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 ces  claffes  par  les  difïérens  alimens  qu’ils  prennent,  
 parce  que  les  uns  mangent  la  chair  des  animaux,  les  
 autres  ne  vivent  que  d ’infeétes,  ou  prennent  une  nourriture  
 mêlée  d’infeétes &  de plantes; mais ayant reconnu  
 qu’on  ne  làvoit  pas  encore  afTez  hien  quelle  étoit  la  
 nourriture  de  ces  animaux,  il  renonce  à  cette  divifion,  
 &   les  met  tous  au  rang  des  animaux  carnaçiers:  je  crois  
 que  c ’eft  avec  raifon,  au moins pour  la piulpart,  car  j ’ai  
 vu  un  Jblaireau  &  un  hériffon  manger  de  la  chair. 
 Les  animaux  carnaciers  font  diffingués  par  leur  grandeur, 
   il  y  en  a  de  grands  &  de  petits:  les  grands  font  
 de  deux  fortes ; les  uns ont la  tête  arrondie  &  le mufeau  
 court, comme le  chat, c ’ell pourquoi  on appelle le genre  
 fous  lequel  ils  font  raffemblés,  genre  de  chats,  felinum  
 genus,  il  comprend  le  lion ,  le  tigre,  le léopard,  le  loup-  
 cervier,  le  chat,  l ’ours,  & c .  les  autres  ont  la  tête  &  le   
 mufeau  alongé,  comme  le  chien,  d’où  vient  le  nom  
 de  canin  que  l ’on  a  donné  à  ce  genre , genus  caninum;  
 fes elpèces  font  le  loup,  le  chien, le  renard,  la  civette,  
 le  coati-mondi,  le  blaireau  ou  taiffon,  la  loutre,  le  veau  
 de  mer,  l ’hippopotame  ou  cheval  marin,  la  vache marine, 
   &c.  Les  petits  animaux  carnaciers ne  diffèrent pas  
 feulement  des  grands  par  leur  volume,  mais  encore  
 parce  qu’ils  ont la tête plus petite, les pattes plus  courtes,  
 &   le  corps  plus  effilé,  ce  qui  leur  donne  de  la  facilité  
 pour  fe  gliffer,  comme  des  vers,  dans  des  endroits  fort  
 étroits ;  auffi  le  nom générique  de  ces  animaux  a-t-il  été 
 dérivé  de  celui  de  ver  ou  vermine,  genus  vermineum;  
 on  l ’appelle auffi genus mujlelimum, parce  que  la  belette,  
 mujlela,  efl  l ’animal  le  plus  connu  de  ce  genre,  qui  renferme  
 auffi  l’hermine,  le  furet,  le  putoire,  la martre,  la  
 fouine  &  la  martre  zibeline, &c. 
 Les  animaux  fiffipèdes  analogues  qui  n’ont  que  deux  
 dents  incifives  à  chaque  mâchoire,  font  le  lièvre,  le  
 lapin,  le  cochon  d’Inde,  le  p o rc-épic,  le  calîor,  les  
 écureuils.,  fe  rat,  le  rat  mufqué,  le  rat  d ’eau,  la  fouris,  
 le mulot,  le  loir,  le  lérot,  la  marmotte,  &c. 
 Les  animaux  fiffipèdes  anomaux  font  le  hériffon,  le  
 tatou,  la  taupe,  la mulàraigne,  le  tamandua,  la  chauve-  
 fouris  &  le  pareffeux :  les  cinq  premiers  ont  le  mufeau  
 alongé  comme  les  chiens  ou  les  belettes,  mais  ils  en  
 diffèrent  par  la  forme  &  l’arrangement  des  dents,  le  
 tamandua n’ en  a  point,  la  chauve-fouris  &   le  pareffeux  
 ont  le  mufeau  court. 
 L e   projet  de  diflribution  méthodique  des  animaux!  
 que M.  Klein  a  publié  en  1750 ( q ) ,  a  affez  de  rapport  
 à  la méthode  de  M.  Rai,  pour  que  l ’on  rende  compte  
 de  ce  projet  immédiatement  après,  quoique  l’expofi-  
 tion  de  la  divifion  des  quadrupèdes,  que  M.  Linnæus'  
 a  donnée  dès  l’année  173 y  ( r)  >  précéder  félon  
 l ’ordre  des  dates. 
 M.  Klein  diffingue  les  animaux  de  tous  les  autres 
 (q)  Jac.  Theod.  Klein Itijl. avium prodromus,  cum proefatione de ordine  
 ammalium in genere,  Ifc.  Lubecæ,  175c,  vol.  I, in-4.0 
 (rj  Car.  Limai  Syjl.  Nat.  àfc.  Lugcluni Batavorum,  173 j,in-fbl. 
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