il n’en eft que plus gros, plus maflif, plus pelant 6L
plus propre à l’ouvrage auquel on le deftine; il devient
auffi plus traitable, plus patient, plus docile & moins
incommode aux autres : un troupeau de taureaux ne
ferait qu’une troupe effrénée que l’homme ne pourrait
ni dompter , ni conduira
La manière dont fe fait cette opération- eft aftez:
connue des gens de la campagne, cependant il y a fur
cela des- ufages très-différensr dont ôn n’a peutrêtre
pas aftez obfervé les différens effets; en général l’âge-
ie plus convenable à la caftration eft l ’âge qui précède-
immédiatement la puberté, pour le boeuf c’eft dix-huit
mois ou deux ans, ceux qu’on y foumet plus tôt périf-
fèntprefque tous; cependant les jeunes veaux auxquels»
on ôte les tefticules quelque temps après, leur naif-
fmce , & qui furvivent à cette opération fi dangereufe
à cet âge, deviennent des boeufs plus grands, plus gros,
plus gras que- ceux auxquels on ne fait la caftration qu’à
deux,, trois ou quatre ans; mais ceux-ci paroiflent
eonferver plus de courage & d’aélivité, & ceux qui ne
k fubiffent qu’à l’âge de fix, fept ou huit ans ne perdent
prefque rien des autres qualités du sèxe mafculin,,
ils font plus impétueux, plus indociles que les autres»
boeufs, & dans le temps de la chaleur des femelles ils.
cherchent encore à s’en approcher, mais il faut avoir
foin de les en écarter; l ’accouplement, & même le
feul attouchement du boeuf, fait naître à la vulve de la.
vache des elpèces de carnofités ou de verrues, qu’il faut
détruire & guérir en y appliquant un feT rouge ; ce
mal peut provenir de ce que ces boeufs, qu’on n’a que
bijlournés, c’eft-à-dire, auxquels on a feulement comprimé
les tefticules, & ferré & tordu les vaiffeaux qui
y aboutiffent, ne Liftent pas de répandre une liqueur
apparemment à demi purulente, & qui peut caufer des
ulcères à la vulve de la vache, lefqueis dégénèrent
enfuite-en carnofités.
Le printemps eft la fàifon où les vaches font le plus
communément en chaleur; la plufpart dans ce pays-ci
reçoivent le taureau & deviennent pleines depuis le iy
avril jufqu’au 15 juillet, mais il ne laifte pas d’y en
avoir beaucoup dont la chaleur eft plus tardive, &
d ’autres dont la chaleur eft plus précoce; elles portent
neuf mois , & mettent bas au commencement du
dixième; on a donc des veaux en quantité depuis le
1 y janvier jufqu’au 1 y avril, on en a auffi pendant tout
l ’été aftez abondamment, & l ’automne eft le temps
où ils font le plus rares. Les lignes de la chaleur de
la vache ne font point équivoques, elle mugit alors
très-fréquemment & plus violemment que dans les
autres temps, elle faute fur les vaches, fur les boeufs,
& même fur les taureaux, la vulve eft gonflée & proéminente
au dehors; il faut profiter du temps de cette
forte chaleur pour lui donner le taureau, fi on laiffbit
diminuer cette ardeur, la vache ne retiendrait pas àufli
fûrement.
• Le taureau doit être choifi, comme le cheval étalon,
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