excédentes, & nous n’avons confervé que les parties
néceflàires. Divifons-le maintenant pour le confidé-
rer avec toute l’attention qu’il exige, mais divifons-le
par grandes malles; avant d’examiner en détail les parties
de la machine animale . & les fondions de chacune
de ces parties, voyons, en général le réfultat de cette
méchanique, & fans vouloir d’ahord raifonner fur les
caufes, bornons-nous à conllater les effets.
L ’animal a deux manières d’être, l’état de mouvement
&. l’état de repos, la veille & le fommeii, qui fe fuc-
‘cèdent alternativement pendant toute la vie ; dans le
premier état, tous les relforts de la machine animale font
en aélion; dans le fécond, il n’y en a qu’une partie, &
cette partie qui efl en aélion pendant le fommeii, ell
auffi en aélion pendant la veille; cette partie ell donc
d ’une nécelfité abfolue, puifque l’animal ne peut exifler
d ’aucune façon fans elle; cette partie efl indépendante
de l ’autre, puifqu’elle • agit feule; l’autre au contraire
dépend de celle-ci, puifqu’elle ne peut feule exercer
fon aélion : l ’une efl la partie fondamentale de l’économie
animale, puifqu’elle agit continuellement & fans
interruption ; l’autre efl une partie moins effentielle,
puifqu’elle n’a d’exercice que par intervalles & d’une
manière alternative.
. Cette première divifion de l’économie animale me
paroît naturelle, générale & bien fondée; l’animal qui
dort ou qui efl en repos efl une machine moins compliquée
& -plus aifée à confidérer que l’animal qui veille
SUR LA NATURE DES ANIMAUX. 7
ou qui efl en mouvement. Cette différence efl effen-
tielle, & n’efl pas un fimple'changement d’état, comme
dans un corps inanimé qui peut également & indifféremment
être en repos ou en mouvement ; car un corps
inaninié, qui efl dans l ’un ou l’autre de ces états, reliera
perpétuellement dans cet état, à moins que des forces ou.
des réfifiances étrangères ne le contraignent à en changer
; mais c’efl par fes propres forces que l’animal
change d’état; il paffe du repos à l ’aélion, & de l’aélion
au repos, naturellement & fans contrainte : le moment
de l’éveil revient auffi néceffiurement que celui du
fommeii, & tous deux arriveraient indépendamment
des caufes étrangères, puifque l’animal ne peut exifler
que pendant un certain temps dans l ’un ou dans l ’autre
état, & que la continuité non interrompue de la veille
ou du fommeii, de l’aétion ou du repos, amènerait
egalement la cefïàtion de la continuité du mouvement
vital.
Nous pouvons .donc diflinguer dans l ’économie animale
deux parties, dont fa première agit perpétuellement
fans aucune interruption, & la fécondé n’agit que par
intervalles. L aélion du coeur & des poumons dans l’animal
qui refpire, l ’aélion du' coeur dans le foetus, paroiffent
être cette première partie de l ’économie animale ; l ’ac-
tion des fens & le mouvement du corps. & des membres*,
femblent conflituer la fécondé.
. Si nous imaginions donc des êtres auxquels la Nature
a eût accordé que cette première partie de l ’économie