ainfi nous ne les diftribuerons pas, comme on l’a déjà fait, fin
couleurs fimples qui s’étendent for tout le corps du cheval fans
aucun mélange d’autres couleurs, en couleurs compofées, c’eft-
à-dire, celles qui font mêlées d’autres couleurs, & en couleurs
bizarres 8c extraordinaires. Selon cette méthode, les couleurs
fimples font, le blanc, l’ifabelie, l’alzan, le bai 8c le noir: les
couleurs compofées font, le gris, le louvet, le rouan 8c le
rubican ; enfin les couleurs extraordinaires font, le tigre, la
pie, la porcelaine 6c haubert ou fleur de pêcher. Au lieu dô
fuivre ces divifions, il vaut mieux commencer tout Amplement,
comme plufieurs auteurs, par les couleurs les plus communes 8c
qui paroiflènt les plus naturelles au cheval, tandis que les autres
ne femblent lui appartenir qu’en tant qu’il lé trouve au rang des
animaux domeftiques. En effet, fi l’on obferve que le jaune, le
roux ou le brun, ou, pour tout dire en un mot, le fauve, elt
la couleur la-plus ordinaire 6c, pour ainfi dire, la plus naturelle
aux animaux fauvages, 6c que le bai, c’eft-à-dire, le mélange 8c
les differentes teintes des mêmes couleurs que nous venons de
nommer, eft la couleur la plus commune aux chevaux, on ne
fera pas éloigné de croire que fi ces animaux étaient fauvages,
iis feroient tous de couleur baie, au moins dans notre climat,
& que l’explication de cette couleur doit précéder toutes les
autres.
Le bai eft la couleur de châtaigne rougeâtre, elle a plufieurs
nuances que l’on diftingue par les dénominations foivantes;
bai clair ou lavé, bai châtain, bai marron, bai brun, bai doré,
bai fanguin ou d’écarlatte 8c bai à miroir : les chevaux bais
bruns font d’une couleur brune très-obfcure 6c prelque noire,
excepté aux flancs 8c au bout du nez où ils ont une couleur
ronflé ; c’eft ce qu’on appelle avoir du feu. On conçoit aifément
que le bai doré n’eft qu’une couleur jaune. Les chevaux bais à
miroir ou bais miroités font ceux qui ont fur la croupe des
marques d’un bai plus obfour que le refte du corps ; cependant
on donne suffi le même nom de bai à miroir ou de bai miroité
aux chevaux bais châtains qui ont beaucoup de taches rondes
d’un bai plus clair , ou piuftôt à ceux qui ont for la croupe des
marques d un bai plus oblcur, de forte qu’on pourroit dire qu’ils
font pommelés s’il était d’ufâge d’employer ce mot pour d’am,
très que pour des chevaux gris. En général tous les chevaux
bais ont les extrémités, les crins 8c la queue noirs.
Il y a trois fortes de couleurs noires, qui font le noir mal
teint, le noir ordinaire 8c le noir gai ou jais. Le premier a
une teinte de brun ou de rouflèâtre, on pourroit peut-être en
faire une forte de bai brun, auffi le noir n’eft-il guère moins
commun que le bai. Les chevaux noirs lirai teints ont les
flancs 8c les extrémités, d’u ne couleur lavée 8c moins foncée
que celle du refte du corps. Le noir gai eft clair ,*liflé‘ 8c très,
noir. On a auffi donné au noir fort vif le nom de noir more,
ou mor eau.
Le poil ifàbelle eft jaune; les crins 8c la queue font blancs
dans certains chevaux, de couleur ifàbelle 8c noirs dans d’autres
: ceux-ci ont une raie noire qui s’étend le long de l’épine
du dos julqu’à la queue; c’eft ce qu’on appelle la raie de mulet.
L’ifabelle a plufieurs nuances, celle où il y a le moins de
jaune eft nommée foupe de lait, c’eft un blanc fale ou mêlé
d’une teinte.de jaune très-légère ; on l’a comparée à la couleur
d’une foupe au lait dans laquelle on a mêlé des jaunes d’oeufs,
L’ifabelle clair a un peu plus de jaune, l’ifabelle commun encore
davantage ; i’ifàbelle doré eft d’un jaune plus yif, & enfin i’ifà.--
belfo foncé §ft d’un jaune plus faturé.