êtres de la Nature par la faculté qu’ils ont de fe mouvoir
& de changer de lieu; il les divife & détermine
leurs clafles par les différences qui fe trouvent entre
les parties du corps qui opèrent ce mouvement & ce
déplacement : les uns y parviennent à l’aide de leurs
pieds ou de certaines parties qui leur tiennent lieu de
pieds, d’autres ont des pieds qui leur fervent dans l’eau
comme fur la terre, & des ailes qui les tranfportent en
l ’air. Il y a des animaux qui, par le moyen de plufieurs
pieds fort courts, ou fans avoir de pieds, rampent flir la
terre ou dans l ’eau, & même dans l’eau comme fur la
terre ; il en eft qui ne changent de lieu que dans l’eau,
& qui n’ont que des nageoires; d’autres ne fe déplacent
qu’en ébranlant leur coquille; on en trouve enfin qui
ne fe meuvent qu’en un certain temps de l’année, dit
notre auteur, comme les orties de mer, les holothuries,
&c. Mais n’y en a-t-il pas aiiffi qui ne changent
jamais de lieu & qui vivent toujours fixés dans le même
endroit! ceux-là ne trouveront point de place dans la
méthode de M. Klein ; cependant ils n’en appartiennent
pas moins au règne animal, parce que le mouvement
des animaux ne fuppofe pas toujours un déplacement.
Parmi les animaux qui ne fe meuvent que fur la terre
& dans l’eau, {es uns n’ont que deux pieds, les autres
en ont quatre ou un plus grand nombre, & d’autres
n’en ont point du tout, ou au moins n’ont aucunes
parties de leur corps auxquelles on puiffe donner proprement
le nom de pieds.
Les quadrupèdes, c ’eft-à-dire, les animaux à quatre
pieds, qui pour l’ordinaire ne fe meuvent & ne fe dé*
placent que fur la terre, font divifés en deux ordres (f);
le premier renferme ceux qui ont de la corne à l ’extrémité
des pieds, & le fécond ceux qui ont des doigts(t).
Chacun de ces ordres eft foufdivifé en quatre familles ;
la première famille des quadrupèdes qui ont de la corne
à l’extrémité des pieds, comprend ceux qui n’ont la
corne que d’une feule pièce à chaque pied, ce font les
folidipèdes; la fécondé ceux qui ont la corne divifée en
deux pièces, ce font les pieds fourchus; le rhinocéros
eft dans la troifième famille, parce que la corne dp
chacun de fes pieds eft divifée en trois pièces; l’éléphant
eft dans la quatrième , il a la corne du pied
partagée en cinq pièces (u ).
(f) Les dénominations de clafle,
de genre & d’efpèce n’étant pas
en nombre fiiffilânt pour exprimer
toutes les divifions que les
méthodiltes ont été obligés de faire
pour delcendre depuis la divifion
la plus générale des clafles jusqu'aux
caractères lpécifîqùes, ils
ont imaginé une fuite plus nom-
bréitlè de dénominations, qui cor-
refpondît à la fuite détaillée de
leurs divifions : c’eft pourquoi
nous trouvons dans les métl iodes
des clafles, des ordres, des tributs,
des légions, des cohortes, des fa milles,
des genres Sc des elpèces.
Les nomenclateurs ont abufé de
la plufpart de ces noms, dont
l’acception n’a jamais eu de rapport
qu’aux hommes; ainfi on ne
peut guère les appliquer à des êtres
différens, comme des plantes, &
fur-tout des minéraux, fans tomber
dans un défaut de goût & de
précifion, qui n’e’ft point pardonnable
dans le fiècle où nous vivons.
(t) 1 Pedibus cheliferis, 2 pedibus
digitatis. Præfi de ord. Anim.
(u) 1 Monochela five onochela,
2 dichela, % trichela, 4 pentachela,
Idem.