de l’embryon & de fes enveloppes, &c. Il ne fera pas
fait mention de mufcles, d’artères, de veines ni de
nerfs, &c. parce que j ’ai cru que les lumières que
l ’on pourrait tirer de la defcriptiôn de ces parties,
n’influeraient pas autant fur les connoiffances de l’économie
animale, que les réflîltats que produira la com-
paraifon des vifcères & des os.
Le plan de ces defcriptions eft le même pour tous
les animaux, de forte que la defcriptiôn de la fouriseft
auffi étendue que celle du cheval, parce qu’en/ effet le
corps de fa Iburis eft compofé d’à peu près autant de
vifcères & d’os que celui du cheval, & qu’il faut Jes
comparer tous les uns avec les autres. J’ai obfervé à
l ’extérieur & à l’intérieur tous les animaux du pays, &
ceux que j ’ai pu avoir des pays étrangers; j’ai examiné
le mâle, la femelle & l’embryon toutes les fois que j ’ai
pû les avoir; j’ai répété mes obfervations fur plufietirs
individus de chaque eipèce, pour diftinguer ce qui eft
d’une nature confiante & ce qui n’eft que variété; mais
il y a plufieurs animaux étrangers qu’il ne m’a pas été
poftible d’obfèrver, à me'fùre qu’il en viendra je pourrai
augmenter le corps d ’obfervations que je donne au
public. J ’efpère auffi qu’il fè trouvera des Médecins,
des Chirurgiens & des Naturaliftes dans nos colonies
& dans les pays étrangers, qui voudront bien concourir
a la perfeétion de cet ouvrage, en décrivant les animaux
qu’ils feront à portée d’obfèrver, & enfe conformant
au plan de nos defcriptions.
Ta plupart des hommes ont, pour les diffeélions
des cadavres, & pour les defcriptions des-parties intérieures
des animaux, une répugnance naturelle, cependant
on gagne beaucoup à la fùrmonter; j ’en aurais
eu moi-même autant qu’un autre pour ce genre de
travail, fi je n’avois été fbûtenu contre le dégoût qui
l’accompagne néceflairement, par le plaifir de voir chaque
jour des chofes nouvelles. En ouvrant un animal
que l’on n’a pas encore obfervé, on découvre, pour
ainfi dire, un pays nouveau, & on a, pour le recon-
noître , tout l’empreffement que pourrait avoir un
voyageur pour voir une ville qu’il ferait allé chercher
au bout du monde. Le Naturalifte eft fujet, comme le
voyageur, à s’égarer dans le pays où il eft nouvellement
arrivé; le premier animal que l ’on ouvre ne fiiffit
pas pour une defcriptiôn ; cette première infpeétion
n’eft qu’un coup d’oeil incertain , fcuveot jeté au
hafàrd, & toujours fautif: on ne remarque d’abord que
les objets principaux, & un moment après qu’on les a
aperçus, tout eft déjà dérangé, déplacé & en defbrdre,
on a pris tout au plus quelques connoiffances générales;
mais forfqu’on ouvre le fécond ou le troifième animal
de la même efjjèce, on fè trouve en pays allez connu
pour pouvoir fe parcourir en détail. -Quand même on
ne voudrai! pas prendre la peine de faire une defcrip-
tion entière , ce fèroit déjà beaucoup que d’avoir
quelques .abfèrvations principales fur les animaux les
moins .connus, nous les recevrions toujours avec la
S ij