h nature des animaux, comparer leur organifation, étudier
l’économie animale en général, afin d’en faire des
applications particulières, d’en faifir les reffemblances,
rapprocher les différences, & de la réunion de ces
combinaifons tirer afTez de lumières pour diftinguer nettement
les principaux effets de la méchanique vivante,
& nous conduire à la fcience importante dont l’homme
même eft l’objet!
Commençons par Amplifier les chofes, refferrons
l’étendue de notre fujet, qui d’abord paroît immenfe,
& tâchons de le réduire à fes juftes limites. Les propriétés
qui appartiennent à l’animal, parce qu elles
appartiennent à toute matière, ne doivent point être
ici confidérées, du moins d’une manière abfolue *. Le
corps de l’animal eft étendu, pefant, impénétrable, figuré,
capable d’être mis en mouvement, ou contraint de
demeurer en repos par l’aéfion ou par la réfiftance des
corps étrangers; toutes ces propriétés qui lui font communes
avec le refte de la matière, ne font pas celles
qui caraétérifent la nature des animaux, & ne doivent
être employées que d’une maniéré relative, en comparant,
par exemple, la grandeur, le poids, la figure, &c.
d’un animal, avec la grandeur, le poids, la figure, &c.
d ’un autre animal.
D e même nous devons féparer de la nature particulière
des animaux les facultés qui fiant communes à l’animal
* Voyez ce que j’en ai dit au commencement du premier chapitre
du fécond volinue de cette Hiftoire Naturelle.
SUR LA NATURE DES ANIMAUX. 5
& au végétal: tous deux fe nourriffent, fe développent
& fe reproduifent; nous ne devons donc pas comprendre
dans l’économie animale, proprement dite, ces
facultés qui appartiennent auffi au végétal, & c ’eft par
cette raifon que nous avons traité de la nutrition, du
développement, de la reproduction, & même de la
génération des animaux, avant que d’avoir traité de ce
qui appartient en propre à l’animal, ou pluftôt de ce
qui n’appartient qu’à lui.
Enfuite , .comme on comprend dans la claffe des
animaux plufieurs êtres animés dont l’organîfation eft
très-différente de la nôtre & deaelle des animaux dont
le corps eft à peu près compofé comme le nôtre, nous
devons éloigner de nos confidérations cette efpèce de
nature animale particulière, & ne nous attacher qu’à
celle des animaux qui nous reffemblent le plus; l’économie
animale d’une huître, par exemple, ne doit pas
faire partie de celle dont nous avons à traiter.
Mais comme l’homme n’eft pas .un fimple animal,
comme fa nature eft Supérieure à celle des animaux,
nous devons nous attacher à démontrer la caufe de
cette fupériorité, & établir, par des preuves claires &
folides, le degré précis de cette infériorité de la nature
des animaux, afin de diftinguer ce qui n’appartient qu’à
l’homme, de ce qui lui appartient en commun avec
l ’animal.
Pour mieux voir notre objet, nous venons de le circonfcrire,
nous en avons, retranché toutes les. extrémités
A iij.