2 ,92 D e s c r i p t i o n
Lorfque la foie eft trop mince, elle eft aifément foulée,'
iorfqu elle eft trop haute & qu’elle déborde for la corne, c’eft-
à-dire, lorfque le deflous du pied n’eft pas creux,' on dit que
le cheval a le pied comble, il marche foi- la foie, ainfi il doit fe
bleftèr & boiter; les chevaux qui ont les pieds ainfi conformés
ne peuvent fervir que pour la charrue.
| Ce qui a été dit par rapport au canon, au boulet, au paturon,
a la couronne & au pied des jambes de devant, fervira
pour les mêmes parties des jambes de derrière; il ne refte done
qu’à parler de la cuiflè & du jarret.
Les cuiflès maigres, qui n’ont pas le gros de la cuiflè bien
exprimé, dénotent de la fcibieflè dans le train de derrière; lorfque
les cuiflès ne font pas ouvertes en dedans, c’eft- à-dire,,
iorfqu’elles font trop près l’une de l’autre., on dit que le cheval-
eft mal gigote', c’eft un figne de foiblefiè..
Les petits, jarrets font foibles ; on appelle jarrets- gras■ ceux
qui 11e font pas aflèz décharnés, ce défaut les rend foîets à plu-
fieurs maladies, qui font la eaufe des maux de jambes; lorfque
les jarrets font trop près l’un de l’autre, on dit que le cheval
eft crochu ou jarte, ou qu’il eft clos du derrière, dans ce cas il
eft foible du train de derrière, cependant il peut avoir aflèz de:
reins; fi le. boulet, au lieu detre à plomb fous le jarret, comme
il doit etre naturellement, fe trouve pôle, en avant, c’eft-à-dire,.
fi le bas des jambes de derrière eft trop en devant, le cheval,
paflè aulfi pour être crochu; lorfque les jarrets font trop tournés
en dehors, ils empêchent le cheval de s’aflèoir fur les hanches,
ceft-a-dire, davoir la croupe plus baflè que les épaules; les
jarrets qui lè. jettent en dehors lorfque le cheval marche,- & que
l.on appelle pour cette raifon jarrets mous, affoibliflènt toujours
le. train de. derrière.; lorfque le boulet avance de. façon, que le.
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cheval n’appuie que for la pince, on l’appelle rampiti ou juche';
ce défaut augmente avec l’âgé, <& n’eft indifférent que iorfqu’il
vient de naiflance, & qu’il eft, pour ainfi dire, naturel.
If faut confidérer les jambes les unes par rapport aux autres,
lorfque le cheval eft arrêté & en repos, pour lavoir fi leur pofition
n’eft pas défeétueufe, car celles de devant peuvent être trop ferrées
par le haut, ce qui rend la démarche difficile, les jambes fe
touchant fouvent iorfqu’elies font en mouvement, le cheval peut
culbuter. Si les pieds de derrière font pôles trop en avant fous
le ventre, cette attitude prouve qué le cheval eft bien fatigué,
il tâche de diminuer le poids qui porte for fes jambes de devant
en avançant celles de derrière fous le corps autant qu’il eft
polfible; lorfque les pieds de derrière font au contraire pôles
en arrière, de forte que l’origine de la queue ne fe trouve pas
perpendiculairement au deffus des jarrets, mais plus en avant,
quoique cette fituation- foit mauvaife à l’oeil, elle n’eft pas fort
nuifible aux chevaux, ils peuvent feulement avoir les hanches:
trop longues, ce défaut ne les empêche pas dê bien aller au
pas, mais le train de derrière eft piuftôt ruiné que dans un-
cheval différemment conformé : ceux qui n’ont pas le jarret
reculé en arrière, comme il doit l’être naturellement,' & dont-
les hanches, les jarrets & les jambes foi vent une même direction
en ligne droite, ne marchent que difficilement au pas ; file
boulet eft làiilant en avant comme s’il était déboité, c’eft
encore une mauvaife pofition ; les chevaux qui pofent leurs-
pieds for la pince, au lieu detre pofés plats, font mal fitués,
& s’ils tournent en dehors les pieds de derrière, ils n’ont point
de force dans les hanches en defeendant, & ne peuvent reculer-
qu’à peine.
Les chevaux qui, étant arrêtés, meuvent alternativement leurs.-
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