoit à Epidaure.
C etoit une rotonde} oikèma peripherès, construite
en marbre blanc: on l’appelle, d it- il, tholos;
c est un ouvrage digne d’admiration. Il donne
également le nom de tholos à un édifice d’Athènes
( liv. I , chap. 5 ) , où les prytanes avoient cou—
^un)e de sacrifier. Mais un édifice, plus ancien ,
étoit à Orçhomèhes, le Trésor des Minyas, mer^
veille, dit Pausanias, non moins étonnante que
celles qu’on peut voir dans la Grèce et ailleurs.
Il etoit en rotonde ( peripheiès'),. construit de
marbre ; il se terminoil par un.comble qui n’étoit
las trop aigu. Cette couverture (que nous appel-
erions une coupole ) étoit en pierres , auxquelles
une cle f de même matière servoit de résistance.
Ainsi , 1 on voit que dès la plus haute antiquité,
*1J eut en Grèce des coupoles, non-seule ment en
bô}s, mais construites en voûtes de pierre; et
nous avons du placer ici des notions qui tendront
à modifier, sur ce point, pu à étendre celles que
l ’oirtrouve au mót C oupole. Voyez cet article..
Nou$ ayons, a cet article v embrassé trop au
long'les notions et les descriptions des ; coupoles
chez les Romains, et jusqu'aux siècles du moyen
âgé', pour que nous nous permettions de les .reproduire
ici sous le mot de rotonde, qui , d’après
ï usage, est devenu synonyme de coupole. Nous,
nous contenterons donc de dire que sens le nom de
rotonde , on désigne, même vulgairement à Rome,
le grand monument connu par tout le monde sous
lenom.de Panthéony que Rome compte encore
beaucoup d’autres rotondes antique^, ielles que.
celle que l’on appelle de Minerva medica, quoique
son plan soit polygone ; celle, d’un temple
antique, actuellement Saint-Côme et Saint-Damien
; celle d’un temple de Baccbus, aujourd’hui
Sainte-Constance ; telles que plusieurs salles des.
thermes de Caracalla et de Dioclétien , et qui
existent encore ragvéées et restaurées , l ’une sous
le nom d’église de Saint-Bernard, l’autre comme
formant le vestibule de l’église des Chartreux.
Dans la baie de Pouzzol, on admire aussi deux
grandes constructions antiques, voûtées en forme
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de rotonde,qu’on dit être, l’une un ancien temple
de Diane, l ’autre un temple de Vénus. Voyez
C oupole.
Le not.de rotonde, quoique synonyme, ainsi
qu on l’a d it , du mot coupole , ne nous paroît.cependant
point applicable, d’après l’usagé, à Ces
grandes constructions modernes , que l’on appelle
le plus souvent dômes ou côupples sur pendantifs
Sans doute si /décomposant l’ensemble des églises
qui en sont ornées, on veut examiner et juger ces
dômes en eux-mêmes , et abstraction faite de
1 ensemble dont ils font partie, ils.seront des rotondes
, mais il semble qu’on nomme plus volontiers
de ce nom , ces coupoles isolées qui portent
de fond, et forment à elles toutes seules le
monument. Rome moderne compte beaucoup de
ces édifices, construits surtout dans le dix-septième
siècle,. On citera dans le nombre, l’église
de Saint-André, à Montecavallo, ou.le noviciat-
des Jésuites , architecture de Bernin (voyez Bek-
nin) , et les deux églises de la place del Popolo,
construites par Charles Rainaldi. Voyez son article.
Il est peu de grandes villes qui n’ait quelques,
églises en rotonde. La chapelle de i’EsCïirial, qui
est la sépulture des rois d’Espagne , est appelée
le Panthéon, parce qu’à l’imitation de celui de.
Rome, elle est bâtie _en rotonde.
La grande chapelle des- .Médicis-, et qui est
aussi leur sépulture, à Florence, est une vaste et
magnifique rotonfié, dont nous,avons parlé à,l’ai-,
; tic’e Nigetti.
La chapelle des Valois étoit jadis une rotondey
dont on doit regretter la destruction. .Paris a aussi
quelques rotondestelle est (rue Saint-Antoine)
l’église de la Visitation de §a;i:nle-Marie , bâtie par
François Mansart, et dont on a fa 1 ( une mention ex-,
prèsse à l’article de cet architecte. Telle est, dans;
une beaucoup plus grande proportion , l’église de 1 Assomption, dite aujourd’huiv^e la Madelaine.
Nous devons, dire qu’on peut.\encore appeler,
et qu’on appelle effectivement rotonde , certaines
constructions sur un plan circulaire , qui se-coin-
posent d’un seul rang de colonnes. Plusieurs fera-,
pies antiques, entr’autres celui qu’on nomme de
Sérapis],.k Ponzzpl, cousis, toi eut en une colou-
nade de ce genr,e, et, on les appel oit. monopières,
c ’est-à-dire , n ayant que des colonnes sans mur.
Dans les jardins de Versailles , on voit une semblable
rotonde ^.formée de. colonnes .de marbre.
ROÜET, s. m. Assemblage circulaire, à queue,
d’aronde, de quatre ou plusieurs plates-formes
de bois de chêne, sur lequel on pose en retraite
la première assise de pierres ou de moellons à
sec, pour fonder, soit un puits, soit un bassin
de fontaine.
On donne encore le nom de rouet rpar exem*-
pie :
A l’enrayure de charpente , ronde ou à pans,
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â’une flèche de clocher , ou d’une lanterne de
^°A une roue garnie de dents , placée sur l’arbre
d'un moulin, à vent ou- à eau , laquelle engrène
avec les fuseaux de la lanterne ;
A une petkerôue de bois dur, ou de métal, cannelée sur son épaisseur , au centre de laquelle
est un a x e , et qui, étant placée dans une chappe,
-forme une poulie ;
En serrurerie., à un morceau de tôle arrondi©
en élévation , pour servir de gardes. 11 y en a un
très-grand nombre qu’on,-distingue par des noms
difi'éi'ensi ■
RdUGE-BRUN. Rouge auquel on mêle-du
noir. Voyez Couleurs. :
ROULEAU, s. ro. plur. Espèce1 de cylindre ,
le plus souvent en bois, qui Sert à mouvoir les
plus pesa ns fardeaux , pour les conduire d’un
lieu-à'un autre-. > ‘ - • < •'
Il y a Aè ;ces roiileatixqu’biV rio’rrime saiisfiji,
ou tbüvs terriers/'parce qü’oû les fait tourner au
moyen' dé leviers. Ils1 sont assemblés sous une
poulie , avee des eut retoises ou des. moises.
ROULEAUX, s. m. plur. Les ouvriers appellent
ainsi vulgairement , au lieu du mot enroulement,
let parties qui tërminenit eu rond les
modifions ou les'consoles, et encore les parties
contournées des panneaux et ornemèhs qui se
répètent, en serrurerie.
On donne encore l,ç nom de rouleaux aux en-
roulemens devrai* terrés. Voyez. E nroulement«
ROULONS , s. m. plur. On. appelle ainsi les
petits bârrçaux ou. échelons d’un râtelier d’écu-
i^^quand ils sont faits au tour, 'en manière de
halui^ir,es_râlojjgés,jçptnûie cela se'pratique dans
les belles écnries. J
: Qu'nomme ,de; même roulons les petits balufs-
ttes des bancs .d’église,
ROlJTË, s,,if. Est un synonyme de chemin,
w voie. Ce mot a peut-êfre, en français, une
plus grande extension d’idée, dans L’expression
des distances à parcourir. Ainsi, on dira plutôt
la routp, que je chemin de Paris à Marseille.
• mot routé n’est guère d’usage dans le jardi-
nage.}.On faitdes:'a‘fiées dans un- jardin-^tnais 'on
pratique -dès routes -dans un '«grand parc. L’idée
de .route semble devoir comppr ter celle> d’unè
voie pratiquée., -pour pouvoir, y aller - êt ÿ, jtoùle'r
-voiture. Cela même,, en donnant clairement
a définition du mot , en: indiqueroit-peut-être
aossy étymologie, qui- seroit le mot rota,, roue.
'es Anciens, personnifioient les voies publiques
sous la figure d’une! femme appuyée sur une
T0üe,J L a p - o a e j - é to i t ''- le a s ym b o le èe>la.[routèil ■
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ROUTIER, Re , adj. On appelle carte routière ,
un ouvrage qui contient la collection des cartes
de toutes les routes de la France, avec toutes
leurs mesures et distances d’un lieu à un antre ,
et avec tous les renseignemens dont les voyageur»
et l’administration peuvent avoir besoin.
RUBAN , s. m. C’èst, sur les profils de l’arclii-
tenture , un ornement composé et exécuté par la
sculpture, à l’imitation d’un ruban qui s’enroule-
roit sans fin sur une baguette. Cet ornement se
taillé avec plus ou moins de relief, ou plus ou
moins d’érVidure.
RUDENTURE, s. m. C’est le nom qu’on donne
à une sorte de bâton, ou simple, ou taillé en manière
de cordé du de roseau , dont on remplit fort,
souvent jusqu’au tiers, à partir d’en bas, les cannelures
d’une dolomie; On appelle alors ces cannelures
rudentées.
Nous avons déjà y au mot Cannelure , fait
assez connoître l’origine des rudentures, en montrant
la raison qui les fit inventer-; et le genre
d’utilité qui en fut la raison. Nous ne dirons riea
de plus ici sur- cet objet.. Voyez C annelures.
A cet article nous avons rendu compte de
quelques motifs qui ont pu engager l’architecte
du péristyle de Sainte-Geneviève à laisser , ou à
pratiquer des rudentures,■ dans toute la hauteur
des cannelures de ses colonues corinthiennes.
Mais nous devons faire ôbserver’ici que cette pratique
a pour soi peu; d’exemples et peu de bonnes
raisons.
L’objet principal de la rudenture, à consultor
son origine et sou utilité , étant d’affecter plus de
solidité dans les parties inférieures delà colonne,
et aussi de fortifier les arêtes de la cannelure, et
de les garantir des accidens qui meuacent les colonnes
posées à terre ou à rez-de-chaussée, la
'raison semble vouloir que la rudenture ne se pratique
, ni dans les parties supérieures de la colonne,.
ni dans les colonnes qui sont, ou élevées
(sûr des piédestaux , ou placées hors des atteintes
ides pass ans.
Le besoin de la rudenture n’existant plus dans
ces deux cas, ceux qui ne laissent pas de les employer,
font seulement voir qu’ils emploient des
choses dont ils ne comprennent ni l’origine ni la
raison.- , • ; .
Nous nous bornerons encore à remarquer qne
quelquefois on emploie la.-rudenture de relief sur ’
certains objets , c ’estfà-dire , Sans qu’elle remplisse
le creux d’une cannelure. Ce n’est alors
s] qu’un-simple ornement sans motif; ce qui est ar-
-, rivé fréquemment dans i’arcbiteotùre ,.de la part
d hommes habitues a-me reconnoître , pour l ’es-
p i i t ,- aucune raisôn:'au-x ornemens, dé quelque
genre qu iis Soient , et à les employer pour le
simple, amusement des yeuxi Du reste, ces r u ,
dewtwve• eq relief-n’ont-guèfe été appliquées qu'ai