perpendiculaire, on dit qu’ils font droits fur leurs jambes, & fes
maquignons les appellent chevaux huchés; ils font fujets à broncher,
à tomber & à devenir bouletés, for-tout fi on laiflè le
talon trop haut; ils font auffi plus incommodes pour le cavalier
que ceux qui font longs-jointes. Il y a des chevaux qui ont
l’un des côtés du paturon plus élevé que l’autre, c’eft un défout
léger que l’on peut corriger par la ferrur^de même que celui
qui rend le cheval droit for lès jambes. Il ne fout pas que le
poil du paturon foit hériffié, for-tout près de la couronne, on
ferait en droit de foupçonner que la gratelle forineufe, que l’on
appelle peignes, en ferait la caufe.
Lorfque la couronne eft plus élevée que le pied, c’elt une
marque que le pied eït defleché, ou quelle eft enflée : cette
partie ell fort expofée aux coups que l’on appelle des atteintes,
que le cheval reçoit d’un autre qui le foit, ou qu’il fe donne
en heurtant les pieds de derrière contre ceux de devant, ou
en fe bleflànt avec les crampons ou les clous à glace que l’on
met aux fers.
Le pied trop petit à proportion du corps eft foible & fou-
vent douloureux, & a les talons ferrés; celui qui a médiocrement
de talon & peu d’épaiflèur de pied, s’échauffe for un
chemin dur, & le cheval boite: un pied qui eft trop gros &
dont la corne du febot & la foie ont peu d’épaiflèur, eft appelé
pied grasj c’eft auffi un pied foible; les chevaux qui ont les
pieds trop grands font lourds & pefons.
La come blanche eft plus caflânte que la corne d’une autre
couleur, c’eft un défout fort incommode; on le reconnoît aife-
ment, il foffit de voir fi elle a été caflee par les clous des fers.
Les pieds cerclés font ceux dont le febot eft creufë tout autour
par des fortes de gouttières tranfverfeles : cette irrégularité dans
l’accroiflèment de la come vient de chaleur & de fechereflè
dans le pied, ce défaut rend fouvent le cheval boiteux: fi quelque
partie de la come eft entamée & emportée, il s’en forme
une nouvelle ; on appelle ce remplacement un quartier neuf ou
une avalure, parce que la nouvelle come pouffe l’ancienne en
bas; c’eft une difformité en ce que la nouvelle come eft plus
raboteufe, plus groflè & plus molle que l’ancienne.
Lorlque les quartiers font trop ferrés, que 1e febot eft trop
étroit auprès de la fente de la fourchette, que les talons font
terminés en pointe & coiés l’un contre l’autre, on dit que les
pieds font encaftelés ; les talons & les quartiers ainfi- conformés
preflènt le petit pied, c’eft-à-dire, un des os contenus dans
l’intérieur du pied, dont nous ferons mention dans la fuite, Sc
font boiter le cheval, ou au moins ils l’empêchent de marcher
à fon aifè.' Si les talons font aiongés en arrière, le pied eft trop
long & fujet à i’encaftelure, qui peut auffi produire des fèimes,
c’eft-à-dire, des fentes, qui font dans l’un des quartiers, & qui
s’étendent quelquefois depuis la couronne julqu’au bas du febot.
Les talons foibles obéiflènt fous la main, les talons bas ne font
pas aflèz épais, ces deux défauts peuvent faire boiter le cheval,
parce que les talons n’ont pas aflèz de réfiftance.
Lorlque le febot eft trop large par le bas & que les quartiers
fe jettent en dehors, on dit que le pied eft plat ; dans ce cas
la fourchette porte fur la terre, ce qui fait que le cheval boite
fouvent.
Il eft fojet à là même incommodité, & par la même caufe,
lorfque la corne de la fourchette eft trop large, ce qu’on appelle
fourchette grajfe, & ce qui arrive ordinairement lorfque les talons
font bas; la fourchette maigre, ferrée, petite & deffechée doit
faire foupçonner une encaftelure.
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