D E S C R I P T I O N
D U C H E V A L _
DE tous les animaux que nous avons à décrire, le Cheval'
eft le mieux connu, foit pour les parties extérieures de
•fon corps, foit pour celles de l’intérieur; il reçoit auffi de l’homme
la plus belle éducation, tous lès mouvemens, toutes lès aliures-
font dirigés par un art qui a lès principes. C’eft au manège
qu’il faut voir tout ce que l’on fait apprendre aux chevaux à force
d’habitude, tout ce qu’on leur fait faire à l’aide du mors Sc de
l’éperon, &c. cet art, qui n’eft pas dédaigné par les Princes &
par les Rois, met le cheval dans une carrière glorieufe: c’eft là
que l’on donne de la noblelîè à fon port, & de l’agrément à.
fon maintien, on met à l’épreuve toutes lès forces Sc toute là.
légèreté, on le livre à là plus grande vîteffè, on. augmente fon :
ardeur, on anime, fon courage, enfin on éprouve là confiance,
on cultive la docilité, Sc on emploie- toutes les relfources de-
fon inftinéh La fcience dont l’objet eft d’affermir ou de rétablir
la lânté, d’éloigner la mort Sc-de conferver la vie de l’homme,
la Médecine, n’exclud point le cheval dans la.recherche de
lès connoiflànces & dans l’adminiftratipn de. lès remèdes ; auffi
s’eft-il formé un art 'dans lequel on lè propole de prévenir les
maladies des chevaux, de les reconnoître, de. les juger & de
les guérir, & de déterminer les opérations que ion doit faire
for les différentes parties du cheval lorfqu’elles font affligées *;
ce même art s’étend à tous les befoins des chevaux, ceux
qui l’exercent lè dévouent à leur lèrvice ; enfin ces animaux.
* Medetinâ veterinaria,
trouvent dans les haras des foins particuliers & continuels pour
la conlervation & la propagation de leur efpèce; & même ces
foins influent fur eux avant qu’ils exiftent, car on contribue à
la perfection de leur être par le choix du mâle & de' la femelle
qui doivent les engendrer; en combinant les qualités, de l’étalon
& de là jument on a fû prévoir le réfultat de leur mélange,
Sc perpétuer la force Sc la beauté des chevaux, & la finelîè de
leur inftinét.
En failànt tant de recherches Sc d’oblèrvations for lés chevaux,
on,a formé, pour ainfi dire, un langage particulier, dont les
termes font affeélés aux arts qui concernent ces animaux;
.ainfi on ne pourroit pas décrire le cheval d’une manière fatif
faifànte, fi on ne commençoit par donner l’intelligence de ces
termes, en expliquant les dénominations des différentes parties
de fon corps, Sc en énonçant leurs perfeélions ou leurs défauts,
avant que de faire la defcription de cet animai, tant à 1 extérieur
quà l’intérieur. Cette explication préliminaire eft d’autant plus
néceflâire, que la plufpart de ces termes ferviront à la defcription
de plufieurs autres animaux ; car on verra dans la foite, qu’en
les confidérant tous par rapport à leurs différences ou à leurs
a'eflèmblances avec le corps humain, il fe trouve que le cheval
•& les autres folipèdes font ceux qui en diffèrent le plus, comme
le finge Sc les autres animaux à cinq doigts font ceux qui y
reflèmblent le plus. Le cheval Sc le finge feront donc les deux
extrêmes dans 1a comparaifon que. nous ferons des animaux;
auffi nous commençons par l’hiftoire naturelle du cheval, Sc
nous finirons par celle du finge, nous comparerons chaque
animal au cheval ou au finge, félon qu’ils reffèmbieront plus à
lun ou à l’autre, Sc nous emploierons .dans le premier cas les
termes ufités pour le cheval, Sc dans le fecond ceux qui font
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