252 H i s t o i r e N a t u r e l l e
voix moins pleine & moins grave : orr peut diftinguec
dans tous« cinq fuJ fortes de henniffemens differens>
relatifs à différentes paffions; le henniffement d’allégreffe,
dans lequel la voix fe fait entendre affez longuement,,
monte & finit à des fons plus aigus ; le cheval rue en
meme temps, mais légèrement, & ne cherche point à
frapper; le henniffement du defir, foit d’amour,- foit
d’attachement, dans lequel le cheval ne rue point, & la
voix fe fait entendre longuement & finit par des fons
plus graves; le henniffement de la-.colère . pendant lequel
le cheval rue & frappe dangercufement ,. efl très-court
& aigu; celui de la crainte, pendant lequel il rue auffi,
n’efl guère plus, long que celui de la colère, la voix efl
grave,, rauque,femble-fortir. en. entier des.- nafeaux,,
ce henniffement efl afTez femblable au rugiffement d’un
lion ; celui de la douleur efl moins un. henniffement
qu’un gémiflement ou ronflement»d’oppreffion qui fe
fait à voix grave., & fuit les alternatives de la refpiration.
Au refie, on a remarqué que les chevaux qui hennifi-
fent le. plus fou vent, fur - tout d’allégreffe & de defir;,
font les meilleurs & les plus généreux ; les j clfèvaux
entiers ont auffi. la voix plus, forte que les hongres &
les jumens; dès la naifîànce le mâle a la voix plus forte
que la femelle; à deux ans.ou,deux ans & demi, c’eflr
à-dire,.à l’âge de puberté, la. voix des mâles & des
femelles devient plus forte & plus grave, comme dans
i ’homme & dans la piufoart des autres animaux. Lorfque
(u) Vide Cardan, de reruiu varietate, lib. VU, cag. 32.
le cheval efl paffionné d’amour, de defir, d’appétit, il
montre les dents & femble rire, il les montre auffi dans
la colère & lorfqu’il veut mordre; il tire quelquefois la
langue pour lécher, mais moins fréquemment que le
boeuf, qui lèche, beaucoup plus que le cheval, & qui
cependant efl moins fenfible aux careffes ; le cheval fe
fouvient auffi. beaucoup plus-long-temps des mauvais
traitemens, & il fe rebute bien plus aifément que le
boeuf; fon naturel ardent & courageux lui fait donner
d’abord tout ce qu’il pofsède de forces, & lorfqu’il fent
qu’on exige encore davantage,il s’indigne & refufe, au
lieu que le boeuf, qui de fà nature effilent & pareffeux,
s’excède & fe rebute moins aifément-
Le cheval dort beaucoup moins que l’homme; lorfi
qu’il fe porte bien il. ne demeure guère que deux ou
trois heures de fuite couché, il fe relève enfuite pour
manger, êc lorfqu’il a été trop fatigué il fe couche une
féconde fois.après avoir mangé, mais en tout il ne dort
guère que trois ou quatre heures en vingt-quatre; il y
a même des chevaux qui ne fe couchent jamais & qui
dorment toujours debout, ceux qui fe couchent dorment
auffi quelquefois fur leurs pieds: on a remarqué
que les hongres dormenf plus fouvent & plus long7
temps, que les chevaux entiers., i
Les quadrupèdes ne boivent pas. tous de la même
manière , quoique tous foient également obligés d’aller
chercher avec la tête la liqueur qu’ils ne peuvent faifir
autrement,, à l’exception du finge, du maki & de..
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