cylindrique, tend par fon renflement à occuper le plus-
d’efpace poflible dans un efpace donné, elles deviennent
donc toutes néceffairement hexagones par la com-
preilîon réciproque. Chaque abeille cherche à occuper
de même le plus d’efpace poflible dans un efpace donné,
il eft donc néceflaire aufli, puifque le corps des abeilles
eft cylindrique, que leurs cellules foient hexagones-, par
la même raifon des obftacles réciproques.
On donne plus d’efprit aux mouches dont les ouvrages
font les plus réguliers; les abeilles font, dit-on, plus ingé-
nieufes que les guêpes, que les frelons, &c. qui lavent
aufli l'architeCture, mais dont les conflruétions font plus
groflières & plus irrégulières que celles des abeilles : on
ne veut pas voir, ou l’on ne fe doute pas que cette
régularité, ^)lus ou moins grande, dépend uniquement
du nombre & de la figure, & nullement de l’intelligence
de ces petites bêtes; plus elles font nombreufes, plus
il y a de forces qui agiffent également & qui s’oppofent
de même, plus il y a par conféquent de contrainte
méchanique, de régularité forcée & de perfection apparente
dans leurs productions.
Les animaux qui reffemblent le plus à l’homme parleur
figure & par leur organifàtion, feront donc, malgré
les apologiftes des infeCtes, maintenus, dans la pofîeflion
où ils étoient, d’être fupérieurs à tous les autres pour
les qualités intérieures; & quoiqu’elles foient infiniment
différentes de celles.de l ’homme, qu’elles ne foient,
comme nous, l’ayons prouvé, que des réfultats de
l ’exercice & de l’expérience du fentiment, ces animaux
font par ces facultés mêmes fort fupérieurs aux infeCtes ;
& comme tout fe fait & que tout eft par nuance dans
la Nature, on peut établir une échelle pour juger des
degrés des qualités intrinsèques de chaque animal,
en prenant pour premier terme la partie matérielle de
l’homme , & plaçant fucceflivement les animaux à différentes
diflances, félon qu’en effet ils en approchent
ou s’en éloignent davantage, tantpar la forme extérieure,
que par l’organifation intérieure; en forte que le Ange,
le chien, l’éléphant & les autres quadrupèdes feront au.
premier rang; les cétacées qui, comme les quadrupèdes
& l’homme, ont de la chair & du fàng, qui.font comme
eux vivipares; feront au fécond, les oifeaux au troifième,
parce qu’à tout prendre, ils diffèrent de l ’homme plus
que les cétacées & que les quadrupèdes ; & s’il n’y
avoit pas des êtres qui, comme les huîtres ou les polypes,
femblent en différer autant qu’il eft poflible, les infeCtes
feroient avec raifon les bêtes du dernier rang..
Mais fi les animaux font dépourvus d’entendement,
d efprit & de mémoire, s’ils font privés de toute intelligence,
fi toutes leurs facultés dépendent de leurs fens,
s ils font bornés à l’exercice & à l’expérience du fentiment
feul, d’où peut venir cette efpèce de prévoyance
qu’on remarque dans quelques-uns d’entr’eux! le feul
fentiment peut-il faire qu’ils ramaffent des.vivres pendant
1 ete pour fubfifter pendant l’hiver ! ceci ne fuppofe-t-il
pas,une comparaifon des temps, une notion de l’avenir
N iij.