
» aucun résultat qu’on n’eût pu obtenir à Sèvres ,
» si on eût eu une pareille commande.
» M. Robert a voulu prouver, en exécutant,
» pour M. Dusommerard, un petit tableau sur
» verre 3 et pour la Manufacture de porcelaine,
» une copie de la même grandeur que l’original
» du tableau de Vierge d’André Solario, qui
» fait partie de la galerie du Musée royal. Cette
» copie a été faite par M. Constantin, afin que
» le mérite des arts du dessin, en se réunissant
» à celui des arts industriels, ne fît pas attri-
» buer à ceux-ci des défauts d’incorrection qui
» lui sont tout-à-fait étrangers, auxquels on
» ne devroit faire aucune attention, mais qui
» attirent presque toujours l’oeil et la critique
» des spectateurs. Tout nouvellement, c’est-à-:
» dire dans le premier semestre de 1828, nous
» avons vu trois nouvelles productions de l’art
» de peindre sur verre, qui établiront, je l’esr
» père, pour les incrédules, que qet art n’est
5) perdu dans aucune de ses parties, et que l’essor
» qu’on lui adonné, depuis deux ans, quoique
j» encore foible en comparaison de l’activité qu’il
» avoit dans le seizième siècle, lui a fait trouver
» tout ce que la pratique enseigne, et IV porté
» déjà au-dessus de ce que faisoient les Anciens.
» M. le préfet de la Seine a commandé à la
» Manufacture royale de Sèvres deux fenêtres
m avec ornemens et sujets de figures, pour Pé-
» glise de Notre-Dame-de-Lorette, et M. le
» vicomte de la Rochefoucauld a établi, dans
» la Manufacture royale de porcelaine, et d’a-
» près la volonté du R o i, un atelier particulier
» de peinture sur verre. Une grande partie de
» ces fenêtres est déjà exécutée , avec un éclat
3 de couleurs et un coloris de carnation, de
» beaucoup supérieur à ce que faisoient les Auto
ciens dans ce genre. Les figures du milieu,
» qui seront faites par les procédés réunis de
» la première et de la seconde classe, produi-
» ront, par celte réunion, tout l’effet qu’on peut
» desirer.
» La fabrique anglaise, sous la direction de
» M. le comte de Noé, vient de terminer une
» tête de Christ, et deux figures d’une grande
» dimension, qui, faites entièrement par le pro-
» cédé de la deuxième classe, sont supérieures,
» sous le rapport de la variété, de la force et de
» l’entente du coloris, non-seulement a c e que
» les Anciens ont produit dans le même genre,
» mais encore à ce que cette fabrique a déjà
» fait.-
» Enfin, un jeune Suisse, M. Muller, de Berne,
» vient d’apporter à Paris des petits vitraux faits
?» avec une grande perfection , par ub procédé
» exactement et trop complètement conformé à
» celui des Anciens , et qui appartient à la 2e.
» section de la première classe. Il consiste prin-
» cipalement, comme on s a it, à employer des
?? verres teipts à depx couches, etc. Je dis trop
» complètement, ca r ia couleur roussâfre de ces
» carnations y a été scrupuleusement conservée.
» Mais M. Muller a dû faire faire dans les verre-
» ries de France, tous les verres colorés qui lui
* étoient nécessaires, sans en excepter le beau
» verre purpurin q u i, comme je l’ai déjà dit,
» mais il faut lé répéter, avoit déjà'été fait à
» Choisy, sur lés renseignemens donnés par
* M. Pierre Robert.
» Je ne parle pas de MM. Le Gros d’Anisy,
» Muller de Slrasb ourg, Henri Ducrocqde Douai,
» Girard de Paris, etc. , et d’une multitude
» d’autres artisans, artistes ou fabricans qui ont
» présenté des essais incomplets de peinture sur
» verre, trop inférieurs à ceux que j ’ai cités,
» pour qù’on puisse s’y arrêter.
» Néanmoins, M. Le Gros f i t , en 1800, avec
» le concours de MM. Berrenot et Candel, un
» portrait sur vitre du Ier. Consul en habit rouge
» purpurin, couleur qu’il obtint avec de l’argent.
» Ce portrait n’a été vu que de peu de personnes,
» et j’en ignorois l’existence en 1802.
» Tels sont les différens progrès qu’a faits la
» peinture sur verre depuis sa réapparition en
» 1800 et 1802, et sa véritable renaissance , pre-
» mièremenl en 1811 , par M. Morlelègue, et
» secondement en 182^ et 1824, par MM. Paris
» et Robert. Tel est son état actuel en juin
» 1828. On voit qu’elle est déjà supérieure , sous
» le rapport des couleurs dé fruits, de fleurs et
» de carnation , à ce que faisoient les Anciens;
» qu’elle ne lui est pas inférieure sous le rapport
» des procédés , et sous celui des verres teints de
» toutes couleurs et de toutes les nuances, sans
» excepter le rouge-purpurin du protoxyde de
» cuivre.
» On voit que pour mériter maintenant (Vêtre
» distingué dans cet arty i l fa u t présenter des
» vitraux plus g ra n d sp lu s s o lid e sp lu s écla-
» tans et plus variés de couleurs , fa it s par des
» procédés plus économiques, plus ingénieux,
» et non moins solides que ceux que Von emploie
» actuellement. J ’ajouterai enfin, qn’aucùn des
» principaux procédés n’est un secret ; que-tout
» au plus quelques nuances de couleurs sont la
» propriété de ceux qui les ont déjà découvertes.
» Je compte décrlrè cés procédés avec quelque
» détail. »
L’empire de la mode et la manie du changement
, qui font un des caractères très-distinctifs
du goût des peuples modernes dans tous les arts
du dessin, ont porté depuis quelque temps lès
esprits à rétrograder jusque dans les siècles
d’ignorance, qui virent s’élever les monumeus
qu’on appelle gothiques. Par Une inconséquence
naturelle à cet esprit de changement qui , né
pouvant avoir aucun principe, n’adopte pas Je
bon parce qu’il est bon , mais parce qu’il sera
nouveau, on voit lès mêmes hommes qui flétrissent
dii nom dé gothique^} les idées , :les bpinioûs
oii les habitudes anciennes, tendre à rappeler
le goût d’architecture qu’on appelle ainsi, sans
penser qu’il tient à des élémens incompatibles
avec les besoins actuels, avec les ressources des
arts, et avec l’accord qui ne sauroit plus exister
entre les principes de ces arts., et le genre de
bâtisse du moyen âge.
C’est à cet*esprit insatiable de changement,
qu’on doit les essais et les tentatives qu’on voit
se reproduire , pour ramener dans l ’architecture
la pratique de la peinture sur verre y qu’on croit
ressusciter, comme si ses procédés avoienl été
pèrdus , et qu’on voudroit appliquer de nouveau
à décorer les vitraux des églises- ou des palais,
usage qui n’eut de crédit, dans ces temps anciens,
que parce qu’il n’y avoit pins d’aut-re peinture
, et parce que la construction des églises
gothiques n’olfroit presqu’aucune surface à l’art
de peindre.
Après avoir montré, dans le savant rapport de
Bt. Brongniart, que Y art de peindre sur verre 3
loin d’être perdu, sera pratiqué dès qu’on le
voudra , avec une supériorité à laquelle n’au-
voient pas pu parvenir les artistes qui ont décoré
les vitraux gothiques , il resteroit à traiter la
question de convenance sur ce sujet. C’est-à-
dire Y art de peindre, sur verre dans les fenêtres est-
il en accord avec les besoins actuels ? L’état de nos
arts et le luxe de nos édifices réclament-ils
l’emploi de ce genre de peinture ? Ce genre pour-
roit-il se reproduire et s’accréditer sans nuire à
la véritable peinture ? Cette discussion trouvera
sa place au mot V it r e (Peinture sur).
VERRERIE, s- f. Ce mot exprime deux choses
différentes; il signifie l ’art de fabriquer ou d’employer
le verre. Il signifie aussi le corps de bâtiment,
la manufacture proprement dite où l’on
fabrique le verre.
Sous ce dernier rapport, la verrerie est un bâtiment
qui se compose de plusieurs logemens,
de bûchers , de fourneaux , de salles, de galeries
, et de magasins qui servent à la fabrication
des ouvrages en verre, et aux dépôts où sont rangés
ces ouvrages.
Il y a des verreries , c’est-à-dire des fabriques
de verre, affectées spécialement aux difïérens
ouvrages, qu’on fait produire à cette matière.
Ainsi il y a telle verrerie , comme celle de Sèvres,
près Paris, où Ton ne fabrique en général que
des bouteilles. Il y en a où l’on travaille le verre
en ouvrages de luxe. Il en est où on le souffle;
il en est où on le coule. On fait ic i des vases et
objets bombés ; on fait ailleurs des vitres ou
grands carreaux , et des glaces de toutes dimensions..
VERRTER, s. m. Ouvrier qui fabrique le verre
ou qui travaille aux ouvrages de verrerie. Le
meme nom se donne au marchand qui les débile.
VERRIÈRE, s. f. {Jardinage.') Petite serre
faite de menuiserie, fermée par devant et par
dessus de châssis à verres, qu’on place dans les
jardins sur une planche de terre ou de terreau,
où l’on élève des plants délicats pour les garantir
des pluies froides et des intempéries des saisons.
VERRIN. Voyez V érin.
VERROU ou V errotjil, s. m. Pièce de menus
ouvrages en serrurerie, qu’on fait mouvoir dans
des crampons, sur une platine de tôle , soit unie ,
soit ciselée ou gravée, pour fermer une porte
quand on est dans l’intérieur d’une chambre , à
ceux qui sont au-dehors.
On distingue les verroux à grande queue , avec
bouton ou poignée tournante , pour les grandes
portes ou les fenêtrages, d’avec les yemn/.s? plus
petits qu’on nomme targettes, et qù’on attache
avec des cramponets sur des éôussons, pour les
guichets des croisées.
Les targettes sont les unes à bouton , et s’attachent
en saillie ; les autres à queue recourbée
en dedans, avec bouton , et entaillées dans letf
bat tans des volets, afin que ces volets puissent
se doubler facilement. U y a encore des verroux à
panache ; il y en a qui sont à ressort montés sur
platine.
Depuis quelque temps on a imaginé de faire
disparoître des battans des portes les différentes
sortes de verroux dont on a parlé , et qui , dans
la vé r ité , en défigurent les cômpartimens , et l’on
a trouvé le moyen de faire jouer les verroux
dans l’épaisseur' même du bois : on le fait mouvoir
par son bouton , au moyen d’une petite rainure
pratiquée sur le montant de la porte.
Des étyuiologistes prétendent que verrou vient
du latin veruculum } diminutif de vent qui signifie
dard } -broche.
VERTICAL, adj. m. On donne ce nom à tout
corps, à toute ligne perpendiculaire à l’horizon.
VERTICALEMENT, adv. Se dit de tout ce qui
se trouve placé aplomb, ou perpendiculairement
à l’horizon , comme l’e s t , par exemple , la façade
d’un bâtiment.
VESTIBULE, s. m., en latin vestibulum. Ce*
mot, qui est le même dans les deux langues,
exprima , chez les anciens Romains, sauf la forme
sans doute, à peu près la même chose qu’aujour-
d’hui.
Le vestibule êtoit chez eux, comme il est encore
dans les usages modernes, un local qui , à
l ’entrée des maisons, précédoit les différentes
pièces dont l’ensemble se composent. C’étoit ce
que les Grecs appeloient prodronïos, prothyron.
Ce local existait entre la porte-d’entrée et la voie
publique ; il étoit destiné à recevoir ceux qui