quadrupèdes: tel eft le caraCtère du cinquième ordre.
Il nous indique cinq privations, c ’eft-à-dire, cinq caractères
négatifs, & pas un feul qui foit pofitif; ces animaux
fi myftérieux pour les dents font l ’élephant, ié rhinocéros
, l’hippopotame, le cheval & le cochon ; mais il
faut remarquer que l’âne & le zèbre font des chevaux.
Enfin les animaux du fixième ordre (g) font diftin-
gués par les caractères fuivans, ils n’ont point de dents
de devant dans la mâchoire du deffus, mais ils en ont
fix ou huit dans celle de deffous, leurs pieds font terminés
par une matière de corne : les genres compris
dans cet ordre font le chameau, l’animal qui porte le
mufc, le cerf, la chèvre, la brebis & le boeuf. Le dromadaire,
le mouton du Pérou & le paco font compris
fous la dénomination de chameau ; celle de cerf s’étend
beaucoup plus loin qu’on ne le croirait, car elle fe rapporte
à la giraffe, à l’élan, au cerf, au renne, au dain
& au chevreuil; fous le nom de chèvre on trouve le
bouc, le cerf de Guinée, le chamois, le bouquetin,
les gazelles, &c.
Pour ne pas rendre l’expofition de cette méthode
trop longue & trop compliquée, je renvoie à la defcrip-
tion particulière de chaque animal pour l’examen des
caraCtères génériques & Ipécifiques. On peut voir, par
ce qui a été rapporté des principales méthodes de dif-
tribution des quadrupèdes, en quoi confifle l’art des
méthodes, & à quoi peuvent feryir ces fÿffèmes pour
(g) Pecora. ■
la vraie connoiffance des animaux. On a vu que chaque
méthodifle ne nous préfente que quelques parties de
leur corps, & qu’cn vertu de la comparaifon & de la
combinaifon qu’il fait de ces mêmes parties dans chaque
efpèce d’animal, il les approche ou il les éloigne, il
les place, il les range, il en difpofe à fon gré, l ’ordre
auquel il les foûmet n’elî déterminé que par des conventions
arbitraires, fi peu effentielles pour la phifpart,
qu elles varient, qu elles diffèrent & qu’elles changent
dans chaque méthode, de façon que les méthodifîcs
femblent fe jouer des animaux & de la Nature, au lieu
d en faire des obfervations fuivies & une étude férieufe ;
cependant il y a un préjugé qui n’eft que trop répandu
dans ce fiècle, & qui donne aux méthodes beaucoup
plus de confideration qu’elles n’en méritent: on croit
qu’elles font de vrais tableaux de la Nature, & qu’on
y voit le dénouement de fon fÿflème. Ceux qui font
domines par ce préjugé le relpeClent d’autant plus,
qu ils ont employé plus de temps dans ce genre d’étude,
& tombent dans l’illufion en fe perfuadant qu’ils con-
noiffent parfaitement les animaux, parce qu’ils favent
quelle efl la forme, le nombre & la fituation de leurs
dents, de leurs mamelles, de leurs pieds, de leurs
doigts», &c. on fe contente de cette connoiffance fuper-
ficielle, fans s inquiéter du refie de l’animal que l’on ne
peut bien connoître que par des defcriptions complètes.
Il faut que les hommes fe fuccèdent par plus d’une
génération avant que de parvenir à l’extinClion totale