ceux qui reffèniblent à leur nièrea: ce grand Naturalifte n’admet
donc les mamelles dans les chevaux que comme une exception
qui n’a lieu que pour certains individus. D’après Ariftote on a
dit la même choie des folipèdes mâles en généralb; mais de tous
les auteurs qui l’ont cité, je n’en comtois point qui aient décrit
les mamelles des chevaux, qui reffèmblent â leur mère, ou
qui aient feulement défigné le lieu où elles le trouvoient, ce
qui lèmble prouver qu’aucun ne les avoit vues; par conféquent
on était en droit de croire que les chevaux n’avoient point de
mamelles, d’autant plus que l’exception que fait Ariftote, de
ceux qui reiïènrblent à leur mère, eft trop vague, & que cette
reflèmblance 11’eft pas aflèz exprimée pour qu’un tel indice pût
faire découvrir leurs mamelles; auflî netoient-elles pas connues
lorlque M. de Buffon a dit dans cet ouvrage0, que l’on fivoit
depuis Ariftote que le cheval n’avoit point de mamelles ; cela
était vrai alors, & le lèroit encore fi on ne les avoit pas vues
depuis. Il falloit, pour les trouver, être conduit par une analogie
auflî fûre que celle que l’on obferve entre certains animaux,
qui le reflèmblent à tant d’égards que l’on eft porté à
douter des différences qu’on leur attribue julqu a ce qu’on en
lôit bien certain; auflî lorlque j’ai comparé l’âne au cheval, ces
deux animaux m’ont paru avoir tant de reflèmblance l’un à
l’autre, que je crus que le cheval devoit avoir des mamelles,
parce que j’en avois vû à l’âne, & que je devois les chercher
fur le prépuce du cheval, parce que l’âne a les fiennes fur Ion
» E q u i mainmas non hahent, nifi q ui matri Jimiles prodiere. D e p a r t .
A n im . ! îb . I V, c a p 9 .
b Solidungula mafcula mammas non habent proeterea quai matribus Jîmilia
fu n t. R a i f y n o p . m e th . A n im . q u a d . & c . p a g . 6 4 »
* V o L X , p a g e 3 8 .
prépuce.
prépuce. E’tant dirigé par la pofition des mamelles de l’âne, je
regardai précilement à l’endroit où étaient celles du cheval, &
je les vis à i’inftant: fins cette induélion je ne les aurais pas
vues, car elles font fi peu apparentes qu’on pourrait ne pas les
apercevoir, quoiqu’on jetât les yeux deffùs ; e’eft pourquoi je luis
entré dans ce détail avant que de faire la deforiptioit des mamelles
du cheval. Le prépuce de cet animal forme, une forte
de bourrelet autour de l’orifice par lequel la verge fort , c’eft
fur ce bourrelet, du côté du forotum, que font placées les
mamelles ; il y en a deux ( F F ) l’une à côté de l’autre à
environ un'demi-poucede diftance; on les diftingue en ce que
la peau eft un peu élevée à l’endroit de chaque mamelle > &
qu’au milieu de cette petite élévation, qui eft circulaire & qui
a environ dix lignes de diamètre, on voit un orifice très-petit,
mais bien fenfibie iorfqu’on l’a une fois aperçu; & quoique cet
orifice, qui eft celui du mamelon, ne pénètre pas loin dans
la peau, fi on fait une incifion qui paflè dans le milieu de fi
cavité, on reconnoît de part & d’autre l’échancrure qui en fai—
foit partie : voilà ce que j’ai vû fur quelques chevaux, mais ce
n’a pas été for le plus grand nombre, car dans la plulpart de
ceux que j’ai oblërvés, je n’ai pû reconnoître aucun veftige certain
des mamelons, quoique les mamelles fuflènt bien reçoit-0
noiflàbles par leur élévation dans quelques-uns, tel que celui qui
â lèrvi de fujet pour la planche y ; mais dans les autres il n’a.
paru ni mamelles ni mamelons, il eft vrai qu’ils étaient vieux
& qu’ils avoient le prépuce flétri, ce qui pourroit faire croire
que les mamelles étaient affaiftees &, pour ainfi dire, détruites,
& quelles ne le trouvent que dans les jeunes fiijets, dont toutes,
les parties font fiines & fraîches. Ce lèroit là mon opinion, ft
je n’en étais éloigné par l’autorité d’Ariftote, qui mérite d’autaut
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