il pouvoit avoir avec les membranes entre lefquelles il eft
renfermé, ou avec la liqueur qui l’environne. Après avoir fait
ouvrir plufieurs jumens pleines, je reconnus que ni la grandeur
des hippomanès ni leur nombre n’étoient pas fixes, & que
l’on en trouvoit plufieurs dans le même fujet; que les uns
n’étoient pas plus gros que des pois, & peut-être moins, tandis
que les autres pelôient jufqu’à cinq ou fix onces, & avoient
trois ou quatre pouces de longueur, un pouce & demi ou deux
pouces de largeur, environ un demi-pouce d’épaifièur & plus,
tant pour ces dimenfions que pour le poids ; que leur fubftance
était de couleur d’olive brune & de confiftance vifqueufe, qu’ils
avoient des cavités irrégulières dans leur intérieur, fans qu’on y
pût diftinguer. aucune apparence de vaiflèaux ni d’aucune orga-
nifation d’un corps vivant. Je remarquai qu’ils étaient compoles
de couches additionnelles & que leurs, bords étaient frangés,
c’eft-à-dire, terminés par des filamens qui flottaient dans la
liqueur environnante: toutes ces remarques, jointes à celles que
je fis fur la couleur de la liqueur & fuir Ion peu de tranlparence,:
me firent juger que l’hippomanès était un fediment de cette
liqueur; il était aile de le prouver, j’en fis évaporer, & je
trouvai que la fubftance du réfidu reffembloit fi parfaitement à
celle des hippomanès, que l’on s’y lèroit trompé fi la fomle
avoit été la même; mais pour cda il auroit fallu que ce réfidu
fe fut formé de même que l’hippomanès en flottant dans la
liqueur, comme cela arrive entre les enveloppes du foetus, où
le fédiment accroît peu à peu par différentes couches, fe plie
& fè replie fer lui-même, de façon qu’il relie des cavités au
dedans, & étant déplacé par le mouvement de la mère ou dir
foetus, fes bords s’éraillent par différens chocs, ou feulement par
celui de la liqueur, il s’en détache des parcelles qui ne font pas
encore bien collées au relie de i’hippomanès; quelquefois il tient
à l’allantoïde, & il attire en dedans une petite partie de cette
membrane, de forte quelle prend la forme d’un filet qui femble
être le pédicule de l’hippomanès; mais il eft aifé de le détacher
de ce prétendu pédicule, auquel il n’eft que collé làns aucune
adhérence: voyez à la pi. v i l un gros hippomanès ( I ) qui
tient à un filet (K ) formé par l'allantoïde, & deux autres plus
petits ( L M ) qui tiennent aulîi à l’allantoïde. On a repréfenté
le plus gros (A, pl. ix,fig. i ) de grandeur naturelle avec une
portion de l’allantoïde,^B); on a ouvert ce même hippomanès
(fig. 2. ) pour faire voir l’intérieur, où on ne diftingue aucune
marque d’organilâtion ; les deux petits (fig. 3 & fig. 4 ) font auflî
de grandeur naturelle, avec des portions de l’allantoïde en forme
de pédicule (A B ). Je ne foivrai pas plus loin cette difcuffion
dont j’ai rendu compte à l’Académie Royale des Sciences *, il
me fuffit d’en avoir rappelé ici les principaux faits; d’ailleurs
il fera fait mention dans d’autres endroits de cet ouvrage, de
plufieurs matières analogues à celle de l’hippomanès, car le cheval
n’eft pas le feul animal qui en ait, j’en ai trouvé dans tous
ceux où j’ai vû une allantoïde.
Le chorion touche à la matrice par là face extérieure, celui
d’un foetus avorté quelque temps avant fon terme avoit deux
prolongemens en forme de cornes qui coirefpondoient à celles
de la matrice; ils étaient à fept ou huit pouces de diftance l’un
de l’autre, & avoient onze à douze pouces de longueur, & trois
à quatre pouces de largeur à la bafe, & ils fe terminoient en
pointe à l’extrémité; on voyoit fur ces prolongemens des rugo-
fités, ou, pour ainft dire, des plis féparés par des cavités aflèz
profondes : ces inégalités donnoient plus d’épaiflèur au chorion,
* Mémoires de l’Académie Royale des Sciences, amhs\iy^ 1 & 1752.
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