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d’un faux préjugé; mais ceux qui font les premiers à
reconnoître l ’erreur, doivent travailler à la détruire làns
aucune diflîmulation : c ’eft pourquoi nous ne fuivrons
dans l’Hiftoire Naturelle & dans la defcription des animaux
quadrupèdes que l’ordre le plus Ample & le plus
éloigné de toute diftribution méthodique ; nous commençons
par les animaux domeftiques, enfuite viendront
les animaux fauvages, & enfin les animaux étrangers.
Les motifs de cette fucceflion ont été fi bien expliqués
par M. de Buffon, qu’il fuffit de renvoyer à Ion
difeours fur la manière d’étudier & de traiter l’Hiftoirc
Naturelle (h ).
(h) Tome I , pag. 3 1 & fuiv.
H I S T O IR E
HISTOIRE NATURELLE
L e s Animaux domejiiques.
L h o m m e change 1 état naturel dés animaux en les
forçant a lui obéir, & les fàilànt lèrvir à fon ulàge :
un animal domeftique eft un efclave dont On s’amufe,
dont on le fert, dont on abule, qu’on altère,- qu’on
depayfe &. que Ion dénature, tandis que l’animal làu-
vage, n obeiflànt qu’a la Nature, ne connoît d’autres
loix que celles du befoin & de la liberté. L ’hiftoire d’un
animal fauvage eft donc bornée à un petit nombre de
faits émanés de la fimple Nature, au lieu que l’hiftoire
d un animal domeftique eft compliquée de tout ce qui
a rapport a 1 art que 1 on emploie pour l’apprivoiler ou
pour le iiibjuguer; & comme on ne fait pas allez combien
I exemple, la contrainte, la force de l’habitude peuvent
influer fur les animaux & changer leurs mouvemens,
leurs déterminations, leurs penchans, le but d’un Natu-
ralifte doit être de. les obferver aflez pour pouvoir
diftinguer les faits qui dépendent de l’inftinél, de ceux
qui ne viennent que de l’éducation ; reconnoître ce qui *
leur appartient & ce qu’ils ont emprunté, féparer cc
qu ils font de ce qu’on leur fait faire, & ne jamais confondre
l ’animal avec l’efclave, la bête de fomme avec
la créature de Dieu,
Tome I V