E X P O S I T I O N
D e s distributions méthodiques des Animaux
quadrupèdes.
IL faut remonter jufqu’à Ariflote pour trouver les
principes les plus généraux de la divifion des animaux;
cet auteur étoit auiïi grand Philofophe que grand
Naturalise, au fil ne doutoit-il pas qu’on ne pût employer
plufieurs caraétères qui, quoique difïérens, fufient
également bons pour diftinguer les animaux les uns
des autres, foit par leur manière de fe nourrir, foit par
leurs aétions, foit par leurs moeurs, foit par les parties
de leur corps (a ); il obferve une différence principale
entre les animaux terreftres, en ce que les uns refpi»
rent, tel efl l’homme , :tels font tous les animatix qui
ont des poumons, & que les autres ne refpirent pas,
quoiqu’ils relient fur la terre & qu’ils y vivent, ce font
les guêpes, les abeilles & tous les infeétes (b ). Il y a
des animaux qui ont des ailes, il y en a qui n’en ont
point, ceux-ci rampent, marchent ou fe traînent fc j:
la piufoart des animaux ont du fàng, mais il s’en trouve
qui n’en ont point; les uns ne rendent qu’un oeuf dont
(a) Animalium verb differentias, aut per vit as, aut per afliones, aut per
mores, aut per partes conjtitui dignum efi, Arift. hift. Anim. lib. 1, cap. 1.
(b ) Idem.
(c ) Idem,
d e s M é t h o d e s . 143
l ’animal doit fortir, notre auteur les nomme, pour cette
raifon, ovipares ; les autres produifent un foetus, c ’efl-à-
dire, un petit animal, & il les appelle vivipares (d ).
Les quadrupèdes ont les pieds faits de trois façons
différentes; il donne le nom de folipèdes à ceux qui
les ont terminés par une corne d’une feule pièce, les
pieds fourchus ont deux cornes à chaque pied, enfin les
fiffipèdes ont les pieds divifés en plufieurs doigts (e ) .
Ariflote ne donne ces divifions générales que comme
une formule qui indique les principales choie« dont il
doit traiter plus au l o n g ^ ; mais il connoiffoit trop
bien les animaux pour admettre des diflributions méthodiques,
des divifions fuivies & détaillées, en claffes
genres, efpèces, &c. s’il reconnoît des genres, ce n’eft
qu’à la façon du vulgaire, qui donne le même nom à
toutes les chofes qui parodient de même nature, comme
les oifeaux, les poiffons, &c. & il ne prétend tirer
aucun autre avantage des dénominations génériques,
que la facilité de retracer en un mot des qualités générales
que l ’on ferait obligé de détailler trop fouvent, fi
l’on n’étoit convenu de les exprimer en un feul terme (g);
fid) Hiß. Anim. lib. I, cnp. 6.
fie) De part. Anim. i. I, cap. 3.
fif) Ueec ita imprtefentiarumformula
expofiuiffe quädam preegußandi
gratia placuit, videlicet, ut quibus
de rebus traltandum, eS quatenus
ejfetperfequendum inteHigeretur. De
hUt. Anim. lib, 1, cap. 6.
fig) Qpaprapter generatimfumere
anima/ia tentandum eß, ut i vulgo
jam autore difi'mflum eß genus.avis,
pifeis, coeterorum, quoe fimgula mukis
differentiis defcribmtur. De part.
Anim. lib. 1, cap. 3. Sedfi ita eve-
niet ut fixpe de eodem dicatur affetlu
{ quoniam communis pluribus fit )