On diftingue trois principales fortes d’encolures mai faites,
favoir, l'encolure renverfée, i’encoiure faulfe, & l’encolure penchante;
la première eft auffi appelée encolure de cerf, parce
quelle eft dilpofée comme le cou de cet animal, elle forme
une . convexité par - devant depuis la tête ju(qu’au, poitrail ; la
£iulîè encolure, eft perpendiculaire le long du gofier ( comme'
on l’a déjà dit, dans l’hiftoire du cheval), & par dernière au
deffus du garrot il y a un enfoncement que l’on appelle le .cou
de hache; enfin les encolures penchantes font celles qui femblent
incliner en effet d’un côté ou d’un autre, parce qu’il y a près
de la crinière trop de chair qui tombe don côté.
Les greffes & larges crinières qui chargent i’encolure & la
font quelquefois pencher, font difformes & mal propres.
Lorfque le garrot eft rond & trop charnu, les épaules ne
font pas libres, 1a folle peut- tomber deflùs & y çaufer des
plaies difficiles à guérir; cependant le garrot lie doit pas être
trop élevé dans les chevaux de bât ou dans ceux qui portent
des troulfes de fourrage.
Les chevaux qui ont la pointe des épaules grolfo & ronde,
& en général lés épaules trop greffes, trop charnues, & qui
font, comme on dit en un mot, chargés d’épaulês, font pe-
fans, lûjets à broncher, & ils ne peuvent lêrvir que pour le
tirage, à moins qu’ils 11’aient les épaules mouvantes : ceux qui
ont de plus les jointures de chaque côté du poitrail greffes &
avancées, ne peuvent lêrvir qu’aux voitures, la pefanteur de
leurs épaules les rend plus forts à tirer; on dit de ces chevaux
qu’ils font larges du devant, ce qui eft fort différent d’être
ouverts du devant,. ç’eftrà-dire,, d’avoir le poitrail large; lorlqu’il
eft étroit & ferré par les épaules, au point que les jambes de
devaçt (ont fi près l’une de l’autre par le haut, que peut s’en faut
quelles ne le touchent, le cheval eft foible for le devant &
fojet à fe mêler les jambes en marchant & à tomber. On appelle
épaules chevillées celles qui paroiffent engourdies, liées & fans
mouvement; ce défaut rend fa démarche des chevaux rude &
pelante, les expofe à broncher,. & leur ruine bien-tôt les jambes;
1a pïulpart des chevaux de felie qui ont les épaules trop
décharnées, les ont ainfi chevillées; enfin certains chevaux lèvent
bien les jambes, quoiqu’ils aient les épaules chevillées, parce
que le mouvement 11e vient que du bras.
La -poitrine large Sc ouverte rend pelàns les .gros chevaux
mais ce ne feroit pas un défaut pour les chevaux fins, qui pour
fa pïulpart l’ont trop étroite. ,
Plus un cheval a les reins courts,.éeft-à-dire, le dos, mieux
il galoppe fur les.hanches, mais il ne va pas fi bien au pas, &
le centre: du mouvement fe trouvant trop près de la felle, le
cavalier en eft incommodé; fi le dos eft long, le cheval marche
plus aifément, parce qu’il a plus de liberté pour étendre les
jambes, mais auffi il a de la difficulté à galopper : lorfque fe
dos eft bas & enfoncé, on dit que le cheval eft enfellé; cette
conformation lui donne de. la légèreté & de l’avantage pour
avoir un bel avant - main, fon encolure eft relevée & fa tête
placée haut, mais il fe laffe bien-tôt, St il ne peut pas porter-
de gros fardeaux..
On appelle chevaux plats ceux dont les côtes n’ont pas alfezr.
de convexité & font ferrées & avalées-, ce défaut empêche qu’ils
ne prennent du corps, leur ventre defeend & s avale, ils font
lourds, ils ont peu d’haleine, & leur croupe 11’eft jamais belle,,
mais ils peuvent avoir les reins bons.
Lorlque le venue s’élève vers le train de derrière-, comme
-celui d’un fevrier, on dit que le cheval n’a pas de corps, oui
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