qui, bien loin d’être néceffaires, font nuifibles; il y a
un moyen facile & évident pour quiconque aura réfléchi
fur l’objet des defcriptions des animaux. On fe propofè
de faire connoître les qualités eflentielles à chaque animal
, & on ne peut y parvenir qu’en rapportant les
reffemblances & les différences principales qui font
entre les différens animaux ; il faut les comparer les
uns aux autres, pour apprendre à les diftinguer; dès-lors
on doit faire des defcriptions dont chacune puiffe être
comparée aux autres. U réfiiltera de cette comparaifon,
non feulement la connoifîànce diftinéte de chaque animal,
mais encore des connoiffances générales de tous
les animaux, qui font les principales connoiflànces que
nous puifflons tirer de l’Hiftoire Naturelle. Dès que
l ’on efl bien convaincu que les defcriptions doivent
être comparées, on ne doutera pas qu’il ne foit
abfolument néceffaire de les faire toutes fur le même
plan. Un plan de defeription efl la méthode que l’on
fe propofe de fuivre en obfèrvant les animaux; chaque
obfërvateur peut s’en faire une à fon gré, elle fera toujours
bonne fi elle efl conftamment la même dans
toutes les defcriptions , parce qu’on pourra comparer
ces defcriptions dans tous leurs points, & tirer de ces
«omparaifons des réfiiltats ; il efl vrai que ces réfultats
feront plus ou moins étendus, plus ou moins concluans,
en raifon de la fàgacité & du génie avec lefquels le plan
de la méthode aura été concerté.
En failànt toutes, nos defcriptions. fur un même plan,
nous évitons les détails fuperflus ; car quelqu’étendues
qu’elles foient, toutes les parties en feront utiles; fi
chacune de ces parties fe trouve dans toutes les defcriptions
, il réfultera quelque conféquence de la comparaifon
que l’on en fera. J ’avoue qu’il y a tels réfultats
qui font fort indifférens pour l ’avancement de nos
connoiffances, tout obfervateur intelligent les prévoit
Se les néglige ; mais s’il s’en trouve qui n’aient pas affez
de difeernement pour faire un bon choix, on ne perdra
pas tout le fruit de leurs travaux, lorfque leurs defcriptions
feront méthodiques, on fàura féparer le bon grain
de l’ivroye. C ’eft par la même raifon que les defcriptions
tronquées & imparfaites, celles qui , loin de
renfermer toutes les parties eflentielles, n’en comprennent
qu’un nombre incomplet, peuvent contribuer à
l ’avancement de la fcience, fi les mêmes parties font
rapportées dans toutes les defcriptions, & fi elles y
font décrites fur le même plan ; on peut les comparer
& achever enfiiite la defeription totale : voilà l’utilité
que l’on peut tirer des méthodes de nomenclature«’
Ces méthodes ne comprennent que la defeription de
quelques parties des productions de la Nature fur lef-
quelles elles ont été faites ; c ’eft trop peu pour les faire
connoître en entier ; mais c ’eft déjà un pas de fait,
puifque ces parties de defeription font méthodiques &
peuvent être comparées. Auffi les nomenclateurs les
moins enthoufiaftes pour le fyftème de la Nature,
conviennent-ils que le principal avantage que l’on puiffe