greffier, & le ianglier un animal ftupide ; le portrait
qui les repréfenteroit dans cet état ferait le moins
recherché , quoique le plus néceflàire pour la vraie
eonnoiffimce du caractère de ces animaux : de même
la defcription d’un animal, vît dans l’état de repos, ne
fera intéreffante que pour ceux qui voudront étudier la
Nature, parce que cette defcription eft inféparable d’une
forte de féchereffe dans les détails, toujours déplaifante
pour ceux qui ne font flattés que de l’agrément, 6c
qui négligent leur inftruétion.
Toute defcription des parties extérieures des animaux
ne peut reffortir qu’à l’Hiftoire Naturelle; mais les def-
criptions des parties intérieures peuvent être faites dans
différentes vûe s,& appartenir à plufieurs fciences: chaque
fcience, chaque art, emploie les moyens qui lui
font propres pour parvenir à fon but; mais ces moyens
diffèrent peu dans certaines fciences, dont les objets
font analogues, telles font l’Hiftoire Naturelle & l ’Anatomie,
toutes les deux traitent de la defcription des
parties intérieures des animaux; cependant les defcrip-
tions des Naturaliftes doivent être faites différemment
de celles des Anatomiftes, parce que l’objet de l’Hiftoire
Naturelle n’efî pas précifément le même que celui de
l ’Anatomie. Mais ceci pourrait paffer pour un paradoxe,
ainfi il eft néceffaire de l ’expliquer.
Si l’on confidère l’Hiftoire Naturelle dans toute
l ’étendue que l’on pourrait donner à fa dénomination,
en la faifant paffer au - delà de fes limites ordinaires, il
d e s A n i m a u x . 127
eft certain que cette fcience comprendrait toutes les
connoiffances qui ont rapport aux animaux, aux végétaux
& aux minéraux ; & dans la feule partie qui traiterait
des animaux, on trouveroit l’anatomie, la médecine,
la chirurgie, la chymie, & tous les arts que l’on exerce
fur les animaux, ou feulement fur quelques parties des
animaux; enfin toutes ces fciences, tous ces arts, ne
feraient que des divifions d’Hiftoire Naturelle, ou pluf-
tôt une compilation de connoiffances fous le nom
d’Hiftoire Naturelle. On aurait des branches & des
rameaux fans qu’il y eût de tronc qui les foûtînt, ni de
racine qui les nourrît: une telle flippofition ferait abflirde,
auffi 1 Hiftoire Naturelle comprend-elle des connoiffances
qui n’appartiennent en propre, ni à l’anatomifte,
ni au médecin, ni au chirurgien, ni au chymifte, &c.
mais qui earaélerifent le naturalifte; c ’eft pourquoi cette
fcience eft bien diftinéle des fciences & des arts qui
en dépendent. On pourrait peut-être le prouver par
des définitions, mais comme ce genre de preuve eft
toujours équivoque, laiffons les définitions, difeutons
le fond de la fcience, & , pour en juger, prenons
1 exemple de la defcription des parties intérieures des
animaux, en tant qu’elle a rapport à l’Hiftoire Naturelle
& à 1 Anatomie, voyons en quoi ces deux fciences
diffèrent 1 une de l’autre dans des deferiptions dont le
fujet leur eft commun.
L ’anatomifte diffèque fou fujet, le naturalifte l’ob-
ferve, & tous les deux le décrivent. Je confidère ici