
me a u x , et de petites , ou du moins, de modiques
ouvertures de fenêtres, sont favorables à 1 effet
des grandes masses de palais, et quelle grandeur
de caractère résulte de ces rapports. La cause en
est facile à trouver et à donner : i° . La-solidité ,
ainsi que son apparence, s y trouvent prononcées
avec une énergie dont les sens sont d’abord
frappés 5 2°. toutes les ressources que rarchitec-
ture puise dans l’emploi des ordres, en colonnes
ou en pilastres , peuvent facilement s’adapter aux
parties lisses des grands trumeaux y 5°. la richesse
des chambranles , qui fait le plus bel ornement
des fenêtres, se détache avec bien plus
d’agrément et d’effet, sur les corps pleins et larges
qui les font brillerj 4°. si une semblable masse
d’édifice reçoit à son sommet toutes les parties
d’un entablement, ou aime à voir ces grands
couronnemens supportés par une devanture ou le
plein l’emporte de beaucoup Sur le vide.
Qui pourroit, en effet, supporter la saillie et la
hauteur d’un grand entablement, au-dessus d’une
devanture qui n’olfriroit d’autre aspect, que celui
d’un mur percé d’une infinité de trous i Telle est
cependant l’impression désagréable qu’on reçoit
des édifices, dans lesquels les fenêtres sont trop
multipliées ou trop spacieuses en raison de leurs
trumeaux.
Ce qu’on vient de dire n’a rien d’arbitraire ni
de systématique, c’est le résultat sensible d’une
théorie, dent le simple bon sens peut être juge ,
et d’une pratique confirmée par des exemples dont
le goût et la raison recommandent l’imitation.
L ’application de l ’une et de l’autre ne sauroit
cependant être déterminée par des règles de proportion
invariables ; il est visible que l ’architecte
est obligé de se subordonner à un tel nombre
de convenances, dans ce qui forme la disposition
de ses édifices , que les rapports réciproques des
pleins et des vides dans les devantures de palais,
devront varier selon la largeur et la hauteur de
l ’ensemble, selon les emplacemens prescrits, selon
les aspects, selon les divers genres d’ordonnance
qu’il emploiera dans sa décoration. Disons ,
en effet, que d’assez notables variétés existent sur
ce point, jusque dans les ouvrages et des meilleurs
temps et du même architecte. Généralement on
peut dire que jamais la dimension du vide ne doit
excéder la mesure du plein en ce genre, que
tout au moins les trumeaux doivent avoir en
largeur celle des fenêtres ; que ce qui excédera
cette mesure en plus pour le trumeau , d’ un quart,
d’un tiers ou de moitié , ne sera jamais un excès.
Paris offre sans doute (et l’on en sait les raisons)
peu de modèles à suivre ou à citer sur cet
objet, excepté toutefois au Louvre. Que l’on
veuille bien comparer, par exemple, dans la façade
septentrionale extérieure de ce monument
du côté de la rue Saint-Honoré, les différentes
parties de corps avancés ou de corps en retraite
dont elle se compose. On sait que cette façade
existoit avant la construction de la coîottnade
par Perrault, qui, obligé d’ën raccorder le retour
avec l’architecture dè ce côté du Louvre,
laissa subsister les deux parties en retraite et
éleva le corps avancé du milieu, ainsi que celui
de l’angle du côté çle la rue Fromenteuu. Il résulta
dans le raccordement de cette façade trois
dimensions différentes de trumeaux entre les fenêtres
: celle des trumeaux en retour de la colonnade
à laquelle répondent les trumeaux du I
corps à l'angle opposé, et qui offre dès* pleins
égaux aux vides des fenêtres ; celle des trumeaux
des deux parties contiguës au corps avancé du
milieu dont les pleins U ont guère plus eü largeur
que la moitié des vidés des fenêtres; ëf enfin celle
des trumeaux des deux anciennes parties en retraite
de cette façade, dont les pleins ont en largeur
le double dé i’èspace vide des"fenêtres, et
quelques-uns davantagë;:
Qui est-ce qui ,* en comparant les diversités de
rapport entre les vides ét les pleins dé cès différentes
ordonnancés, ne trôùvera point un carae-
tère plus grand, plus simple, plus male à la dernière
de ces dispositions? Qui ne sëht pas combien
ces grands lisses , en donnant l’idée d’une
plus grande solidité, font d’autant mieux briller,
par des repos convenables, les chambranles des
fenêtres, et triompher la richesse de l’en table-
ment qui couronné cette màsse ?
En faisant et en proposant ce rapprbehement,
comme exemple propre à faire sentir la théorie
dégoût, dont on a essayé de développer quelques
maximes, je répète que j é n’ài'pôint entendu
qu’il pût y avoir ic i, plus que dans'toutes les parties
de l’ai’chitecture, de mesure fix é, propre à
devenir une règle positive et invâriàblé. On sait
à combien d’exceptions et de modifications ^àont
soumises, surtout k l’égard des palais d’habitations,
les dispositions intérieures , qui fönt ld loi
au nombre et à la mesuré des Ouvertures extérieures.
Il en sera donc de la règle de goût’ relative
à cet objet , comme de beaücoùp d’âtttvesj
elle s’appliquera à tous les édifices où Farchitectö
sera libre de disposer de son ordonnancé extérieure
; dans tous les autres cas , il devra s’en
écarter le moins qu’il sera possible.
T r u m e a u . On a p p e l l e a u s s i d é c e J n o m le s parq
u e t s d e g l a c e d o n t o n r e v ê t , d a n s l e s a p p à r te -
m e n s , c e s p a r t i e s d e m u r d e f a c e q u i e xisten t
e n t r e l e s b a i e s o u l e s o u v e r t u r e s d e s f e n ê t r e s . Il
e s t v r a i s e m b l a b l e q u ’ ils o n t r e ç u c e n om de la
p a r t i e m êm e d e l a c o n s t r u c t io n s u r l a q u e l le on
l e s a p p l i q u e .
TUERIE , s. f. C’est le nom d’on batiment dans
lequel les bouchers amènent les 1 oeufs et a ni*1*3
animaux pour les abattre, les écorcher et U*
dépecer.
D e p u i s q u e lq u e t em p s o n a d o n n é à c e s sortes
ûe bâùmens le nom à'abailoirs{ Les inconvéïucos.
et les dangers r ê v a n t de la, conduite des. boeufs
dans Paris, de la salqlé et de rinfecliou produites
par Içs opérations ^a boucherie, ont fait adopter
la construction, dans les lieux les plus éloi-
m's du, centre de la ville , 4’immenses bâtimens
appelés abattoirsy oq sont conduits tons les boeufs
et autres animaux pour cire abattus et dépecés, et
d’où chaque boucher, est tenu de, ramener dans
des voilures, les viandes découpées, qui sont en
cet état étalées dans lqs boutiques de boucherie.
TUF, S. m. Ce mot vient du latin tophus.
On distingué, plusieurs natures de tuf. C’est un ;
terrain ianlot spongieux, fisluleux et poreux, ;
comme la pierre ponce,, tantôt compacté comme ;
certaines pierres,à Jj/itir, quelquéfpis épais, quelquefois
mince.,*; tantôtmêlé plus ou moins .de
cailloux, de gravier, de sable,;.iaEtPt coloré, tantôt
çftlç&ire.f tantôt- ^igijleux. Ces* variétés pro^
viennent du genrjs/différemt.des parties étrangères
qu^mUrçpt dans lafprmatiqn du tuf. Aussi y en
a-t-,il de fort léger dopl ou se, sert pour faire des
vou.tes j^t qiui prend lnen, le mortier t il y en a
d’une foliolerconsistance dont on use pour de lé-
gers;ouvragç§; i f s ’en trouve qui a la ferme té* de,
la piçrre, e fq u ’on peut empipyer même dans les
foodafiçps. . . .
he t u f est désigné par Pausanias sous le nom
^ gOT^s. lith&s. Ç’é loit, 4 ;Ce qu’il paraît, en
Pai'ie d’un &illii^
qui.étoit.faitde ceiMie espèce de i i i f Le célè-
brentemplç d’Apollon 'à Delphes en était bâti,
ainsi que le ten^plé.dé Jupiter à Olyropie.
A Rome Naples ,non fait un 1res,-grand
usage'de l’e sp è c e .^ / 'q ù e . l ’on appelle pçpenno
à Rome,, piperjip ,et pipierno, à.Naples , nom qui
luijyijegt t^ ^ r^ îa b jçm e n t de Èiperno ( l ’an-
cienne f/iveyriitmi) où celte pierre s’exploite en
grander.abondance. G’est de, peperino que furent
hâljigj ( çomqip Iev voit encore)*-les soubasse-
iCapitçlé, dont il resté.*cinq,assises corn-
I^8^üde,. tr^rg5Q$i blocs; qui ont jusqu’à cinq
pa)mes.,e t. de mi , r ome i ns ,de longueur. L a Cloaca
maxirpçtt qn fut a^sfpon&lrube, et généralement
l’emploi de celj$ §C$téïde ^^fséjfétrpuve dans les
plus anciennes constructions de Rome. On n’em-
g j j j k j j u s . tard la. pleine a ppelée irapertijia,
Qid;cpnt^quq,d’émpîpyérA%uj(?,ird'flut
\$iÿ$erpp<Q....ï.ly eu a d$ plps d’un genre. L’un
e$t J&iaa&a&e£lj||dea trouve dans, le
ypisi^Rgfiade ^fa.ple,& qu’on;travaille, à la peinte..
U et^esl; un aptrè^plus Lepd^-.e auquelou donne:
le nom de rapillo x ou plutôt de lapil^o.- On lé
diroit formé d’un sablon noir pierreux, et on le
t r a i t a jàn4.glIjç&ibq#i>gery en$ déiP%''émens dans
l^ucpnp âçif.lma4Spnsl,-;ét,,4us§i.,à, faire des t.er-
Qn ,qti(!l,rou,y,e de, la même espèce à Fras-
prèsTantique Tasculum. On croit généralp.-
®eut qaç,tq’esL une production Yalcaaique.,
; TUILE , s. f. '&VL.\iïin,,tegula> du verbe tego,
qui signifie couvrir. La tuile effectivement est ce
qui sert lé plus souvent de couverture aux édifices
, surtout à ceux qui se terminent par des
toitures ou assemblages de solives faits en pente.
Au mot Couverture (voyez ce mot) , on a
donné des notions fort détaillées sur les diverses
manières de couvrir les édifices, et d’y employer
les tuiles de terre cuite., selon leurs formes. Nous
ne reviendrons point ici sur ces notions générales;
nous bornerons cet article à ce qui regarde
la tuile en elle-même, sans rapport avec les diversités
de ses emplois, c'est-à-dire spécialement
quant aux matières dont on trouve qu’elle fut, et
peut être faite, quant aux particularités dont les
témoignages de l’antiquité nous,,ont conservé le
spuveni r.
Quoique dans nos usages , le nom de tuile fasse
toujours naître l ’idée qu’en donnent les définitions
techniques, je veux dire d’un carreau de
terre:grasse, d’unelépaisseur quelconque, pétrie,
séchée,;et cuite au,four à la manière des briques,
il. est certain que le mot tegulay dont le mot tuile
î paroît provenir, ou. dont il est la traduction et
; l’équivalent, présente une idée, plus étendue , et
i une no.tion .beaucoup moins- restreinte. Gomme
moyen de couvrir les sommets des édifices, il
s’en faut de beaucoup que la tuilfi.doive.être considérée
comme étant nécessairement de terre
quite. On sait qu’en plus d’un pa3?s on se sert ,
pour couvrir les: batimens c o u si durables , de ce
qu’on appelle bandeaux, Ce sont de petits ais
d’un certain bois.de.dix à douzehpouces de long,
sur six à sept de large,, dont on fait des tuiles lé -
gères et économiques. Tout le monde connoît la
pierre particulière appelée ardoise y qui se délite
très-facilement, qui se laisse tailler de la grandeur
et de l’épaisseur qu’on désire, et qui forme
des tuiles, bien qu’en France surtout on leur
donne le nom de leur matière pour les distinguer
desr,tuilesqui emportent,, comme on l’a déjà d it,
dans le langage usuel^ l’idée de terre cuite.
Toutefois la tuile en terre cuite, outre la facilité
de se procurer-l’argile avec, laquelle on la
fait, et aussi l’économie, a quelques avantages
sur les, autres ma;tières. D ’abord, on en varie les
formes à volonté, et l’on a v u , à l’article C o u verture,
qu’il s’eu fait de plates, de creuses , et
• d’autres contournéos .en S ;, ensuite Qn peut leur
donner le volume et. l’extension qu’on v eut, selon
Je; genre des couvertures auxquelles on les ap-
pli q ue j : *
On a,trouvé, et Ton trouve journellement dans
jles fouilles des ruines de monumeus antiques en
{Italie,, surtout k Rome et dans les environs , des
1 tuiles^ de dimensions fo,vt diiï.érenles,. Les plus
;gran(des sont ordinairement marquées d’empvein-
içs portant des noms qui-sont, ou ceux du (abri-
eau t et propriétaire de la tuilerie, ou des magistrats,
peut-être, inspecteurs de cette fabrica