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J e déclare,
i.° Que je n’ai eu aucune intention de contredire
le texte de l'Ecriture ; que je crois très-fermement tout
ce qui y eft rapporté fur la création, foit pour l’ordre
des temps, foit pour les circonftances des faits ; & que
j’abandonne ce qui, dans mon livre, regarde la formation
de la terre, & en général tout ce qui pourrait être
contraire à la narration de Moïfe, n ayant prefente mon
hypothèfe fur la formation des planètes que comme
une pure fùppofition philofophique.
z.° Que par rapport à cette exprelfion, le mot de
vérité ne fa it naître qu’une idée vague, je n’ai entendu
que ce qu’on entend dans les ecoles par idee générique,
qui n’exilte point en foi-meme, mais feulement
dans les efpèces dans lefqueiles elle a une exiftence
réelle ; & par conféquent il y a réellement des vérités
certaines en elles-memes, comme je 1 explique dans
l’article fuivant.
, ° Qu’outre les vérités de conféquence & de fup-
pofition, il y a des premiers principes abfolument vrais
St certains dans tous les cas, St indépendamment de
toutes les fuppofitions, & que ces conféquences déduites
avec évidence de ces principes, ne font pas
des vérités arbitraires , mais des vérités éternelles St
évidentes ; n’ayant uniquement entendu par vérités de
définitions que les feules vérités mathématiques.
> ° Qu’il y a de ces principes éyidens & de ces
xn;
conféquences évidentes dans plufieurs fciences, St fur-
tout dans la métaphyfique St la morale ; que tels font en
particulier dans la métaphyfique l’exiftencc de Dieu,
fes principaux attributs, 1 exiftence, la fpiritualite St
l’immortalité de notre ame; St dans la morale, l’obligation
de rendre un culte a Dieu , & a un chacun ce
qui lui eft dû, & en conféquence qu’on eft obligé
d’éviter le larcin, l’homicide & les autres aétions que
la raifon condamne.
c.° Que les objets de notre Foi font très-certains,
fans être évidens; St que Dieu qui les a révélés, St que
la raifon même m’apprend ne pouvoir me tromper,
m’en garantit la vérité St la certitude ; que ces objets
font pour moi des vérités du premier ordre, foit qu’ils
regardent le dogme, foit qu’ils regardent la pratique
dans la morale ; ordre de vérités dont j ai dit expref-
fément que je ne parlerais point, parce que mon fujet
ne le demancloit pas.
6.° Que quand j ’ai dit que les vérités de la morale
n’ont pour objet St pour fin que des convenances St
des probabilités, je n’ai jamais voulu parler des vérités
'réelles, telles que font non-feulement les préceptes de
la Loi divine, mais encore ceux qui appartiennent a la
Loi naturelle ; St que je n’entends par vérités arbitraires
en fait de morale, que les loix qui dépendent de la
volonté des hommes St qui font différentes dans diffe-
rens pays, St par rapporta la conftitution des differens
états.