noeud, & pour un an de plus chacun des intervalles
entre les autres noeuds.
Le cheval mange nuit & jour, lentement, mais pref-
que continuellement; le boeuf au contraire mange vite
&. prend en aflez peu de temps toute la nourriture
qu’il lui faut, après quoi il cefle de manger & fe
couche pour ruminer: cette différence Vient de la différente
conformation de 1 eflomac de ces animaux ;■ le
boeuf, dont les deux premiers eflomacs ne forment
qu’un même fac d’une très-grande capacité, peut fans
inconvénient prendre à la fois beaucoup d herbe & le
remplir en peu de temps, pour ruminer enfuite &
digérer à loilir; le cheval, qui n’a qu un petit eflomac,
ne peut y recevoir qu’une petite quantité d herbe & le
remplir fùcceffivement à meflire qu elle s affàifle &
qu’elle parte dans les inteflins, où fe fait principalement
la décompofition de la nourriture ; car ayant obferve
dans le boeuf & dans le cheval le produit fuccertif de
la digeftion & fiir-tout la décompofition du foin, nous
avons vû dans le boeuf qu’au fortir de la partie de la
panfe, qui forme le fécond eflomac & qu’on appelle le
bonnet, il efl réduit en une efpèce de pâte verte, fem-
blable à des épinards hachés & bouillis; que c’efl fous
cette forme qu’il efl retenu & contenu dans les plis ou
livrets du troifième eflomac, qu’on appelle le feuillet ;
que la décompofition en efl entière dans le quatrième
eflomac, qu’on appelle la caillette; & que ce n’efl, pour
ï.infi dire, que le marc qui parte dans les inteflins; aa
lieu que dans le cheval le foin ne fe décompofe guère,
ni dans l’eflomac, ni dans les premiers boyaux, où il
devient feulement plus fouple & plus flexible, comme
ayant été macéré & pénétré de la liqueur aélive dont
il efl environné ; qu’il arrive au cæcum & au colon fans
grande altération; que c’efl principalement dans ces
deux inteflins, dont l’énorme capacité répond à celle
de la panfe des ruminans, que fe fait dans le cheval la
décompofition de la nourriture ; & que cette decom-
pofition n’cfl jamais auffi entière que celle qui fe fait
dans le quatrième eflomac du boeuf.
Par ces mêmes confiderations & par la feule infpec-
tion des parties, il me femble qu il efl aife de concevoir
comment fe fait la rumination, & pourquoi le
cheval ne rumine ni ne vomit, au lieu que le boeuf &
les autres animaux qui ont plufieurs eflomaes, femblent
ne digérer l’herbe qu’à mefure qu’ils ruminent. La
rumination n’efl qu’un vomiflement fans effoit, occa-
fionné par la réaélion du premier eftomac fur les ali—
mens qu’il contient. Le boeuf remplit fes deux premiers
eflomacs, c’eft-à-dire, la panfe & le bonnet, qui n’efl
qu’une portion de la panfe, tout autant qu ils peuvent
l ’être ; cette membrane tendue réagit donc alors avec
force fur l’herbe qu’elle contient, qui n efl que très-
peu mâchée , à peine hachee, Sc dont le volume
augmente beaucoup par la fermentation: fi 1 aliment
étoit liquide, cette force de contraélion le feroit paffer
dans le troifième eflomac, qui ne communique à 1 autre
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