celle du fquelette de lane foit pofee de façon que le corps de
la mâchoire inférieure ferve de bafe, & qu’on la regarde par
devant; la face Supérieure préfente un ovale qui a un pied
quatre pouces & demi de longueur dans le fquelette qui a fervi
de fujet pour cette defcription, & qui eft rapporté fous le
numéro c d x x x i , & fix pouces neuf lignes dans la plus
grande largeur, qui fo rencontre à l’endroit des bords fopérieurs
des orbites : ces dimenfions, comparées à celles qui font rapportées
dans la defcription du cheval pour les mêmes parties,
prouvent que la tête de l’âne eft plus large à proportion de fa
longueur que celle du cheval.
Les dents de l’âne font femblables à celles du cheval pour le
nombre, la figure & la pofition ; l’hyoïde de l’âne eft compofo
du même nombre d’os que celui du cheval, & je n’ai reconnu
aucune différence dans la figure de ces os, dans leur fituation &
dans leurs articulations entre eux ou avec les os des temples,
foit quon les confidère dans l’âne ou dans le cheval.
L ’âne a fept vertèbres cervicales, douze vertèbres lombaires,
huit vraies côtes & dix faufîès; le fternunt ne paroît compofé
que de cinq os, mais dans un fujet plus jeune on en diftingue-
roit fix : toutes ces pièces reffemblent à celles qui y font relatives
dans le fquelette du cheval, pour la figure, la pofition & les
articulations, je ferai feulement remarquer que les côtes de l’âne
femblent être moins courbées & moins convexes en dehors,
fur-tout à la partie fopérieure, que celles du cheval. .
Il n’y a que cinq vertèbres lombaires dans le fquelette dane
fur lequel j’ai fait cette defcription, & je n’en ai vû que cinq
dans plufieurs ânes & dans plufieurs âiieffes que j’ait fait diffé-
quer, pour favoir fi le nombre de ces vertèbres lombaires varie
de cinq à fix dans ces animaux, comme dans le cheval; mais
il faudrait répéter encore plufieurs fois cette obfervation, pour
s'affiner de ce fait; je fuis d’autant plus porté à le croire douteux,
que j’ai trouvé dans une âneffe la dernière vertèbre dorfale
conformée d’une manière fort fingulière : cette vertèbre (fig. 6.
pl. x i i ) reffembloit à celles des lombes, en ce quelle avoit
au côté gauche une apophyfc acceffoire (A), qui tenait au corps
de la vertèbre fans aucune apparence d’articulation ; il y avoit
au contraire fur le côté droit de cette vertèbre une facette qui
form o it, comme à l’ordinaire, une articulation ( B J avec la
dernière des fauffes côtes ( C ) ; au refte cette vertèbre avoit tous
les caractères d’une vertèbre dorfale, & c’étoit en effet la douzième;
elle s’articuioit avec la dernière fauffe côte du cote droit,
& il fe trouvoit à gauche, à l’extrémité de lapophyfe acceffoire
," un os ( D ) oblong & aplati for là longueur, qui avoit
beaucoup dé reffemblance avec la portion inférieure de la dernière
fauffe côte du côté droit : cet os tenoit a 1 extrémité de
i’apophyfe acceffoire de la vertèbre par une attache cartilagineufe,
qui formoit une forte d’articulation / E ) , qui pouvoit fuppléer
en quelque manière à celle qui aurait dû fe trouver auprès du
corps de la vertèbre, s’il n ’y avoit point eu d’apophyfe acceffoire,
& fi la fauffe côte avoit été entière: cette conformation
extraordinaire, qui donnoit à la dernière vertèbre dorfale' de
ianeffe dont il s’agit, une apophyfe qui n’appartient qu’aux
vertèbres lombaires, fait foupçonner qu’il peut fe trouver des
variétés dans le nombre des vertèbres lombaires de lane,
comme j’en ai remarqué dans le nombre de celles du cheval;
il fiiffit que l’on foit averti fur ce fait, pour que l’on puiffe
profiter des oecafions que l’on aura de le décider.