4 $a Histoire Naturelle
parmi les plus beaux de fon efpèce, il doit être gros,
bien fait St en bonne chair, il doit avoir l’oeil noir, le
regard fier, le front ouvert, la tête courte,, les cornes
greffes, courtes & noires, les oreilles longues & velues,
le muffle grand, le nez court & droit, le col charnu
& gros, les épaules & la poitrine larges, les reins
fermes, le dos droit, les jambes greffes & charnues,
la queue longue & bien couverte de poil, l’aiure ferme
& fûre, &: le poil rouge *. Les vaches retiennent fou-
vent dès la première, fécondé ou troifième fois, & fi-tôt
qu’elles font pleines le taureau refufe de les couvrir,
quoiqu’il y ait encore apparence de chaleur; mais ordinairement
la chaleur ceffe prefque auifi-tôt qu’elles ont
conçu, & elles refufent auffi elles-mêmes les approches
du taureau.
Les vaches font affez fujettes à avorter lorfqu’on
ne les ménage pas St qu’on les met à la charrue, au
charroi, &c. il faut même les foigner davantage & les
fuivre de plus près lorfqu’elles font pleines que dans
les autres temps, afin de les empêcher de fauter des
haies, des foffés, &c. il faut auffi les mettre dans les
pâturages les plus gras, & dans un terrein qui, fans être
trop humide St marécageux, foit cependant très-abondant
en herbe : fix femaincs ou deux mois avant qu’elles
mettent bas, on les nourrira plus largement qu’à l’ordinaire,
en leur donnant à l’étable de l’herbe pendant
l’été, St pendant l’hiver du fon le matin ou de la
* Voyez la nouvelle maifon niftitjue. Paris, 1749, 1.1, p- 29 8.
luzerne, du fiinfoin, &c. on ceffera auffi de les traire
dans ce même temps, le lait leur eft alors plus nécef-
fiire que jamais pour la nourriture de leur foetus; auffi
y a-t-il des vaches dont le lait tarit abfolument un
mois ou fix femaines avant qu’elles mettent bas, celles
qui ont du lait jufqu’aux derniers jours font les meilleures
mères & les meilleures nourrices; mais ce lait des
derniers temps eft généralement mauvais & peu abondant.
Il faut les mêmes attentions pour l’accouchement
de la vache que pour celui de la jument, & même il
paroît qu’il en faut davantage,, car la vache qui met bas
paraît être plus épuifée, plus fatiguée que la jument ;
on ne peut fe difpenfer de la mettre dans une étable
féparée, où il faut qu’elle foit chaudement & commodément
fur de fa bonne litière, & de la bien nourrir,
en lui donnant pendant dix ou douze jours de la farine
de fèves, de blé ou d’avoine, &c. délayée avec de
l’eau filée, St abondamment de la luzerne, du fainfoin
ou de bonne herbe bien mûre ; ce temps fuffit ordinairement
pour la rétablir, après quoi on la remet par
degrés à la vie commune St au pâturage, feulement
il fiut encore avoir l’attention de lui laiffer tout fon
lait pendant les deux premiers mois, le veau profitera
davantage, St d’ailleurs le lait de ces premiers temps
n’eft pas de bonne qualité.
On laide le jeune veau auprès de fi mère pendant
les cinq ou fix premiers jours , afin qü’il foit toujours
chaudement, & qu’il puiffe teter auffi fouvent qu’il en
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