une fois autant de lait & de beurre, elles donnent auffi
des veaux beaucoup plus grands & plus forts, elles ont
du lait en tout temps , & on peut les traire toute
l’année, à l’exception de quatre ou cinq jours avant
qu’elles mettent bas, mais il faut pour ces vaches des
pâturages excellens; quoiqu’elles ne mangent guère plus
.que les vaches communes, comme elles font toujours
maigres, toute la furabondance de la nourriture fe
tourne en lait., au lieu que les vaches ordinaires deviennent
gralfes & ceffent de donner du lait dès qu’elles
ont vécu pendant quelque temps dans des pâturages
trop gras. Avec un taureau de cette race & des vaches
communes, on lait une autre race qu on appelle bâtarde,
& qui eft plus féconde & plus abondante en
lait que la race commune; ces vaches bâtardes donnent
iouvent deux veaux à la fois, & fourniffent suffi du
lait pendant toute l’année: ce font ces bonnes vaches
à lait qui font une partie des richelfes de la Hollande,
d ’où il fort tous les ans pour des fommes confidérables
de beurre & de fromage ; ces vaches qui fournirent une
ou deux fois autant de lait que les vaches de France,
en donnent fix fois autant que celles de Barbarie *.
En Irlande, en Angleterre, en Hollande, en Suiffe
& dans le Nord on fàle & on fume la chair du boeuf
en grande quantité, foit pour l’ufàge de la marine,'foit
pour l’avantage du commerce ; il fort auffi de ces pays
une grande quantité de cuirs : la peau du boeuf, &
* Voyez le voyage de M. Shaw, tome I > pege j et*
même
même celle du veau fervent, comme l’on fait, à une
infinité d’ufages; la graifle eft auffi une matière utile,
on la mêle avec le fuif du mouton ; le fumier du boeuf
eft le meilleur engrais pour les terres sèches & légères ;
la corne de cet animal eft le premier vaiiïeau dans
lequel on ait bû, le premier infiniment dans lequel on
ait foufflé pour augmenter le fon, la première matière
tranlparente que l’on ait employée pour faire des vitres,
des lanternes, & que l’on ait ramollie, travaillée,
moulée pour faire des boîtes, des peignes, & mille
autres ouvrages: mais finiftbns, car l ’Hiftoire Naturelle,
doit finir où commence l’hiftoire des arts.
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