h Theflalie & de l’E'pire, avoient de la réputation , &
étoient très-bons pour la guerre ; que ceux de i’Achaïe
■ étoient les plus grands que l’on connût ; que les plus
beaux de tous étoient ceux d’Egypte où il y en
avoit une très-grande quantité, & où Salomon envoyoit
en acheter à un très-grand prix; qu’en E'thiopie, les
•chevaux réulfilToient mal à caufe de la trop grande
chaleur du climat; qué l’Arabie & l’Afrique fournif-
foient les chevaux les mieux faits, & fur-tout les plus
légers & les plus propres à la monture & à la courfe ;
que ceux d’Italie , & lùr-tout de la Pouille, étoient
aulïï très-bons ; qu’en Sicile, Cappadoce , Syrie, Arménie
, Médie & Perfe, il y avoit d’excellens chevaux,
& recommandables par leur vîtelfe & leur légèreté ; que
ceux de Sardaigne & de Corfe étoient petits, mais
vifs & courageux ; que ceux d’Efpagne reffembloient à
ceux des Parthes, & étoient exçellens pour la 'guerre ;
qu’il y avoit auffi en Tranfdvanie & en Valachie des
chevaux à tête légère , à grands crins pendans jufqu’à
terre, & à queue touffue, qui étoient très-prompts à la
courfe; que les chevaux Danois étoient bien faits &bons
fauteurs ; que ceux de Scandinavie étoient petits, mais
bien moulés & fort agiles ; que les chevaux de Flandre
étoient forts ; que les Gaulois fourniffoient aux Romains
de bons chevaux pour la monture & pour porter des
fardeaux ; que les chevaux des Germains étoient mal
faits & fi mauvais, qu’ ils ne s’en fervoient pas ; que
les Su.ifTes en avoient beaucoup & de très-bons pour la
guerre ;
guerre ; que les chevaux de Hongrie étoient auffi fort
; bons; & enfin , que les chevaux des Indes étoient fort
petits & très-foibles.
II réfulte de tous ces faits, que les chevaux Arabes
ont été de tous temps & font encore les premiers
chevaux du monde, tant pour la beauté que pour la
bonté ; que c’eft d’eux que l’on tire, foit immédiatement,
foit médiatement par le moyen des Barbes, les
plus beaux chevaux qui foient en Europe, en Afrique
& en Afie ; que le climat de l’Arabie efl peut-être le vrai
climat des chevaux, & le meilleur de tous les climats,
puifqu’au lieu d’y croifer les races par des races étrangères
, on a grand foin de les conferver dans toute leur
pureté; que fi ce climat n’efl pas par lui-même le
meilleur climat pour les chevaux, les Arabes l’ont rendu
tel par les foins particuliers qu’ils ont pris de tous les
temps, d’anoblir les races, en ne mettant enfemble que
les individus les mieux faits & de la première qualité ;
que par cette attention fuivie pendant dçs fiècles, ils
ont pu perfectionner l’efpèce au-delà de ce que la Nature
aurait fait dans le meilleur climat: on peut encore
en conciurre que les climats plus chauds que froids, &
fur-tout les pays fecs, font ceux qui conviennent le
mieux à la nature de ces animaux ; qu’en général les
petits chevaux font meilleurs que les grands ; que le
foin leur efl auffi néceflàire à tous que la nourriture ;
qu’avec de la familiarité & des careffes on en tire
beaucoup plus que par La force & les châtimens ; que
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