par fa reffemblance fingulière & prefque complette
qu’on y trouve : en effe t, prenez fe fquelette de
l'homme, inclinez les os du balfin, accourcilfez les
os des cuilTes, des jambes & des bras, alongez ceux
des pieds & des mains, foudez enfemble les phalanges,
alongez les mâchoires en raccourciffant l’os frontal,
& enfin alongez auffi l’épine du dos, ce fquelette
celfera de repréfenter la dépouille d’un homme, & fera
le fquelette d’un cheval; car on peut aifément fuppofer
qu’en alongeant l’épine du dos & les mâchoires, on
augmente en même temps le nombre des vertèbres,
des côtes & des dents, & ce n’eft en effet que par
le nombre de ces os, qu’on peut regarder comme
acceffoires, & par l’alongement, Je raccourciffement
ou la jonétion des autres, que la charpente du corps
de cet animal diffère de la charpente du corps humain.
.On vient de voir, dans la defcription du cheval, ces
faits trop bien établis pour pouvoir en douter; mais,
pour finvre ces rapports encore plus loin, que l’on
confidère féparément quelques parties effentieiles à la
forme, les côtes, par exemple, on les trouvera dans
l’homme, dans tous les quadrupèdes, dans les oifeaux,
dans les poiffons, & on en fuivra les vertiges jufque
dans la tortue, où elles paroiffent encore deffinées par 1rs filions qui font fous fon écaille; que l’on confidère,
comme l’a remarqué M. Daitbenton, que le pied d’un
cheval, en apparence fi différent de la main de l’homme,
eft cependant compofé des mêmes os, & que nous
avons à l’extrémité de chacun de nos doigts, le même
offelet en fer à cheval qui termine le pied de cet animal
; & l’on jugera fi cette reffemblance cachée n’eft
pas plus merveilleufe que les différences apparentes,
fi cette conformité confiante & ce deffein fuivi de
l’homme aux quadrupèdes, des quadrupèdes aux cétacés,
des cétacés aux oifeaux, des oifeaux aux reptiles,
des reptiles aux poiffons, &c. dans lefquels les parties
effentieiles, comme le coeur, les inteftins, l’épine du
dos, les fens, &c. fe trouvent toujours, ne femblent
pas indiquer qu’en créant les animaux, l ’E'tre fuprême
n’a voulu employer qu’une idée, & la varier en même
temps de toutes les manières poflibles, afin que
l’homme put admirer également, & la magnificence
de l’exécution, & la fimplicité du deffein.
Dans ce point de vue, non feulement l’âne & le
cheval, mais même l’homme, le finge, les quadrupèdes
& tous les animaux, pourraient être regardé^
comme ne faifànt que la même famille • mais en doit-on
conclurre que dans cette grande & nombreuse famille,
que Dieu feul a conçue & tirée du néant, il y ait
d’autres petites familles projetées par la Nature & produites
par le temps, dont les unes ne feraient compo-t
fées que de deux individus, comme le chevaf& l’âne,
d’autres de plufieurs individus, comme.,celle de la
belette, de la martre, du furet, de la fouine, &c. & de
même, que dans les. végétaux il y ait des familles de
■ dix, vingt, trente, &c. plantes! Si ces familles exiftoient
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