y.° Qu ’il n’eft pas vrai que l’exifîcncc de notre ame
& nous ne foient qu’un, en ce fens que l’homme foit
un être purement fpirituel, & non un compofé de
corps & d’ame : que l’exiftence de notre corps & des
autres objets extérieurs eft une vérité certaine, puifque
non feulement la Foi nous l’apprend, mais encore que
la fageffe & la bonté de Dieu ne nous permettent pas
de penfer qu’il voulût mettre les hommes dans une
illufio.n perpétuelle & générale ; que par cette raifon ,
cette étendue en longueur, largeur & profondeur (notre
corps) n’eft pas un fimple rapport de nos fens.
8.° Qu’en conféquence nous fommes très-fûrs qu’il
y a quelque chofe hors de nous; & que la croyance
que nous avons des vérités révélées, préfuppofe &
renferme l’exiftence de plufieurs objets hors de nous;
& qu’on ne peut croire que la matière ne foit qu’une
modification de notre ame, même en ce fens, que nos
fenfations exiftent véritablement, mais que les objets
qui femblent les exciter n’exiftent point réellement.
p.° Que quelle que foit la manière dont Famé verra
dans l’état où elle fe trouvera depuis fa mort jufqu’au
jugement dernier, elle fera certaine de l’exiftenee des
corps, & en particulier de celle du fien propre, dont
l’état futur l’intéreffera toujours, ainfi que l’Ecriture
nous l’apprend.
io.° Que quand j'ai dit que lame étoit impaflible
par fon effence,je n’ai prétendu dire rien autre chofe,
finon que lame par fit nature n’eft pas fufceptible des
impreffions extérieures qui pourraient la détruire ; &
je n ai pas cru que par la puifTance de Dieu elle ne
pût être fufceptible des fentimens de douleur, que la
Foi nous apprend devoir faire dans l’autre vie la peine
du péché & le tourment des médians.
Le i z mars 1751. Signé B u f fo n .
Seconde L ettre de MM. les Députés &
Syndic de la Faculté de Théologie,
à M. de Bufibn.
ÀloNSIEUR,
Nous avons reçu les explications que vous nous ave^
envoyées , des proportions que nous avions trouvé répré-
henfbles dans votre ouvrage qui a pour titre, l’Hiftoire
Naturelle ; ir après les avoir lues dans notre ajjemblèe
particulière, nous les avons préfentées à la Faculté dans
fin ajjemblèe générale du premier avril iy y 1 , pré fente
année; ir après en avoir entendu la ledure, elle les a