le devant du bras ( H ) , mais cela ne le trouve que très-
rarement, 8c il eft plus ordinaire de voir le bas des quatre
jambes marqué de brun ou de noir en forme d’anneaux dans
quelques endroits; le dedans des oreilles, le canal, le gofier,
le poitrail, le ventre, les flancs & la face intérieure des bras
& des cuiflès font blancs dans prelque tous les ânes, de
quelque couleur qu’ils lôient, ou fi ces parties ne font pas
blanches, elles ont au moins une teinte de blanc laie ou de
couleur moins, foncée que le relie du corps; la plulpart des
ânes ont auflï un cercle blanc ou blancheâtre autour des yeux,
& le bord extérieur de ce cercle eft le plus fouvent d’une couleur
roulfeâtre qui fe délaie & s’éteint peu à peu à mefore
quelle s’éloigne du cercle blanc: les ânes bruns 8c ceux qui
font roux ont du noir fur les oreilles comme les gris, mais le
milieu de la face extérieure eft de couleur moins foncée que
le relie du corps.
Il y a lieu de croire que la couleur la plus naturelle aux
ânes eft le gris ou le gris mêlé de quelques teintes de fauve, &
que fi nous avions des ânes lâuvages, ils foroient tels que les ânes
gris que je viens de décrire, 8c que celui qui eft repréfonté dans
la planche x i, ils auraient des taches ou des bandes noires fur un
fond gris, 8c quelques teintes d’orangé: avec ces trois couleurs
on pourrait faire, comme pour le cheval, toutes les nuances 8c
toutes les teintes du poil de tous les ânes, même de ceux qui
varient le plus pour la couleur. Cette variété ferait làns doute
plus grande fi on prenoit plus de foin pour le choix des
étalons 8c pour le mélange des individus, mais ces animaux
font fort négligés, fiir-tout dans ces pays-ci ; pourvu qu’ils
marchent bien, qu’ils aient les jambes fermes 8c aflurées, 8c
qu’ils foient affez forts pour porter des fardeaux, on ne
recherche
recherche en aucune façon la couleur de leur poil, ni les
taches qui font for la couleur dominante, ni les épis qui fe
trouvent formés par un certain arrangement du poil comme
for les chevaux, cependant il y a des ânes qui ont des ballânes
auflï-bien que la pelotte ou le chanfrein blanc, mais la bande
blanche du chanfrein fe confond avec le blanc du bout du
mufeau; iis ont tous, au moins tous ceux que j’ai vus, un épi
au milieu du chanfrein, 8c j’ai trouvé auflï dans la plufpart
deux épis auprès de la crinière j derrière les oreilles, un de
chaque côté; en général le poil de l’âne eft plus dur, plus
ferme 8c plus long que celui du cheval.
On fait peu d’attention aux proportions du corps des ânes,
on ne rejette que ceux qui ont des défauts oppofés à l’ulàge
auquel ils font deftinés, encore faut-il que ces défauts foient très-
apparens, tels que font ceux des jambes mal faines ou arquées,
qui rendent l’animal foible ou fojet à trébucher, 8c du dos
concave for là longueur, qui par cette conformation de l'épine
eft moins propre à fopporter des charges que le dos convexe,
que l’on appelle dos de carpe. Comme ces animaux ne fervent
pas pour l’appareil, 8c qu’ils ne font employés pour l’ordinaire
qu’aux travaux les plus durs,- on ne s’eft pas appliqué à perpétuer
ceux qui font le mieux faits; on n’eft convenu prelque
d’aucune règle pour reconnoître ceux qui font fe mieux proportionnés
dans toutes les parties de leur corps : je ne doute
pas que les chevaux ne foient la caufe de cet oubli, 8c que
s’il n’y en avoit point, on n’eût fait autant de recherches pour
trouver quelles peuvent être la beauté 8c l’élégance de la taille
de l’âne, qu’il y en.a de faites for le cheval; car nous aurions
été obligés d’employer les ânes à prelque tous les ulàges auxquels
nous faifons fervir les chevaux. Les règles qui ont été données
Tome I V F f f