des autres qui en font voifines; mais plus on s’éloigne*
dé ce centre, plus les différences deviennent confi-
dérables", & c’eft aux extrémités, où elles font les plus-
grandes ; & lorfque dans ce centre meme il fe trouve-
quelque différence, l’animal eft alors infiniment plus-
différent de l’homme, il eft, pour âinfi dire, d’une-
autre nature, St n’a rien de commun avec les efpèces-
tfanimaux que nous eonfidérons. Dans la plufpart des-
Infeéles, par exemple, l’organifation de cette principale
partie de l ’économie animale eft fingulière; au lieu-
de coeur & de poumons on y trouve des parties qui-
fervent de même aux fondions vitales, & que par cette-
raifon l’on a regardé comme analogues à ces vifoères,
mais qui réellement en font très-différentes, tant par la-
ftruclure que par le réfuitat de- leur aêtion : aulfi les-
I'nfedes diffèrent-ils, autant qu’il eft poftîWe, de l’homme
& des autres animaux. Une légère différence dans ce>
centre de l’économie animale eft toujours accompagnée-
d une différence infiniment plus grande dans les parties
extérieures. La tortue, dont fe coeur eft fingulièrcment-
conformé , eft aulfi un animal-extraordinaire, qui ne
reffemble à aucun autre animal.
Que l’on confidère l’homme, les animaux quadrupèdes,
les oifeaux, les cétacées-, les poiffons-, lés-amphibies,
les reptiles; quelle prodigieufe variété dans
la figure, dans la proportion de leur corps;, dans
le nombre & dans la pofition de leurs membres, dans
fa- fitbftance de leur chair , de. leurs os , de leurs
SUR LA NATURE DES ANIMAUX. 13,
tégumens ! Les quadrupèdes ont affez généralement
des queues,. des cornes, & toutes les extrémités du
corps différentes de celles de l’homme: les cétacées
vivent dans un autre élément, & quoiqu’ils fe multiplient
par une voie de génération femblable à celle des
quadrupèdes, ils^n font très -différens par la forme,,
n’ayant point d’extrémités inférieures : les oifeaux fem-
blent en différer, encore plus par leur bec,.leurs plumes,
leur v o l„& leur génération par des oeufs-: les poiffons
Sl les amphibies font encore plus éloignés de la forme
humaine : les reptiles n’ont point de membres.. On.
trouve donc la. plus grande diverfité dans toute l’enveloppe
extérieure, tous ont au contraire à peu près la,
même conformation intérieure; il ont tous un coeur,
un foie, un eftomac,des inteftins, des organes pour,
la génération : ces parties doivent donc être regardées
comme les plus effentieJles à l’économie animale, puif-
qu’elles font de toutes les plus confiantes &. les moins
fujettes à la variété.
Mais on doit obfcrvcr que dans l ’enveloppe même il y,
a auffi des parties plus confiantes les unes que les autres
les fens, fur-tout certains fens , ne manquent à aucuns
de ces animaux. Nous avons expliqué dans l’article des
fens (Vol. ut.) quelle peut être, leur efpèce de toucher :
nous ne lavons pas de quelle nature eft leur odorat Scieur
goût, mais nous fommes affurés qu’ils ont tous le
fens de la vue, & peut-être auffi celui de l’ouïe. Les
fons peuvent donc être regardés.comme une autre partie
JB iij.