vant comparées à celles de derrière paroiffent, 6c font
en effet, beaucoup plus courtes alors qu’elles ne le
feront dans'la fuite, 6c d’ailleurs l’épaiffeur que le corps
acquiert, quoiqu’indépendante des proportions de l’ac-
croiffement en longueur, met cependant plus de distance
entre les pieds de derrière 6c la tête, 6c contribue
par conféquent à empêcher le cheval d’y atteindre
lorfqu’il a pris fon accroiffement.
Dans tous les animaux chaque elpèce eft variée fui-
vant les différens climats, 6c les réfultats généraux de
ces variétés forment 6c conffituent les différentes races,
dont nous ne pouvons faifir que celles qui font les plus
marquées, c’eft-à-dire, celles qui different fenfiblement
les unes des autres, en négligeant toutes les nuances
intermédiaires qui font ic i, comme en tout, infinies;
nous en avons même encore augmenté le nombre & la
confufion en favorifiint le mélange de ces races, & nous
avons, pour ainfi dire, brufqué la Nature en amenant
en ces climats des chevaux d’Afrique ou d’Afie, nous
avons rendu méconnoiflàbles les races primitives de
France en y introduifant des chevaux de tout pays, &
il ne nous relie, pour diftinguer les chevaux, que quelques
légers caraétères, produits par l’influence aétuelle
du climat : ces caraétères feroient bien plus marqués &
les différences feroient bien plus fenfibles /fi les races
de chaque climat s’y fuffent confervées fins mélange ;
les petites variétés auraient été moins nuancées, moins
nombreufes, mais il y aurait eu un certain nombre de
grandes Variétés bien caraétérifées, que tout le monde
aurait aifément diftinguées; au lieu qu’il faut de l’habitude
, 6c même une affez longue expérience, pour
connoître les chevaux des différens pays; nous n’avons
fur cela que les lumières que nous avons pu tirer des
livres des voyageurs , des ouvrages des plus habiles
écuyers, tels que M.rs de Newcallle, de Garfiult, de
la Guérinière, 6cc. & de quelques remarques que M.
de Pignerolles, écuyer du Roi, 6c chef de l’Académie
d’Angers a eu la bonté de nous communiquer.
Les chevaux Arabes font les. plus beaux que l’o.n con-
noiffe en Europe, ils font plus grands 6c plus étoffés que
les Barbes, & tout auflï bien faits ; mais comme il en vient
rarement en France, les Ecuyers n’ont pas d’obferva-
tions détaillées de leurs perfections 6c de leurs défauts.
Les chevaux Barbes font plus communs, ils ont
l’encolure longue, fine , peu chargée de crins & bien
fortie du garrot, la tête belle, petite 6c affez ordinairement
moutonnée, l ’oreille belle & bien placée, les
épaules légères & plates , le garrot mince & bien
relevé, les reins courts 6c droits, le flanc 6c les côtes
rondes fins trop de ventre, les hanches bien effacées,
la croupe le plus fouvent un peu longue & la queue
placée un peu haut, la cuiffe bien formée & rarement
plate, les jambes belles., bien faites 6c fins poil, le
nerf bien détaché, le pied bien f i i t , mais fouvent le
paturon long ; on en voit de tous poils, mais plus
communément de gris : les Barbes ont un peu de
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