Reprenons la claffe des animaux qui ont du fang,
c ’eft celle qui comprend les quadrupèdes; poury.arriver,
il faut la foufdivifer en • deux parties, dont la première
renferme les animaux qui refpirent par le moyen d’un
poumon, & la fécondé ceux qui ont des ouïes pour
organe de la relpiration. Parmi les premiers, les uns
ont le coeur compofé de deux ventricules, & les autres,
d’un feul: les animaux dont le coeur a deux ventricules
font vivipares ou ovipares ; les prerriiers font les quadrupèdes
vivipares & les poiflons cétacées, les féconds
font les oifeaux: les animaux qui n’ont qu’un ventricule
dans le coeur font les quadrupèdes ovipares & les
ferpens.
Après cet expofé, l’auteur confent à laiffer les cétacées
avec les poiflons, pour fe conformer, d it-il, au
préjugé du vulgaire, qui répugneroit peut-être à réunir
les cétacées avec les quadrupèdes vivipares, quoiqu’ils
n’en diffèrent qu’en ce qu’ils n’ontrni poil ni pieds,
& qu’ils vivent dans l’eau. Ce qu’il y a de vrai dans
tous ces rapports, c ’eft que les cétacées ont beaucoup
de reffemblance avec les quadrupèdes dans la
conformation intérieure, & même en quelques parties
de l ’extérieure, & qu’ils reffemblent aux autres poif-
fons par leurs nageoires, par l’élément dans lequel ils
vivent, &c. ce font des animaux qui tiennent des quadrupèdes
& des poiflons. Les méthodiftes les placeront
à leur gré dans la branche de leurs méthodes qu’ils
croiront la plus convenable ; mais les cétacées n’en
feront pour cela ni plus ni moins reffemblans aux quadrupèdes
& aux poiflons.
M. Rai, en donnant fa méthode, ne prétend pas
rejeter abfolument la divifion générale des animaux en
quadrupèdes, oifeaux, poiflons & infectes, il voudrait
feulement que l’on comprît fous le nom de quadrupèdes
toutes les bêtes terreftres, & même les ferpens,
parce qu’ils ne diffèrent des lézards & de plufieurs
autres, qu’en ce- qu’ils n’ont point de pieds. Cette
divifion générale eft aufli bonne qu’une autre, quoique
les ferpens n’aient point de pieds; ils n’en ont point
non plus dans la méthode de M. Rai, qui les met
avec les quadrupèdes ovipares. L ’inconvénient qu’il y
aurait à mêler les vivipares avec les ovipares, en divi—
fant les animaux en quadrupèdes, oifeaux, poiflons &
infeéles, ne me paroît pas plus grand que celui que
l’on pourrait trouver à laiffer, comme fait M. Rai, la
vipère, qui nM p i i | eft vivipare, avec les autres ferpens
qui font ovipares: toute diftribution méthodique
en Hiftoire Naturelle a fes défauts, il ne s’agit que
du plus ou du moins. La divifion des animaux en animaux
terreftres, aquatiques & en amphibies, paroît à
notre auteur être peu conforme à la Nature & à la
raifon : cela peut être, & perfonne ne doit en être
furpris, puifque toutes les méthodes en ce genre font
des conventions arbitraires, qui ne dépendent ni de la
Nature ni de la raifon, mais de la commodité & de la
volonté des méthodiftes. Cette divifion en trois claflcs