réduit en farine qu’on mêle avec du lait lorfqu’on veut
ies engraiffer, & dans ce climat fi chaud on ne les laiffe
.boire que rarement ( c ) . D ’un autre côté les chevaux
Arabes ont peuplé l ’Egypte, la Turquie, & peut-être
la Perfe, où il y avoit autrefois des *haras très-confidé-
rables: Marc Paul ( d ) cite un haras de dix mille jumens
blanches, & il dit que dans la province de Balafcie il
y avoit une grande quantité de chevaux grands & légers,
avec la corne du pied fi dure,. qu’il étoit inutile de
les ferrer.
Tous les chevaux du Levant ont, comme ceux de
Perfe & d’Arabie,. la corne fort dure ; on les ferre
cependant, mais avec des fers minces, légers, &
qu’on peut clouer par-tout: en Turquie, en Perfe &
en Arabie on a auffi les mêmes ufàges pour les foigner,
les nourrir, & leur faire de la litière de leur fumier,
qu’on fait auparavant lécher au foleil pour en ôter
l ’odeur, & enfüite on le réduit en pondre & on en fait-
une couche, dans l’écurre ou dans la tente, d’environ
quatre ou cinq pouces d’épaiffeur : cette litière fert
fort long-temps, car quand elle eft infeâée de nouveau,
on la relève pour la faire lécher au foleil une fécondé
fo is , & cela lui fait perdre entièrement fa mauvaife
odeur.
• Il y a en Turquie des chevaux Arabes, des chevaux
(e) Voyez i’Iiift. générale des voyages, tome III, page ap y.
(d) Voy. kdefeript. géogr. de l'Inde, par Marc Paul, Vénitien*
Paris, 1 y 6 6, tome 1, page 4.1, i f liy.l, pagf 2 1 .-
Tartares, des chevaux Hongrois <& des chevaux de
race du pays ; .ceux-ci font beaux & très-fins (e), ils ont
beaucoup de feu, de vîteffe, & même d’agrément, mais
ils font trop délicats, ils ne peuvent fupporter la
fatigue, ils mangent peu, ils s’échauffent aifément, &
ont la peau fi fenfible, qu’ils ne peuvent fupporter le
frottement de l ’étrille ; on fe contente de les frotter
avec l’épouffette & de les laver: ces chevaux, quoique
beaux, font, comme l’on vo it, fort au deffous des
Arabes, ils font même au deffous des chevaux de
Perfe, qui font, après les Arabes ( f ) , les plus beaux &
les meilleurs chevaux de l’Orient; les pâturages des
plaines de Médie, de Perfépolis, d’Ardehil, de Der-
bentfont admirables, & on y élève, par ies ordres du
Gouvernement, une prodigieufe quantité de chevaux,
dont la plufpart font très-beaux, & prefque tous excel-
lens: Pietro délia Valle (g) préfère les chevaux communs
de Perfe aux chevaux d’Italie, & même, dit-il,
aux plus excellens chevaux du royaume de Naples ;
communément ils font de taille médiocre (h), il y en a
(e) Voyez le voyage de M. Drtmont. La Haie, i 6pp, tome III,
page 2 ) y àr fuiyantes.
( f) Voy. les voyages de Thévenot. Paris, 1664, t. II, p. 220;
de Ciiardin. Amji. t y i 1, t. I I , p. 2p àf fuir. d’Adam Olearius.
Paris, 1 6y 6, 1.1, p. y 6 0 i f fuiy.
(g) Voy. les voyages de Pietro délia Valle. Rouen, 1 y4y , in-12,
tome V, page 2 8 4 iffuiy antes.
(h) Voy. les voyages de Tavernier. Rouen, t y i y, tome I I, page
1 p i f 20.
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